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La Tour Radio d'Abosque

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ven. 12 juin 2020 16:35

Tour Radio d'Abosque
Lieu des studios où sont tournées la plupart des émissions radiophoniques locales d'Abosque qui sert aussi souvent de centre pour les réunions publiques.

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Léonard Libre
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ven. 12 juin 2020 17:18

Léonard Libre avait pris la décision de participer à une liste RSE-UL, bien qu’il ai de nombreux désaccords politiques avec les deux formations politiques. Avec lui, il avait réussi à faire entrer 25% de noms nouveaux dans la liste, et désormais l’expérimenté Haut-Fonctionnaire comptait bien participer, à sa manière, à la campagne législative. C’est en ce sens qu’il avait, par ses réseaux personnels, organisé une réunion publique de taille modeste dans la tour radio d’Abosque. En même temps, son interview menée par les personnes présentes dans la salle et une journaliste serait retransmise dans toute la ville par les ondes. Vêtu d’un costume assez habituel, son événement commençait.



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Juliette Craquond : Chers auditeurs, chères auditrices, nous sommes en cette belle après-midi dans votre émission “Personnalités” en présence de Léonard Libre, ancien Haut-Fonctionnaire, et d’un public d’une cinquantaine de personnes. Pour commencer, Monsieur Libre, veuillez vous présenter.

Léonard Libre : Je vous remercie d’avoir accepté ma venue, Mademoiselle Craquond. Je suis Léonard Libre, expert en politique énergétique et industrielle et auteur de nombreux ouvrages contre la désindustrialisation et pour la création d’un vrai projet diplomatique ambitieux pour Ostaria. Dans ma vie, je n’ai été qu’élu local pendant un court moment, et j’ai toujours travaillé au service des ostariens : d’abord au Plan, ensuite à l’Université. Je suis aussi entrepreneur, en effet j’ai investi au cours de ma vie dans de nombreuses startups au travers du pays et je suis donc actionnaire dans plus d’une trentaine de TPE au travers du pays. Aujourd’hui, je me présente devant vous comme candidat de la liste du “Rassemblement Démocrate”, menée par le Rassemblement des Socialistes et Écologistes et par l’Union Libérale.

Un jeune membre du public : Monsieur Libre, j’ai lu certains de vos livres. Je dois vous dire que je suis assez surpris par l’apparition de votre nom sur une liste où figurent aussi Madame Bonneau ou des personnalités de l’Union Libérale, vous vous êtes souvent prononcé de manière assez sévère contre la classe politique et l’UL ! Pourquoi ce retournement de veste ?

Léonard Libre : Je crois détecter un peu de dégoût, jeune homme. Ahah ! Pour vous répondre, j’ai en effet pris de nombreuses positions, notamment en faveur du nucléaire, en faveur d’une aide massive à la réindustrialisation, pour un rapprochement avec la Lysennie ou encore contre l’école privée. Mes positions restent le même : comme beaucoup de gens, je suis passé par les sélections citoyennes organisées par “Dès Maintenant!” et ai reçu une proposition sur cette liste. Mes critiques tiennent, et je reste indépendant. Si, au cours du mandat, je juge bon de critiquer mon groupe parlementaire, si je crois qu’un texte que nous défendons est mauvais, je prendrais toujours position. Mais vous avez l’air, Monsieur, de me décrire comme un illibéral de la pire espèce, et je veux être clair. Malgré mon positionnement pour un véritable établissement public de l’industrialisation et une monnaie au service de l’industrie ostarienne, j’ai toujours cru que la place de l’État dans les marchés devait être limitée. La liberté d’entreprendre, le consentement fiscal ou encore l’ouverture au commerce mondial sont aussi certaines de mes positions.

Juliette Craquond : Vous êtes donc libéral, Monsieur Libre ? Un libéral-industrialiste ?

Léonard Libre : Si vous voulez, oui. Mais je suis aussi adapté à mon époque, je pense que la réindustrialisation doit servir à orchestrer aujourd’hui une véritable reconstruction écologique de notre économie. Je crois cependant en une écologie de la science, de l’optimisme et de la technologie, bien loin de la décroissance et des dogmes idéologiques. Si ça ne tenait qu’à moi, nous devrions réécrire notre code fiscal, nos législations du travail ou encore nos normes sociales pour tendre vers un modèle lysennien. Une harmonisation entre nos deux pays serait à mon avis une bonne chose pour les ostariens, et surtout, ferait revenir OstaSpace dans nos terres. M’enfin, c’est de vieux réflexes techniciens, sûrement !

Une membre âgée du public : OstaSpace ? Vous voulez faire revenir cette entreprise en Ostaria après son départ antipatriotique ?

Léonard Libre : Je tiens profondément à notre pays, peu importe le Gouvernement dont il se dote, son régime politique ou les conflits dans lesquels nous nous enlisons. Je suis patriote. Mais je comprends la décision d’OstaSpace, nos gouvernants ont été guidés par l’idéologies et de très nombreuses entreprises ont pu faire faillite dans notre pays. C’est tout de même assez triste, l’incompétence guidée par la main vakémiste qui dirige nos institutions actuellement. Ces gens-là prennent tout leur temps pour critiquer la main invisible du marché, mais ne se questionnent pas sur leurs propres recettes et leur conséquences. Quatre startups dans lesquelles j’étais investisseur ont fait faillite ces dernières années, alors même que je leur avais donné un sursis de dix ans dans le paiement de leurs dividendes. C’est regrettable, et je pense qu’Ostaria mérite des politiciens qui ont sa réussite à coeur et non pas leur idéologie.

Juliette Craquond : Vous diriez-donc que Chastain et compagnie ne gouvernent pas pour Ostaria, mais selon leur volonté sans prendre en compte la réalité ? Décrivez-vous ainsi une élite déconnectée de la réalité ?

Léonard Libre : Totalement. Je respecte totalement la démocratie, mais une vieille équipe de techniciens aurait mieux gouverné Ostaria que ces gens ! Nous avons des méthodes politiques, connaissons les institutions mieux que quiconque, avons le bagage théorique nécessaire pour réformer. Eux n’ont que leur guide Chastain. C’est un regret que je leur porte. Il faudrait selon moi revoir la fiche à zéro, si on veut renouer avec la croissance, la prospérité et la reconstitution d’une classe moyenne solide.

Un membre du public : Un Gouvernement de technocrate pour gouverner Ostaria ? N’est-ce pas là des propos dangereux pour notre démocratie ?

Léonard Libre : C’était évidemment dit avec une pointe importante d’humour, mais je n’en pense pas moins. La démocratie ostarienne mérite mieux qu’un Président qui ne gouverne que pour une minorité idéologue. Les communistes ostariens méritent mieux que le couple Constant-Chastain, et la gauche ostarienne un vrai cap. La tambouille politicienne doit prendre fin si nous ne voulons pas qu’un véritable ras-le-bol démocratique remplisse notre pays. Le Rassemblement Démocrate, c’est la dernière tentative avant le déluge.

Juliette Craquond : Après nous le déluge, donc. Nous vous remercions Monsieur Libre, candidat de la liste Rassemblement Démocrate, d’être passé sur notre station cet après-midi. Maintenant, une demi-heure de musique.

Le candidat continuait après-coup à répondre à des questions de personnes présentes dans les studios, avant de prendre quelques selfies et de signer des livres. Il sortait par la suite pour reprendre la route vers Lanrac, attendant les diverses réactions notamment de son propre camp.


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