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Théâtre Central de Nour

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Grégoire Constant
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sam. 13 juin 2020 20:16

Devant la salle de Nour, Grégoire Constant s'avança pour tenir une réunion de jour afin de répondre à Marie Bonneau tout en continuant d'expliquer son propre programme.

Grégoire Constant : Mes camarades de Nour,

Je vous remercie d'être aussi nombreux et motivés pour continuer la lutte ! Oui c'est une lutte. Une lutte contre les injustices, une lutte contre les menteurs, les bonimenteurs et les affabulateurs. Même si dans de nombreux cas, ils croient sincèrement et de bonne foi qu'ils ont raison, qu'ils sont dans la vérité, que leur méthode est la meilleure. Hélas, leurs propositions ne passent pas la confrontation avec la science, avec la réalité, avec l'objectivité matérielle. La seule chose que leurs propositions passent, dépassent et surpassent c'est le mur du con. Le pire c'est que fasse à des preuves et des arguments, la seule chose qui parvient à sortir de leurs bouches pour défendre leurs idées, trop confiants d'eux-mêmes pour pouvoir se rendre compte qu'ils puissent s'être trompé d'analyse ou que sorte de leur cerveaux une idée fausse, c'est de s'attaquer aux gens qui ont formulé les critiques et de se renfrogner. C'est évidemment une attitude déplorable que je remarque également chez mes anciens alliés, qui ont depuis changé d'idées. Par exemple, Marie Bonneau nous dit qu'elle n'est pas une traîtresse qu'elle et ses amis ont toujours été centristes, que le projet d'il y a 9 ans n'est plus d'actualité ; il faut lui répondre qu'elle a trahi ses idéaux, l'avenir qu'elle propose désormais est bien différent de celui qu'elle proposait il y a 9 ans et pourtant, loin s'en fallut que cet avenir ne dussent évoluer. Le programme aurait dû évoluer si les ministres révisionnistes -encore une fois c'est le terme exact pour qualifier la gauche non-vakéministe, pas une dépréciation- avaient fait leur travail, avaient accompli leur programme. Ils ne l'ont pas fait, donc le programme de l'Union de la Gauche reste d'actualité, même si nous l'avons enrichi.
Marie Bonneau dit par la suite qu'elle ne trahit personne. C'est vrai, elle n'a trahi personne, elle a seulement trahi ses idées. Et cela trompe l'électorat. Elle a raison de dire qu'elle n'a trahi personne, elle a trompé. Trompé fut l'électorat des dernières législatives car la Première ministre Marie Bonneau, ni Wexler, ni Lavaud, ni Pendra n'ont tenu leur promesse. Trompé sera l'électorat de ces législatives car la députée Bonneau, ni Wexler, ni Lavaud n'ont les mêmes idées, ni les mêmes convictions, et ne tiendront sans doute, aucunement leur promesse.

Ensuite la Première ministre que j'ai longtemps cherché à son poste et qu'on retrouve maintenant partout en Ostaria, me parle des mots de Léonard Libre. Je ne vais pas faire un long exposé mais le fait est que le terme exact quand on parle de catégories sociales en fonction de son revenu ou de sa fortune, le terme exact c'est "couche sociale". Quand on parle de catégories sociales en fonction de leur place dans le processus de production, le terme exact est "classe sociale". Si vous ne savez pas cela, en économie, vous ne savez rien. C'est comme si je mélangeais "subvention", "prêts", "allocations", "dons" et "revenus". Chaque mot possède un sens précis et doit être utilisé en conséquent. Entendre quelqu'un qui se revendique technocrate utiliser les mauvais termes parce qu'ils sont à la mode, c'est du populisme et c'est l'infantilisation pure et simple de la population. Les citoyens sont capables de comprendre les nuances, les gens sont capables de comprendre l'économie, ce n'est pas réservé à des technocrates comme si le reste du monde devait ne connaître la situation que par les crachats prémâchés d'une élite toute-savante. Mais venant d'une femme qui a été élue Chef du Gouvernement en ignorant la nature de l'imposition par tranche, cela ne m'étonne guère.
Pourtant c'est bien dommage car le sens des mots a son rôle à jouer quand on ne veut pas passer pour un imbécile. Par exemple quand Marie Bonneau s'offusque que je parle de politique répressive en parlant de prison, elle aurait mieux fait d'ouvrir un dictionnaire d'abord. Si on cherche répressif, on trouve "qui sert à réprimer". Si on va à réprimer, on trouve "empêcher quelque chose de se développer, de se manifester". Donc une politique répressive en matière pénale, c'est une politique qui empêche les délits et crimes d'advenir. Donc augmenter le nombre de places en prison est une politique répressive et punitive. Le terme que les communistes ont donné et qu'il fallait analyser c'était punitif ! Que la loi pénale soit répressive, c'est le b.a.-ba de la justice. La différence entre notre répression et la leur, c'est que celle que nous proposons est réhabilitative, celle des révisionnistes et libéraux est punitive. Quand on ne connaît pas la sémantique, quand on en connaît pas le sens des mots et qu'on les utilise sans rigueur, voilà ce qui arrive : on se trompe de combat. D'autant lorsqu'on est naturellement à côté de la plaque. Ces gens-là veulent faire plus de sursis mais également allonger les prescriptions, sauf que si on en prend les données officielles presque 15% des condamnés avec sursis récidivent dans les trois ans. Donc les prisons ne vont pas désemplir d'autant que les peines de prison ferme pour des délits ne sont pas légions. La récidive descend à 10% contre des peines de substitution ! Tout comme l'incarcération si elle doublée d'une aide à la réinsertion et d'un travail peut réduire jusqu'à deux fois, le taux de récidive !

Concernant l'école, Marie Bonneau récidive et fait croire que si on donne les cours d'éducation physique aux clubs privés, il n'y aura pas grande différence. Eh bien si, il y en aura et ça sera pire. Actuellement, si Marie Bonneau avait correctement fait son travail, on aurait pu proposer à chaque collégien et lycéen un cours d'éducation physique diversifié et dans le même temps la gratuité des clubs sportifs qui seraient subventionnés fortement. Madame Bonneau n'a pas fait une seule loi à ce sujet ! Et puisqu'elle ne connait nullement, elle lui dit ce qu'il lui sort par la tête. Ce qu'il faut c'est équiper les écoles, collèges et lycées défavorisés, ce n'est pas les laisser dans la panade en disant "les clubs privés prendront la relève". La rhétorique nouvelle de Bonneau c'est de dire que les clubs pourront être chapeautés, en somme on abandonne chaque établissement à son sort et il faudra qu'il soit en concurrence avec tous les autres pour trouver les meilleures activités, chapeauter les meilleurs sports, etc. On donne moins à l'éducation nationale, et on lui demande d'entrer en concurrence interne ; c'est tout ce qu'il ne faut pas faire et c'est surtout le détricotage de l'école de la République qui coopère, qui partage et qui offre à chacun une éducation égale sans soucis de ses moyens financiers.
Pour la GPA, vous avez beau jeu, Madame Bonneau de dire qu'on peut être pédagogue vis-à-vis de personnes qu'on rend criminelles. Est-ce que vous pouvez faire de la pédagogie à un meurtrier ? Est-ce qu'on trouve des campagnes d'affichage pour prévenir "merci de ne pas tuer votre voisin" ? Comment voulez-vous faire de la pédagogie sitôt que vous considérez votre interlocuteur comme un criminel ou une criminelle ? Je vais vous le dire, c'est impossible. Il n'y a pas eu de débat de fond sur la GPA et pourtant Marie Bonneau a changé d'avis du tout au tout. Elle a beau jeu de vouloir criminaliser la Gestation Pour Autrui, mais quand on voit que c'est elle qui porte le projet du couple Riccardo-de Lyset, on peut se poser des questions. Je voudrais d'ailleurs corriger mon propos, Marie Bonneau n'a pas été la prostituée ou la proxénète du couple Riccardo-de Lyset, elle en a été la mère porteuse de leur programme politique. Ils lui ont inséminé le libéralisme, elle est en train de le développer jusqu'à maturation.

Maintenant qu'on en a finit de parler de la Mère Bonneau, parlons du père Le Floch qui nous avait quelque peu manqué. En réalité, il était allé voir les agriculteurs pour leur exposer, le programme de l'Union de la Gauche et les conséquences des lois Chastain et de mon propre travail. Quand il dit qu'il faut augmenter les rémunérations des agriculteurs, sans augmenter les prix pour les consommateurs : c'est la planification des prix de Monsieur Chastain ! La baisse de la TVA pour les produits agricoles locaux, c'est ma réforme de l'économie ! La taxation plus dure des produits étrangers, c'est aussi dedans ! La subvention pour l'arrêt des pesticides : c'est le programme de l'Union de la Gauche ! Les plans de transformation de la nature pour créer des ceintures forestières et faire tourner les cultures afin d'améliorer les rendements, grâce à l'investissement unilatéral de l'Etat, sans que l'agriculteur n'ait à débourser une pièce : c'est le programme de l'Union de la Gauche ! Tout ce que Monsieur Le Floch défend n'est que ce qui est inscrit dans le programme de l'Union de la Gauche.
Concernant les végans, par contre, tout se gâte. Il confond véganisme et végétalisme ! Quelle erreur ! Quand je vous dis et répète qu'il faut toujours avoir une approche sémantique rigoureuse et appeler un chat, un chat sinon qu'on finit par dire n'importe quoi. Le végétalisme c'est un régime sans produits d'origine animale, s'il ne veut parler que de la consommation de la chair animale alors c'était des végétariens qu'il voulait parler, ce qui est encore plus grave comme erreur. Ce qu'il faut c'est remettre la question dans son contexte et voir toutes les causes de ces idées. Ce n'est pas que la souffrance animale qui pose problème, il y a aussi la question du coût environnemental de la consommation carnée. Pour cela, l'Union de la Gauche propose de réduire la consommation de viande de tous les ostariens, en contrepartie, nous subventionnerons l'agriculture pour qu'elle n'y perde pas et que ce ne soient pas non plus les consommateurs qui s'appauvrissent. Nous sommes partisans d'une décroissance sociale. Chacun doit y participer. Cependant pour les plus modestes, ils n'auront aucun effort à fournir car la part de la responsabilité n'est pas équitablement partagée. 10% de la population est responsable de presque la moitié de la pollution et de la surconsommation aujourd'hui. Si on réduisait notre train de vie collectif de moitié, d'une part, il faudrait partager nos ressources et d'autre part, à moins de gagner plus de 3 800 O$ta par mois, soit 45 600 O$ta par an, vous y gagneriez. Réfléchissez bien ! Si vous faites partie des 90% ostariens les moins riches, alors vous serez gagnants sur tous les tableaux : moins de pollution, plus de redistribution !

Vive la République ! vive Ostaria !

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George Edouard
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Parti politique

lun. 11 juil. 2022 13:44

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MEETING AU THEATRE CENTRAL DE NOUR- VOLET TRAVAIL
11 Juillet 203



Pour son prochain meeting, le candidat à la Primature George Edouard avait choisi un lieu particulier, radicalement différent de ses lieux de prédilection traditionnels : en désignant Nour, ville comptant des taux de pauvreté et d’insécurité assez élevés et acquis à la droite, l’homme politique écosocialiste était clair sur ses intentions : il souhaite se démarquer de son image de politicien plus attaché à la défense de la planète qu’au terrain concret des plus pauvres, qu’à l’essence de la lutte sociale : le travail, et la question des moyens de production.

Par ailleurs, Edouard le savait : le public ne lui était certainement pas acquis, dans un paysage où, depuis des années, la droite a expliqué aux travailleurs que l’asservissement était une émancipation, qu’ils n’appartenaient à aucune classe sociale et que s’ils subissaient l’enfer, c’est qu’ils n’avaient pas assez étudié. Le discours traditionnel de la droite ; le mérite comme totem utopique, cachant leur intention véritable : la reproduction sociale pour continuer à dominer et à exploiter. Observant de plus près le public qui se trouvait devant lui, le candidat à la Primature se rendit néanmoins du principal trait commun de ces militants et spectateurs : toussent avaient les traits tirés, la marque typique des victimes du capitalisme. Résolu à expliquer que la gauche seule porte la cause des travailleurs, George Edouard était plus motivé que jamais ; et puis, il était également allié au principal parti des travailleurs et des ouvriers : le Kosmostaria.
Alors après des applaudissements nourris et quelques sifflets, il s’avança sur le pupitre, prit possession des lieux et respira longuement, avec calme et détermination. Un regard appuyé, un sourire, et le meeting peut alors commencer.


Mes amis, mes camarades, mes concitoyens,

Merci d’être présent avec moi, avec nous !! Vous le savez certainement, Nour est une ville aux traits particuliers, mais pleins de beauté et de joyaux oubliés. Ses paysages, ses commerces, sa vitalité… Ses dirigeants ont enchaîné les mauvaises décisions, mais sa population est faite d’un matériau précieux : l’authenticité !!
Oui, l’authenticité des émotions, des réactions, de la vie qui passe et marque les visages. Lorsque je vous observe, je peux sentir la trace du labeur, du travail et de la tâche accomplie. Chaque jour qui passe, vous vous épuisez mais tenez grâce à un sentiment : le sentiment patriotique d’aider votre pays. Et si je vous disais que ce sentiment était inventé de toutes pièces par celles et ceux qui construisent vos chaînes, négligeant volontairement la seconde voie, celle du travail comme émancipation et construction d’un modèle social ? Ne l’oubliez pas, l’inhumanité peut aussi toucher le monde du travail, et ce n’est pas une chose normale !

À ces mots, une foule importante et qui se trouvait dans le public effectue une sorte de cri, une plainte animale emplie de souffrance et de tristesse. Ces gens avaient connu l’enfer, et voilà que la politique libérale les achevait ! Le candidat de l’Union des Gauches comprit instinctivement leur situation, et descendit temporairement de son pupitre pour aller à leur rencontre, échanger quelques mots et apaiser leurs émotions. Le candidat écosocialiste n’était pas venu les mains vides et sans projet ; il avait des mesures à leur proposer y mettre fin ! Laissant la colère se déclarer et agissant comme une sorte de purgatoire, cet instant prit fin une minute plus tard, et George Edouard reprit alors.

A travers le moment que nous venons de vivre, il est indéniable que vous souffrez. Vous subissez les ravages d’un système à bout de souffle, qui vous apprend à vous satisfaire de la misère quand les ultrariches se gavent sur votre dos. Et pourtant, il faudrait aduler ces millionnaires ! Je me permets de vous poser une question, qui parmi vous a voté à droite durant les dernières élections ?

Dans la salle, quelques mains se lèvent, timides mais dans un nombre qui ne pourrait être qualifié de négligeable. Voilà la dure réalité de ce système : suffisamment élaboré, il somme les victimes à soutenir leur bourreau. Mais très vite, des huées se font entendre.

Mes amis, cessez cette invective contre vos concitoyens ! Justement, il est important de comprendre que vous tous êtes dans le même camp. Dans le fond, êtes-vous si différents ? Comme beaucoup, vous avez eu un parcours scolaire difficile, entaché par un climat familial ou social difficile. Comme beaucoup, vos espoirs ont été anéantis par l’orientation, et par un modèle éducatif à bout de souffle ; comme beaucoup, votre confiance en vous s’est fait écraser jusqu’à qu’enfin, vous puissiez entrer dans leur monde. Victimes du capitalisme, vous n’avez qu’un CDD, ou un emploi précaire ; quant à ceux qui ont un CDI, ils ne peuvent espérer qu’une progression salariale très limitée et lente.
Ayant grandi dans un système qui vous méprisait, vous rejetait, vous expliquait que vous valiez moins que les autres, vous avez intériorisé ce propos comme une réalité. J’imagine que parmi vous, beaucoup admirent au moins un chef d’entreprise, un « génie » !

Pourtant, ces « génies » sont issus eux-mêmes de la reproduction sociale, ont eu le budget pour faire les plus grandes écoles, et ont pu profiter de l’héritage de leur famille. L’héritage, voilà le « mérite » des ultrariches ! Alors, mes amis, je dois vous le dire : ces discours culpabilisateurs sont là pour vous empêcher de vous rebeller, pour vous faire perdurer dans un fonctionnement n’arrangent qu’eux. A gauche, pourtant, nous proposons un modèle alternatif : au lieu d’être des victimes, vous deviendrez les maîtres de votre production. Point d’exploitation, point de hiérarchie sociale : une société unie, et qui retrouve le sens initial du mot travail.


Les militants de l’Union des Gauches présents applaudissent le discours de George Edouard, et scandent le slogan « Travailleurs, Travailleuses, Ensemble ! ». Progressivement repris, ce slogan semble fonctionner dans l’ensemble des composantes initiales du public, allant des anciens votants de droite à la gauche la plus radicale. Comprenant que le climat lui était désormais plus favorable, il décide alors d’enchainer sur la présentation de son programme.

C’est bien beau de vous parler de « modèle alternatif », encore faut-il que je vous présente ce modèle. Je serais bien égocentrique de prendre tous les mérites d’un programme construit avec différentes personnalités, différents partis ; le Kosmostaria, figure de la défense des travailleurs et des plus précaires, a grandement contribué aux mesures que je vais vous détailler. Ce modèle, comme tous les autres, se base sur différentes valeurs centrales : un travail rémunérateur et empli de sens, un travail comme véritable source de bonheur et de stabilité, un travail respectueux de l’environnement et de soi-même. Alors, pour cela, il faut repenser en profondeur la structure même de ce travail : il en est fini des patrons rois, des actionnaires qui contrôlent tous les travailleurs, faisant la pluie et le beau temps à coup de plans sociaux !

Le public, unanime, applaudit cette phrase du candidat de gauche. Et puis, en prononçant ces mots, il savait ne prendre que peu de risques ; qui parmi nous apprécie véritablement son patron ?


Bien que notre programme soit public et fourni, je vais tâcher aujourd’hui de vous présenter longuement et concrètement trois mesures fondamentales et issues de celui-ci. Tout d’abord, il convient de définir un point important : notre gauche considère que la lutte des classes n’est pas morte, mais a muté. De nombreux sociologues se sont penchés sur la question, et ont mis à jour la notion de prolétariat en précariat ; de prolétaires ouvriers, l’essentiel de l’asservissement vient désormais du secteur tertiaire, des emplois dérégulés, courts et dits « flexibles ». En réalité, il s’agit d’un moyen d’enterrer le Code du Travail, de pouvoir licencier sans véritable condition et surtout, de tirer toute l’énergie vitale de ses salariés sur un temps court. Bien, maintenant que ce point de définition est fait : mettons fin au précariat, à la misère sociale !!

Pour ce faire, voilà dès à présent la première mesure de notre programme. Aujourd’hui, le CDI devient progressivement du passé, et il faut de toute urgence mettre fin à cette dynamique absurde : c’est pourquoi et si je suis nommé Premier Ministre, les CDD ne seront plus utilisables que dans des cas de remplacement ou exceptionnels ! Evidemment, les travaux saisonniers ou limités par leur nature dans le temps resteront possibles en CDD, mais les entreprises traditionnelles ne pourront plus recourir à l’exploitation par le CDD. Avoir un CDI, c’est un ensemble de protections que les patrons veulent voir disparaitre : c’est un pouvoir sur le long terme dans l’entreprise, c’est une protection sociale accrue, c’est l’impossibilité d’être licencié hors conditions valables. De plus, le CDD renouvelable est un moyen de pression absolu des managers ; sous le coup de cette épée, de nombreux employés craquent et tombent en dépression. Une situation pareille me révolte, et pourtant se développe, voulez-vous avec moi mettre fin à cela ??


Le public, en cœur, acquiesce à la proposition de George Edouard, les regards pleins d’espoir et d’une impression diffuse, pourtant bien présente : ils allaient pouvoir agir sur leurs conditions de travail ! Des militants communistes, présents en nombre dans une ville longtemps clivé entre ouvriers et exploitants, scandent à la gloire des travailleurs, au changement des moyens de production à leur propre profit. A la vue de la prochaine mesure que le candidat écosocialiste s’apprêtait à annoncer, la référence au profit est particulièrement cocasse. Décochant un sourire interne et visible dans le public, George Edouard décide alors de reprendre le fil de sa démonstration.

Bien, je vois que cette première mesure vous plait ! Dans ce cas, vous allez être ravis de la suivante. Nous le savons, le Code du Travail est chaque année un peu plus bafouée, un peu plus sabordé pour progressivement devenir une caricature de lui-même. La droite souvent, aborde le chômage sous le prisme d’un assistanat qui nuirait à la productivité de la population active, et qui en pousserait beaucoup à se complaire dans les prestations sociales. Mais, savent-ils vraiment ce qu’endurent ces « prestataires » ? La souffrance de l’absence de reconnaissance, le sentiment d’être un poids pour la société, la précarité de montants insuffisants pour vivre dignement. Et puis, ce sont pourtant eux, les adorateurs des riches et les arrogants, qui souhaitent favoriser les licenciements, et la suppression de postes de fonctionnaires !

A gauche, le chômage est évidemment une préoccupation majeure et essentielle, puisque le travail est le premier facteur de ressources par la suite redistribuées. Sans emploi, pas de protection sociale ! Pour autant, nous ne rejetterons jamais la faute du chômage à ceux qui le subissent, mais plutôt aux entreprises préférant les stages ou contrats courts aux CDI, à l’embauche véritable et sur el long terme. « Accroitre les profits », au prix d’une charge toujours plus insoutenable pour vous, travailleurs et travailleuses !! De toute urgence, nous devons mettre fin à cela.
Alors, j’en viens enfin à la deuxième mesure du programme : une grille de profits par entreprises sera établie, et toute entreprise réalisant un bénéfice net sur l’année ne pourra effectuer de licenciements économiques, voir devra embaucher ! Il est temps d’arrêter de surprotéger et idolâtrer les patrons, il est plutôt temps d’enfin protéger ceux qui produisent le capital. Une fois cette menace du licenciement supprimée, c’est une charge mentale en moins pour vous ; c’est aussi l’assurance que sauf faute grave, vos efforts seront récompensés ! Gratification du travail, Sens du travail, Sécurité du Travail.


En cœur, le public répète après George Edouard ces trois mots clés, et une ambiance d’unité est définitivement créée dans l’enceinte de la salle ! Le candidat de l’Union des écosocialistes et des communistes, exulte intérieurement. D’un public exigeant, il a pu fonder une véritable conscience de sa condition, et peut alors enchaîner avec sérénité sur sa troisième et dernière mesure !

Nous pouvons désormais passer à la troisième et dernière mesure de ce programme : la cinquième semaine de congés payés, pour tous et toutes ! A première vue, cette proposition parait entrer en contradiction avec la thématique du travail. Mais au contraire, cela réalignera notre économie, tout en augmentant le bonheur de la population ! En laissant plus de temps à la population pour partir en vacances, consommer en loisir et en alimentation, financer des entreprises qui seront grâce à notre programme devenues vertueuses, nous accroitrons les injections globales dans le circuit économique. Actuellement, nous savons produire ; il vaut mieux plus de consommation, qu’un gâchis de production conduisant à la perte d’emplois. Un pouvoir d’achat accru par nos mesures sociales et parfois protectionnistes, plus de temps pour dépenser cet argent et des entreprises contraintes d’embaucher pour soutenir la demande : voici comment à moindre coût, nous augmenterons le bonheur de la population, en arrivant au plein-emploi et en mettant fin aux emplois précaires !

Rappelons-nous de l’objectif de l’entreprise, du fait de collectiviser notre travail pour produire plus de richesses, en société. L’enrichissement collectif, oui ; mais désormais, le profit ne sert plus qu’aux profiteurs, à une immense minorité ne vous laissant que des miettes de pain avec un coût humain dramatique. Notre programme est désormais clair, il compte bien renverser la courbe entre exploitants et véritables producteurs !!


Des chants communistes, socialistes et remontants à une lointaine époque où la gauche était unie autour d’un seul parti se font entendre. Une ambiance unique est née ici, dans une ville de droite : une conscience politique, une profonde envie d’en finir avec la misère. Eux, les exploités, avaient trouvé un mot derrière leur condition : le précariat ! Ne se sentant plus seuls, ces derniers ont compris durant ce meeting qu’ils pouvaient compter, ensemble, car le nombre fait la force.

Nous nous trouvons aujourd’hui dans la région de Choignaux, et vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, un article important est paru sur la pollution des lacs, des rivières et des sols. J’aimerais vous dire que je suis surpris. J’aimerais vous dire que cet évènement était inévitable, que tout avait été fait pour empêcher une telle pollution. Mais si je faisais cela, vous dirais-je la vérité ? Non !

Malheureusement, nos politiques savent depuis des années que le réchauffement climatique est un fléau qui s’annonce, sans jamais agir pour lutter contre !! Moi et les écosocialistes avons développé un programme environnemental ambitieux de longue date, mettant en avant les scientifiques quand tous les raillaient. Alors aujourd’hui, j’espère que cet article leur servira d’électrochoc, et pourquoi pas se rallier à notre cause écologiste ??

Par ailleurs et pour sortir de la question politique, cette dégradation comme souvent ne nuit qu’à un seul camp : vous, citoyens ostariens. Oui, les plus riches sont protégés par ces dérèglements ! En effet, leur eau est filtrée, ce qu’ils consomment aussi et nos bourgeois n’ayant aucune considération pour vous et la planète, se permettent toutes les outrances tout en se protégeant savamment des potentielles conséquences. Eux sont les responsables du drame à venir, et pourtant y échapperont !
Cette hypocrisie morbide, il est temps que cela cesse. Ce meeting attrayait au travail, clé pour mettre fin au réchauffement climatique : les patrons, les fameux, les entreprises devront changer radicalement leurs façons de produire, tout en protégeant réellement leurs salariés. S’ils refusent ? Des amendes, jusqu’à un licenciement potentiel pour le patron de la boîte. L’immunité patronale, elle est finie ! Nous voyons ce que leur déconnexion coûte à la société et désormais à l’immunité : une pollution énergétique sans précédent, une production qui dépasse largement la consommation, une volonté de réduire toujours plus les coûts en rognant sur les protections sociales et environnementales.

Mes amis, je suis écosocialiste. Non pas écosocialiste par opportunisme, j’ai passé toute ma carrière politique dans le même but, quand personne n’y croyait. Ecologiste et socialiste ; deux faces d’une même pièce, complémentaires et inexorablement liées. La défense des organismes humains et non humains, la défense des plus faibles et des opprimés, la lutte pour l’environnement et l’environnement de travail : tout s’imbrique et se corrèle.


Les militants de gauche, pris dans cette ambiance de rassemblement, développent un nouveau slogan : « Environnement, Travailleurs, Dignité ! » Scandant à quelques reprises ce slogan, George Edouard reprend et décide d’annoncer les prochaines échéances de son programme sur l’environnement.

Maintenant, vous connaissez déjà une grande partie de mon programme environnemental. La moitié ayant été présentée dès mon deuxième meeting, le reste l’avait été très partiellement par le programme commun dévoilé ; il me reste néanmoins à vous présenter en profondeur cette seconde moitié, et dans un temps restreint. Alors je vous l’annonce : dès demain matin, je resterais dans cette région pour présenter à Bridame ces grandes mesures ! Une campagne se mène sur le terrain, et il serait absurde de ne pas faire parler de l’environnement dans un lieu qui en souffre concrètement, actuellement.

Cela n’est pas fréquent, mais j’aimerais conclure ce meeting par une note d’espoir, un témoignage de ce que nous pouvons réaliser, une fois au courant de notre condition. Cette histoire, c’est celle de Myriam, ancienne caissière de 45 ans et mère de deux enfants. Pour elle, tout débute durant son adolescence ; c’est un 5 avril qu’elle et ses parents ont fui leur pays pour se réfugier en République d’Ostaria. Brillante en langue étrangère et dotée d’un potentiel indéniable, Myriam se voyait en traductrice, voire en diplomate ; mais très vite, notre école « républicaine » a montré qu’elle était plutôt une école « de la honte ». Etait-elle brillante ? Oui, indéniablement. Malheureusement, une grande partie de sa scolarité n’avait pas eu lieu ici, en Ostaria, et ses professeurs ne pouvaient un avenir aussi glorieux pour une réfugiée. Très vite, sa famille fut confrontée à une difficulté partagée par bon nombre d’immigrés : l’obligation pour ses parents de trouver des petits boulots, d’accepter tous les emplois précaires, dans l’espoir que le joyau de la famille ne finirait pas comme eux. Et puis, un soir : le pire arriva ; son père, temporairement agent d’entretien, s’intoxiqua mortellement avec les produits chimiques qu’il devait manipuler.

Après ce jour, tout s’enchaina pour elle : contrainte d’arrêter l’école pour ne pas tomber dans la misère et faute d’une protection sociale suffisante, Myriam s’engagea dans la spirale mortifère du précariat. Petits boulots, patrons abusifs et chantages divers… vous connaissez la chanson de l’oppression, cette situation plongea notre jeune femme dans la dépression.
Mais un jour, l’aube arriva pour elle. Par hasard, celle-ci rencontra un syndicaliste : dès lors, une relation de confiance émergea entre les deux individus. Confiance qui, plus tard, donnera naissance à ses deux enfants, et permit à Myriam de prendre conscience de sa condition et celle antérieure de ses parents, de l’injustice que le système induisait pour elle. Alors, elle s’engagea en politique : permettant au niveau national de nombreuses victoires syndicales contre des entreprises abusives, Myriam est désormais candidate aux élections législatives, pour l’Union des Gauches. Voilà le sens véritable de la politique, comprendre les dynamiques de domination pour mieux les modifier !!

Comme elle, j’invite chacun et chacune à s’engager à nos côtés, à comprendre qu’une seule voie autre que la souffrance est possible : l’espoir d’une société unie, où la richesse serait correctement distribuée. Mes amis, je vous aime : tous ensemble, construisons le monde de demain !!

C’est ainsi que, dans une ambiance profondément collective et humaine, le meeting s’acheva. Enivré par l’espoir – et par la traditionnelle alimentation de la gauche -, George Edouard lui-même se joignit à la ferveur commune, chantant, dansant avec eux : ce jour, un véritable évènement avait eu lieu ! Le candidat écosocialiste ne le montrait pas, mais il était pourtant profondément ému par ce qu’il avait vu émerger en temps réel. Des individus souffrants et déconnectés, avaient compris le lien qui les reliait ; c’est ce lien qui les faisait désormais danser ensemble, eux qui se huaient pourtant au début du meeting. Une heure après cette fin de meeting et de nombreuses diffusions de tracts, George Edouard quitta les lieux, en direction de sa prochaine destination : pour un meeting sur la Sécurité, il avait choisi de se rendre dans sa circonscription !

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Président de la République d'Ostaria
Ancien Premier Ministre de la République d'Ostaria
Ancien député de l'Union des Gauches à Lunont
Ancien député écosocialiste à Ménargues

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