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Rassemblement à Saint-Pierre-Simon
Vendredi 15 juillet 203
Chef de file de l’Union Républicaine pour le Progrès, Caroline Jouvet ne se faisait pas beaucoup d’illusions : elle n’avait aucune chance d’être élue députée. Troisième sur la liste régionale de sa coalition, elle savait qu’elle trouverait ainsi un nouveau mandat auquel se consacrer, elle qui n’était pas candidate à un troisième mandat de maire de Saint-Pierre-Simon, cette commune de 2000 habitants qu’elle avait fait connaître en devenant une personnalité politique nationale. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’elle avait décidé de tenir un petit rassemblement. Sur la place de la mairie, environ 400 personnes s’étaient rassemblées pour soutenir celle qui, dans la commune, avait de très bonnes chances d’arriver très largement en tête, même si ça ne serait pas suffisant. Elle fut très applaudie par la foule lorsqu’elle arriva sur la petite scène installée sur la place pour commencer son discours.
Bonjour à tous !
En cette période de campagne très agitée et qui m’emmène partout dans le pays, c’est toujours bon de pouvoir revenir à la maison, ici, à Saint-Pierre-Simon. J’aime profondément cette ville que vous avez choisi, à deux reprises, de me confier en votant pour les listes que je menais aux élections municipales. Ce mandat de maire est un mandat absolument passionnant. Fatiguant bien sûr, difficile parfois, frustrant souvent. Mais c’est le mandat de l’écoute permanente des citoyens, le mandat de l’action concrète pour améliorer directement la qualité de vie des gens. C’est cette écoute qui est si essentielle en politique. C’est cette écoute qui, trop souvent, nous manque. Je ne pense pas que nous devions accepter des élus trop déconnectés des réalités vécues sur le terrain. Je veux d’ailleurs être une députée de terrain, une députée perpétuellement à votre écoute. Vous qui vivez dans cette commune que j’ai la chance de diriger depuis 8 ans, vous savez que c’est là le coeur de ma méthode : travailler avec tous les acteurs, être en permanence à leur écoute, constamment consulter et concerter pour obtenir les solutions les plus efficaces et les acceptables par le plus grand nombre. Cette écoute que nous avons dans les mairies des petites communes, nous les avons trop peu avec les responsables nationaux, et particulièrement nos parlementaires. Si nous avions nos députés davantage à l’écoute, l’extrême-droite ne serait pas à plus d’un tiers des voix. Si nous avions des députés davantage à l’écoute, je serais candidate à un troisième mandat ici et je ne me serais pas engagée en politique au niveau national.
Quelques rires se mêlèrent aux applaudissements de la foule.
Cela ne veut pas du tout dire que tous nos députés nous ignorent, que tous doivent être virés dans le cadre de ces élections. Je veux seulement dire qu’il y a, pour moi, un vrai problème de représentativité de la démocratie et des habitudes de gouvernement néfastes qui ont été prises. Le système politique n’est pas parfait et pas assez à l’écoute de la réalité des territoires, surtout des territoires ruraux. Forcément, les députés qui vivent à Lunont l’essentiel du temps ont logiquement tendance à oublier un peu vite la réalité de leur circonscription et le vécu des habitants au quotidien. Après, on doit aussi parler des choses qui vont. Christophe Gardet, le président du groupe UDSR, pourtant député de Lunont, s’est grandement préoccupé des territoires comme le nôtre. Pendant ces trois dernières années, lui et les élus de son groupe ont largement fait le travail en luttant contre les déserts médicaux et en voulant donner un accès égal aux infrastructures numériques à tous, peu importe où l’on habite. Ce travail a été fait par un groupe de seulement 12 députés, nous voulons pouvoir le poursuivre et l’intensifier, et il n’y a pas pour cela pas de mystère, il nous faut davantage d’élus ! Et ça, même si nous faisons campagne, ça ne dépend pas que de nous, ça dépend pour l’essentiel de vous.
Cette question de l’égalité des territoires, nous l’avons prouvé pendant ce mandat, est fondamentale à nos yeux. Créer ou laisser perdurer des inégalités entre les territoires, c’est accepter de faire une entorse à la promesse républicaine : celle que chaque enfant doit avoir une chance de réussir dans la vie, quel que que soit le niveau de richesse de ses parents, quel que soit le lieu où il vit. Si vous n’avez pas accès à une même qualité de soins selon la région où vous habitez, si vous n’avez pas accès aux mêmes infrastructures ou aux mêmes services d’éducation, cette promesse républicaine s’abime et se fissure. Nous ne défendons pas seulement la République pour le régime politique qu’elle est, mais aussi et surtout pour les valeurs et la promesse qui sont les siennes. On ne peut pas être républicain et continuer de constater les immenses inégalités territoriales entre les zones rurales et urbaines. On ne peut pas être républicain et regarder ces inégalités perdurer et, dans certains domaines, s’aggraver. Tenez, prenons de l’enseignement supérieur. Cela fait 35 ans que les Écoles Pratiques Ostariennes. Il en existe 6, toutes situées dans les capitales régionales. Nous sommes ici dans une des régions les plus éloignées des capitales régionales. pour que les jeunes de notre circonscription aillent dans ces établissements, le plus proche est à Tuse, reconnaissez que ce n’est pas la porte à côté. On établit que, selon que vous viviez proche ou pas d’une capitale régionale, vous pouvez avoir accès plus ou moins facilement à ces enseignements. Nous voulons ouvrir des annexes de ces Écoles Pratiques Ostariennes dans les 24 métropoles du pays. Cela veut dire qu’il ne faudrait plus aller à Tuse mais bien à Pedur ce qui, nous serons tous d’accord là dessus, serait bien moins loin.
Applaudissements.
Soyons toutefois réalistes, même si notre proposition venait à être adoptée, cela ne mettrait pas fin aux immenses discriminations en matière d’accès à l’enseignement supérieur. Si vous habitez dans une métropole, vous pouvez commencer vos études sans déménager, sans avoir à payer un loyer supplémentaire. Vos frais de transports sont également relativement limités. Au contraire, si vous habitez à la campagne, vous avez besoin de vous trouver un logement pour lequel il faudra payer des sommes folles. Nous ne pourrons jamais régler totalement ces difficultés, à moins d’amener un campus universitaire à Saint-Pierre-Simon.
Quelques rires se firent entendre dans l'assistance.
Ce que nous pouvons faire en revanche, c’est largement réduire les inégalités liées aux questions de mobilité. Habiter Saint-Pierre-Simon ou des communes rurales encore plus reculées, c’est devoir prendre sa voiture tous les jours pour aller travailler, pour avoir votre enfant scolarisé dans l’établissement secondaire de la ville d’à côté, pour aller faire ses courses. Pourtant, votre salaire n’est pas plus haut ici qu’il ne le serait à Lunont ou à Pedur. Ces dépenses auxquelles vous faites face, il est temps de les affronter. Nous voulons nous attaquer à la question de la mobilité en zone rurale. Ça passera d’abord par remettre des bus entre les différentes communes. Pour ça, il faut voter pour nos listes URP aux élections régionales. Ça passera également par entamer la réhabilitation des petites gares des petites communes et le retour de vraies lignes pour les relier au reste du territoire. Pour cela, il faut voter pour notre liste aux régionales, mais aussi pour des députés qui s’engageront sur la question, dont moi en l’occurence dans cette circonscription. Nous allons aussi nous engager pour financer la construction d’aires de covoiturage, grâce à des subventions nationales à des projets locaux. Enfin, nous proposerons un chèque carburant mensuel d'un montant de 100 O$tas pour les familles modestes habitant en zone rurale et ayant besoin quotidiennement de leur voiture. Cette question des transports est absolument fondamentale si nous voulons créer une République égalitaire. C’est mon cas. Et comme les élus de l’UDSR depuis trois ans, je me battrai sans relâche pour nos territoires ruraux. Et ce, en restant fidèle à ce que j’ai toujours été : une femme de terrain, une femme à votre écoute et une élue engagée pour son territoire.
Merci à tous ! Vive la République et vive Ostaria !
Après son discours, Caroline Jouvet fut à nouveau très applaudie et elle descendit de la scène pour aller à la rencontre des habitants et partager un verre avec beaucoup d’entre eux, une buvette ayant été installée sur la place.