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Hôtel Wittgerstein

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État d'Ostaria
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mer. 17 févr. 2021 00:40

Hôtel Wittgerstein
Hôtel de luxe réputé de la capitale accueillant parfois des évènements mondains dans des salles de réception.

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Erope Pendra
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mer. 17 févr. 2021 01:05

Erope Pendra avait choisi de présenter sa politique directement devant les ambassadeurs ostariens autour d’un dîner. Pour cela, l’équipe de campagne du candidat avait choisi de contacter l’Association nationale des Ambassadeurs Ostariens pour leur proposer d’assister à une conférence d’Erope Pendra sur sa politique diplomatique. Beaucoup répondirent à l’invitation, venus avec des amis et de la famille. Des proches du candidat ainsi que quelques potentiels donateurs étaient présents dans la salle. On avait également fait venir des journalistes et l’évènement était retransmis sur les réseaux sociaux du candidat et du mouvement Les Écosocialistes. Cette soirée était un grand enjeu pour Erope.

On avait réservé une salle de réception d’un hôtel lunontois pour l’occassion. Les invités furent accueilli par le candidat lui-même près du buffet. Il échangeait avec ses invités à propos de la politique de LCS ou de ce qu’il comptait mettre en place dans diverses domaines : éducation, culture, économie…

Après un dîner en bonne et due forme, le maître de cérémonie lança la conférence en prenant la parole sur la scène.


Mesdames, messieurs bonsoir ! Je tiens à vous remercier pour votre venu ce soir. Dans quelques instants, nous allons accueillir Erope Pendra, candidat écosocialiste à la présidentielle ostarienne. Il aura l’occasion de préciser devant vous la politique diplomatique qu’il compte mettre en place. Vous pouvez réagir sur chirper en utilisant le hashtag DiplomatieDePaix ou directement sur le tchat de la retranscription en direct.

Je vous prie d’accueillir maintenant notre conférencier et candidat à la présidentielle de ce jour, Erope Pendra !

Le candidat à la présidentielle quitta sa table et monta sur scène sous les applaudissements de son public.

Monsieur le Président de l’Association nationale des Ambassadeurs Ostariens, mon cher ami Michel,
Mesdames, messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, messieurs les Journalistes,
Mes chers amis !

Je ressens un grand plaisir en vous voyant autant ce soir. Je me permet d’abord de vous remercier pour avoir tous et toutes répondu favorablement à l’invitation de mon équipe à cette soirée-conférence. Je tiens donc à saluer celles et ceux qui travaillent avec moi depuis le début de ma campagne, je vous remercie chaleureusement et je vous dit ceci, nous gagnerons !

J’espère que vous avez tous pu profiter du dîner qui vous a été servi ce soir. J’ai pour ma part satisfait ma faim et cela a été de quoi me donner de la force pour prendre la parole devant vous. Je crois que je n’ai jamais autant bien mangé que depuis les dîners organisés par ce cher Henri Le Floch.


Petits rires de l’assemblée.

Trêve de ce trait d’humour, entrons directement dans le vif du sujet, chers amis. Parlons de ce sujet oublié de cette campagne et souvent aussi, à mon grand désarroi, par les pouvoirs publics : la diplomatie ostarienne. C’est un sujet pourtant central, mais depuis trop d’années nous le laissons de coté. Longtemps, notre politique fut l’isolement. Or, je suis convaincu d’une chose, cette politique de l’isolement ne plus être la nôtre. Le monde change, la géopolitique évolue, à chaque instant, ce qui somme Ostaria de prendre la place qui l’attend dans le concert des Nations de ce monde. Nous pourrons en tirer, ô combien de grands bénéfices !

Lorsque nous avons élaboré collectivement notre programme diplomatique, nous nous sommes plongés dans une longue réflexion dont je vais vous dévoiler les résultats ce soir. Quelle doit être la place d’Ostaria en Phoécie, dans le monde ? Quelle politique diplomatique avoir à l’aube du nouveau siècle dont les enjeux se précisent de jour en jour ? Quelles sont les relations que nous devons entretenir avec nos plus proches alliés, comme l’Empire de Narois, qui a été froissé par Julien Chastain et oublié par Lucie Calenbek-Sothriopositi et son gouvernement ? Quel avenir pour l’Entente des Nations ? Quelles relations avec l’Union Phoécienne ?

Au final, et j’en suis convaincu, toutes ces questions reviennent à s’en poser trois, chers amis. Trois questions dont les réponses ont forger la politique diplomatique écosocialiste. Quel monde voulons nous, avec quelle place pour Ostaria et comment y parvenir ?

Je souhaite faire tout d’abord d’Ostaria un acteur incontournable de la Phoécie. Nous sommes au carrefour entre la Mer de feu, la Mer d’Orient, l’Idylénie et le reste du continent phoécien, par notre position stratégique nous avons de quoi nous imposer dans les discussions régionales et notamment phoéciennes. Cependant, peu en Ostaria semblent en avoir prit conscience. Nous, écosocialistes, sommes résolus à user de cette situation pour qu’elle profite à Ostaria, tant diplomatiquement qu’économiquement et qu’elle participe à la construction d’une paix durable sur le continent.

Cette paix durable ne se construira pas en élaborant toujours plus de nouvelles organisations internationales, qui parfois se font la concurrence et la guerre. Nous sommes convaincus que nous avons de l’intérêt à rejoindre l’Union Phoécienne et c’est la raison pour laquelle je prendrais, dès mon investiture, contact avec ses plus hautes institutions afin de préparer notre entrée dans ce qui représente à mes yeux l’avenir de la Phoécie. L’Union Phoécienne représente une grande chance, celle de pouvoir mettre en commun nos compétences et nos économies avec les pays qui sont nos voisins et nos collaborateurs historiques. Nous pourrons construire une Union Phoécienne indépendante et forte sur le plan des relations internationales. Elle représente l’opportunité de construire la Paix, et n’est ce pas précisément ce à quoi tout les peuples de ce monde aspirent ? La paix ? Je le crois résolument, et je la veux ardemment. Pour nous d’abord, mais aussi pour les générations qui nous suivront et qui auront la chance de vivre, je le crois, dans une Phoécie unie, paisible et prospère.

Honorables ambassadeurs, voici un projet à la hauteur de vos compétences exceptionnelles, voilà un défi que nous pourrons ensemble remporter avec brio et éclat. Ils se souviendront de nous, des Ostariens qui furent les premiers à se lancer dans la grande épopée de la construction de la paix et de la coopération phoécienne. L’adhésion à l’Union permettra de faire entrer Ostaria dans une nouvelle ère. Une ère d’ouverture et de prospérité. Une ère de coopération et d’unité ! Aussi, cette grande organisation internationale, dont notre plus proche allié Narois fait déjà parti, est selon nous à même de pouvoir répondre aux enjeux du nouveau siècle qui arrive. C’est donc le premier de mes engagements présidentiels en matière diplomatique, mettre en place une adhésion d’Ostaria à l’Union Phoécienne.

Cette adhésion ne doit pas pour autant mettre de coté tout le travail et tout l’investissement que nous avions mis dans nos relations avec l’Empire de Narois, au moment où celui-ci était encore le Royaume d’Orient et d’Aralame. Le traité de Bardetemps a marqué à jamais nos relations avec notre plus proche allié d’outre-mer. Si il n’a pas réussi, du fait d’évènements politiques qui ont amenés à son délaissement, il ne fut pas pour autant un échec. Rappellez-vous, chers ambassadeurs et amis, que c’est grâce à cette coopération que le premier lancé de satellite de l’histoire fut rendu possible. Et c’est une réussite ostaro-naroisienne ! Nous avons totalement de quoi être fier !

Il ne faut donc pas que nous mettions à la poubelle toutes les avancées qui ont été rendues possible par cette coopération nouvelle et ambitieuse que représentait alors l’Entente des Nations. Au contraire, je pense qu’il est bon de voir où nous avons échouer et de retenter l’expérience en un cadre plus restreint, moins complexe et surtout plus efficace ! C’est pour cela que je m’engage à dissoudre l’Entente des Nations et à mettre en place une coopération avancée avec Narois. Les modalités de cette coopération seront à préciser avec la diplomatie naroisienne, que j’accueillerais dès les premiers instants de mon mandat. Pour moi, les principaux axes de cette nouvelle coopération seront l’établissement d’une défense commune, d’un large programme de partenariat en matière de recherche, de développement de technologie, de culture et d’échange ainsi que d’une coopération économique stratégique. Il y a de belles opportunités à saisir, notamment avec le protectorat de Linys, à nos toutes proches frontières.

Je ne suis donc pas pour l’effacement total de l’EDN, mais pour que l’on perpétue son héritage et que l’on s’en serve afin de l’honorer pour bâtir une nouvelle coopération, synonyme d’une réussite encore plus profonde et éclatante. Voilà ce que sera donc notre diplomatie concernant Narois et l’Entente de Nations.

Vous l’avez donc vu jusqu’à maintenant, mes chers amis, la diplomatie que je défends est une diplomatie d’ouverture et de paix. Une diplomatie résolument en rupture avec celles que les autres présidents de cette IIIe République ont pu mettre en place. Je sais que beaucoup la jugeront trop ambitieuse ou ne respectant pas assez les traditions d’Ostaria, je les entend et je leur répond ceci. J’ai foi en la diplomatie ostarienne, j’ai foi en Ostaria, en son peuple. C’est tout à fait dans notre intérêt de participer à la construction d’un nouveau monde paisible. Ostaria a ce qu’il faut pour être un acteur influent et rayonnant en Phoécie d’abord, et dans le monde ensuite.

Notre politique diplomatique, celle que je défends dans cette élection, ne s’arrêtera pas là. Nous irons plus loin, car nous le pouvons et que seule l’ambition pourra nous porter haut et permettre la réalisation et la consolidation de la Paix, le but ultime de la diplomatie que je défends. C’est une aspiration universelle et il est de nôtre devoir de contribuer à sa réalisation. A ce titre, nous devons prendre des mesures significatives.

Il nous faut premièrement renouer le contact. Notamment avec les pays pour lesquels nos relations se sont injustement dégradés. Je pense notamment à l’Empire du Saphyr et à cette très vielle crise diplomatique qui a vu fermé nos ambassades réciproques. Ce sont des veilles rancœurs à enterrer et j’estime que pour pouvoir parler de paix aux autres nations, il faut d’abord balayer devant sa porte. Elus, les écosocialistes entreprendront la mise en place de pourparlers avec le Saphyr en vue d’une nouvelle normalisation de nos relations. Nous ne pouvons rester dans notre coin, en boudant. Depuis longtemps, nous aurions du leur tendre la main, une main de réconciliation et de coopération. C’est ce que nous ferons, dans un esprit constructif et amical.

Il me faut aussi vous parler de la guerre. La politique diplomatique que je mènerais est une politique qui se veut essentiellement pacifiste et médiatrice. Pour moi, la guerre est l’usage qui vient en dernier ressort. Le sacrifice d’une vie est chose beaucoup trop importante. Toutes les vies que nous perdons dans une guerre auraient pu être des vies vouées au dialogue et à un désamorçage des conflits. Il nous faut être raisonné et raisonnable. Le dialogue, la collaboration et la paix d’abord. A ce titre, nous ne voterons pas de guerre d’alliance, que seul si notre sol national est mis en péril. L’Armée sera une force vouée à des missions humanitaires ou de stabilisation politique, rien de plus. Il nous faut prendre garde et ne pas répéter les mêmes erreurs qui furent celles de nos ancêtres, si honorables soient-ils.

Dans le même esprit qui guidera notre adhésion à l’Union Phoécienne, nous adopterons une ligne diplomatique en faveur du renforcement de l’importance et des compétences de la Communauté Internationale des Nations Souveraines. Elle a certes montré son incapacité à gérer les diverses crises arkadiennes, elle a cependant le mérite de fédérer autour d’elle tous les peuples de ce monde. La CINS est une chance extraordinaire pour mettre en place un dialogue et des projets communs en faveur par exemple de la recherche médicale, de la faim dans le monde, de l’éducation, de la culture, de l’économie ou encore même de l’environnement. Elle est une voie qu’une nation comme la notre qui se prédestine à construire la paix ne pas oublier ni mettre de coté.

J’aurais, à la tête de la grande diplomatie ostarienne, une politique étrangère, vous l’avez vu par vous-même ambitieuse mais tout autant réalisable. Mon souhait le plus profond est de laisser à ceux qui nous suivront un monde où la paix, si elle n’est pas acquise de façon absolue, s’est au moins en grande partie étendue dans le monde. Pour nos enfants, nos petits enfants. Si nous voulons voir ce souhait de paix se réaliser, nous ne pouvons pas rester les bras croisés comme depuis lors. Les écosocialistes proposent une véritable politique d’action, pragmatique. Honorables ambassadeurs, chers amis, donnez la chance à Ostaria d’être le cœur de la construction de la paix en Phoécie et dans le monde, votez Erope Pendra et la liste Socialistes ! le 17 février 186 !

Vive la République, Vive Ostaria et vive la Paix !


Après sa longue intervention, le candidat fut applaudi par le public. Il descendit de la scène puis engagea les premiers échanges post-intervention. Il espérait avoir convaincu les ambassadeurs et autres personnalités influentes de la faisabilité de son projet diplomatique.

Député (IInd, IIIe, IVe, Ve et VIIe législatures)
Coordinateur national
du mouvement "Les Écosocialistes"
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ancien Maire de Lunont
(176-180/180-184)

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George Edouard
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Parti politique

sam. 22 oct. 2022 19:16

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RASSEMBLEMENT SUR LA POLITIQUE INTERNATIONALE



Pour le nouveau temps fort de sa campagne, George Edouard, évidemment candidat à la présidentielle, avait choisi de marcher dans les pas d’Erope Pendra en consacrant son temps à une grande conférence sur la politique diplomatique.

Erope Pendra était un peu comme un père spirituel pour George. Son parcours était d’une grande inspiration et le Premier ministre présidentiable souhaitait continuer le combat que le vieil homme de gauche, aujourd’hui reconverti dans l’humanitaire et la diplomatie internationale, avait tenu tout au long de sa vie. Une longue lutte acharnée pour la paix. Tous ses efforts avaient été consacrés vers un seul but, l’entrée d’Ostaria dans l’Union Phoécienne et sa réconciliation - ou son entente - avec les grandes puissances. Dans la gauche, Erope Pendra avait toujours été une voix phoéphile et pacifiste. George Edouard aspirait à lui ressembler.

Et c’est la raison pour laquelle, il avait décidé de donner une conférence dans un lieu mythique où Erope Pendra avait lui-même été : l’Hôtel Wittengstein.

Son équipe de campagne avait donc pris en main les choses et contacté le vieil homme de gauche pour les aider dans leur tâche. Ensemble, ils avaient organisé la soirée, dresser la liste des invités, coordonner la rediffusion de la conférence et régler chacun des détails de l’intervention d’Edouard. Heureux de pouvoir participer à la campagne présidentielle de la gauche, Erope Pendra allait continuer d’afficher son soutien en participant lui-même à cette soirée en tant qu' orateur - en laissant, bien sûr, le plus gros du temps au candidat à la présidentielle.

La soirée commença donc par la réception des invités : membres de l’Association nationale des Ambassadeurs Ostariens, connaissances du réseau privé d’Erope Pendra et de George Edouard, nombreux journalistes et bien sûr panel d’universitaires. C’était certes un public d’une certaine classe avec qui George allait devoir composer ce soir. Mais, Premier ministre qu’il était, ce n’était pas une chose qui le perturbait plus que cela. Les invités découvrirent le buffet qui leur était offert dès le début de la réception et les conversations allaient de bon train. Bien sûr, la diplomatie, la géopolitique et les relations internationales étaient sur toutes les langues et à tout coin de la salle on était des prises de positions et des discussions passionnantes. Bientôt, le temps fort de la soirée allait commencer. Le maître de cérémonie, qui n’était autre qu’Erope Pendra lui-même, monta sur scène et prépara le public à écouter l’intervention du Premier ministre. Ce que l’assistance s’en prit de faire en applaudissant généreusement George Edouard alors que celui-ci s’avançait sur la scène pour prendre la place d’Erope, affichant un grand sourire serein. Il attendit que le calme se fit dans la salle avant de prendre la parole.


Monsieur le Président de l’Association nationale des Ambassadeurs Ostariens,
Mesdames, messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, messieurs,
Mes amis, mes frères,

C’est avec un très grand plaisir que je suis heureux de pouvoir intervenir devant vous ce soir. Cette soirée se fait dans un contexte tout à fait différent des grands meetings auxquels nous autres, politiciens de métier, sommes habitués. Mais ce n’est pas une chose qui me gêne, bien au-delà de ça. Je dois me préparer à tout ! Ce soir sera donc pour moi l’occasion de marcher dans les pas d’Erope Pendra et de pouvoir vous dévoiler mes ambitions en terme de diplomatie et de géopolitique. Cet hôtel est un lieu bien particulier car c’est celui dans lequel l’autrefois candidat à la présidentielle, Erope Pendra, avait tenu un discours fort sur la nécessité de rattacher Ostaria à l’Union Phoécienne ! Et cela n'avait-il pas marché ? Bien sûr que si ! Le peuple et sa représentation adhérèrent à sa proposition et voilà qu’Ostaria devint une nation phoécienne.

Bon … bien sûr. Ca, c’est sur le papier. Mais je tenais quand même à rappeler cet événement et à honorer la place d’envergure qu’a eu mon ami dans cette formidable épopée, qui je vous le dis, n’est pas prêt de se terminer si je suis élu à la chefferie de l’État. Mais, mes chers amis, avant que je vous dévoile ma vision complète et sincère que je me fait de notre diplomatie et de son emploi, j’aimerais revenir sur le bilan du mandat de Madame Leclerc. Comme vous le savez tous très bien, notre pays s’est engagé dans une guerre alors qu’une puissance autoritaire et, de fait maintenant, génocidaire, s’était lancé à la conquête d’un autre Etat. Si la menace oxanne en a vraiment était une, Madame Leclerc a bien vu, il est regrettable qu’encore une fois notre République ait fait chemin seul. Je vous pose cette simple question : combien d’hommes, de matériel militaire et de ressources auraient-nous pu économiser si la Présidente Leclerc avait daigné appeler les partenaires de l’Union Phoécienne pour mettre en place une coopération ?

Je veux dire, oui la guerre était juste. Oui nous avons eu raison de combattre et nous avons assurément sauvé la vie de milliers de personnes. Mais, sur le plan stratégique et géopolitique : catastrophe. Nous nous sommes trompés dès le début. Encore une fois. Nous pouvons penser que nous sommes une grande puissance : nous disposons de l’armement nucléaire, d’une force militaire considérable. Mais nous ne sommes pas infaillibles et ce serait un tort de le laisser croire. Ce serait un tort de nous laisser avoir par un sentiment de puissance. Devenons orgueilleux et nous préparerons notre chute.

Il faut que dans les années à venir, nous pensions en globalité. C’est à dire, ne plus jouer ses cartes dans son coin mais regarder le jeu des autres. Madame Leclerc, comme tant de Présidents ostariens, a continué de mener la barque comme si nous étions une seule nation. Or, sur ce continent, nous sommes bien plus et, fait formidable qu’il s’agirait de rappeler à Mesdames Leclerc et Morelli, nous avons la chance de pouvoir faire partie d’une alliance économique, militaire et diplomatique d’une envergure historique jamais concurrencé auparavant ! Autrement dit, si l’Union Phoécienne est une mine d’or, nous, Ostariens, préférons gratter notre sol stérile par pur orgueil et ne pas s’enrichir de la valeur des autres.

Si nous ne pensons pas en globalité, dès l’année qui arrive, ce sera la dissolution de la paix et de la démocratie sur le continent phoécien. Je sais que mes mots sont rudes mais il s’agit de la vérité. Si nous ne nous mettons pas à repenser la position ostarienne dans cet équilibre des forces qui se meut comme jamais auparavant, nous serons hors de piste d’ici peu, incapable de nous maintenir. Je vais vous préciser les conséquences du maintien, dans les années à venir, d'une politique semblable à celle que Madame Leclerc s’est entêtée à mettre en place.

Premièrement : dissolution de la puissance effective de l’Union Phoécienne aux yeux des ennemis de cette dernière. Sans véritable volonté de renforcer la puissance militaire de notre Union. Sans exercices communs, sans politique commune, nous serons semblables à une mouche qui s’entête à voleter au-dessus des géantes puissances militaires du monde. Je rappelle à ce titre que rien de plus que de l’autre côté de la Mer d’Orient, Narois, une puissance depuis longuement alliée à la nôtre, a subi une mascarade diplomatique qui a mené son peuple à se retrouver aujourd’hui sous le joug de l’Unistat du Borowen. Oui, le Borowen. Cette nation avec qui rien de moins que Jérôme Plassel et Alexandre de Brétigny avaient trouvé juste de fraterniser. Qu’a fait Madame Leclerc ? Rien. Qu’a pu faire l’Union Phoécienne ? Rien, non plus. C’est pourquoi nous avons réellement un intérêt, nous les peuples de la Phoécie, à nous raccrocher à notre Union et à la fortifier. Et ce pour garder la paix, la démocratie et la liberté sur notre continent.

Deuxièmement : rupture de la place économique et financière de l’Union Phoécienne dans le monde et recul au profit d’ensemble beaucoup plus puissants. Sans politique économique, sans concertation commerciale commune, sans politique diplomatique commune, ce sera la dissolution du bloc phoécien au profit de superpuissances étrangères comme la Fédération-Unie, l’Union de Novgrad ou encore maintenant le Sunyixian. Je pose une question : sommes-nous prêts à vouloir que des superpuissances étrangères à la Phoécie prennent le pas sur nous, rachetant et subordonnant nos économies à la leur, s’accaparant ainsi un pouvoir énorme et une influence considérable pour avancer leurs pions sur notre continent ? Je ne pense pas que les Ostariens, fiers de leur indépendance et de leur puissance, soient de cet avis. Il y a un réel potentiel inexploité dans l’Union Phoécienne. Vous le savez tous, le commerce amène la paix. Alors, commençons ! Dans des règles éthiques, dans le respect du droit du travail, dans la garantie de la liberté d’innover et de bâtir. Mais commerçons et renforçons nous !

Troisième conséquence délétère d’une politique isolationniste : fin de la coopération des Nations et retour aux anciennes rivalités oubliées. C’est ce à quoi notre orgueil, si nous ne reprenons pas en main le gouvernail d’ici peu, nous mènera tous, collectivement. Je pense que c’est le plus grand péril qui puisse peser sur nos têtes. Vous avez bien conscience que les deux premières conséquences plongent le continent dans une situation critique. La troisième conséquence, c’est la victoire totale de nos ennemis : la dissolution de notre union et la division, donc, dans le camp démocratique et libertaire phoécien. Les pays de la Phoécie, sans Union, apparaîtront comme un gâteau sans défense que les puissances des continents étrangers se disputeront. Nous devrons tout reprendre au départ, sans pouvoir compter sur personne car tout le monde sera convaincu que l’Union était une mauvaise idée, une perte de temps. Tout le monde ira chercher son allié ailleurs, ne regardant plus à l’intérieur de soi, pour prendre pleine possession de sa richesse mais derrière l’horizon, préférant placer son avenir dans les mains d’une puissance inconnue. Et quand tout ce beau petit spectacle se sera exécuté, la Phoécie sera comme un immense plateau d’un jeu d'échecs. Où chacune des puissances étrangères à qui les peuples auraient remis, chacun dans leur coin, leur destin avanceraient leurs pions. Où les rivalités historiques se réveilleraient à nouveau, sortantes, le pas tremblant ou assuré, du tombeau de l’Histoire. Inutile de vous en dessiner la carte postale.


Profitant de cet instant de repos que lui avait offert sa rhétorique, George Edouard prit le verre d’eau qui lui était destiné sur son pupitre et se désaltéra la gorge. Pendant ce temps, le public assimilait ce que le Premier ministre avait déclaré. C’étaient des mots durs et certains préfèrent faire l’autruche en marmonnant que ce candidat était fou. D’autres hochaient de la tête et, chuchotant, confirmaient les dires d’Édouard avec leurs collègues.

Ce n’est pas un paysage de rêve que j'esquisse ce soir. Ce n’est pas un avenir souhaitable pour Ostaria, tant pour ses enfants que pour les générations d’aujourd’hui. Ce n’est quelque chose que l’on souhaite à personne. Tellement à personne que notre premier réflexe est de nier tout en bloc. Mais j’invite ceux qui ne sont pas convaincu par mes propos à poursuivre la réflexion chez eux, à vous documenter et à prendre connaissance des récents travaux de géopolitique. Je ne sors pas cette histoire de mon chapeau, simplement dans le but de vous charmer. Loin de moi cette intention. C’est parce que je suis Ostarien, que j’aspire à être élu à la présidence de notre République pour le bien commun, parce que je tiens à mon pays et à la paix sur le continent que j’ai choisi de ne pas fermer les yeux et d’alerter autant que possible.

La vérité, chers amis, c’est que si Madame Morelli est élue Présidente de la République, si Monsieur Zimmerman est élu Président de la République, nous aurons le droit à cet avenir. Ils sont peut-être tous deux de bords différents mais leur projet est le même. A différentes vitesses, selon des degré de radicalité qui divergent mais avec la même fin car tout concourt, si nous n’arrêtons pas le train qui est en marche, à cette fin désastreuse. Il faut faire confiance à la Phoécie, il faut miser sur le potientiel phoécien dès maintenant. C’est cela ma position et c’est cela qui me fait différer de mes adversaires. Je suis le candidat de la Phoécie, de la construction phoécienne. Pas celui de l’orgueil, pas celui de l’isolationnisme délétère des Présidents Plassel, Calenbek-Sothriopositi ou Leclerc.


George Edouard fut applaudi par une majeure partie de la salle. Lesquels railleurs qui avaient un avis contraire au sien n’applaudissaient pas certes mais étaient en position de dire que le Premier ministre développait ce soir un argumentaire de poids.

Voilà donc le candidat de la Phoécie ! Oui, c’est ce que je revendique être. Comme Monsieur Pendra, comme bon nombre des militants pour la paix et la liberté en Phoécie, j’ai la conscience large et je raisonne à l’échelle du continent. Mes priorités sont donc évidentes et la première d’entre-elle sera de faire machine arrière partout en ce qui concerne l’emploi de notre diplomatie. Exit l’isolationnisme, Ostaria va se tourner vers la Phoécie et le monde. Nous devons être un cœur battant et fortifiant pour notre continent. En concertation avec le gouvernement, je déclencherai la mise au point de plusieurs grandes politiques parmi lesquelles la construction phoécienne. Nous développerons, au Parlement de notre Union, la question de notre défense commune, de notre industrie commune et de nos échanges commerciaux. Au centre de ces sujets, des préoccupations de premier ordre, car à l’heure où nous entrons dans ce nouveau siècle, de nouveaux défis se dessinent à l’horizon. Dans un premier temps, la question de la protection de l’environnement et de la transition de nos modèles de production et de transport. Primordial.

La question de notre sécurité commune, de notre indépendance, de notre souveraineté et de notre sécurité. Tout aussi primordial. Il va falloir constituer une stratégie applicable à l’échelle de notre continent prenant en compte l’ensemble de nos forces et de nos faiblesses pour s’afficher comme inattaquable et dissuadant. Enfin, la question du commerce phoécien et de notre économie commune. Quels sont nos standards ? Sur quoi sommes-nous d’accord ? Quelles protections des travailleurs voulons nous ensemble ? Quelles politiques d’exportation et d’importation sommes-nous capables de mettre en place ? Vous l’avez compris, je le crois, nous n’allons pas venir avec nos idées toutes préparées et les imposer à tous sans discussion préalable. Non, loin de là. En tant que Président de la République, j’ouvrirais la marche à des grandes discussions sur ces sujets centraux. La diplomatie ostarienne aura la charge de déployer nos principes dans ces échanges afin que tous ensemble trouvions un terrain d’entente et de conciliation qui fasse notre prospérité commune. C’est cela, faire de la politique diplomatique. C’est cela que de croire en tout le potientiel de notre continent. C’est cela mon ambition pour la Phoécie, loin des relents orgueilleux et nationalistes que poussent, un cri de désespoir, la droite de ce pays. La construction phoécienne pour la paix et la prospérité.


A nouveau, le Premier ministre fut applaudi par l’assistance. Il profita de cet instant pour se désaltérer à nouveau et pour consulter ses notes. Il avait bientôt terminé son intervention et était relativement fier de ce qu’il avait réussi à accomplir jusqu’à lors.

Mais, mes chers amis, croire en le potentiel phoécien, ce n’est pas simplement s’engager dans la construction de l’Union Phoécienne. C’est aussi regarder plus loin vers le Nord, plonger notre regard vers l’Orient et dans la Mer de Feu. Là, se trouve tout un tas d’opportunités et de possibilités. Je pense que la nation ostarienne a beaucoup à apprendre des peuples de la Mer de Feu comme elle a tant à recevoir des peuples du Nord du continent. La diplomatie ostarienne, sous ma présidence, sortira de son état de léthargie, et permettez-moi de vous le dire, messieurs les Ambassadeurs et fonctionnaires diplomatiques, nos ambassades, consulats et autres légations auront du pain sur planche.

Rires épars dans l’assistance.

J’irais plus loin que la construction phoécienne en rencontrant les gouvernements de Carlomania, de Guioti et d’Hirana pour que nous mettions ensemble en place une politique de la Mer cohérente. Enjeux de la surpêche et de la protection des fonds marins, enjeux de la gestion de nos politiques migratoires, de l’accueil des réfugiés et du traitement des demandes d’asile. Nous avons la capacité de faire de la Mer de Feu un des moyens de notre puissance commune. Il faut saisir cette opportunité et aller travailler de concert avec nos partenaires internationaux. D’autant plus qu’il nous faudra autant aller nous tourner vers la Mer de Feu que de regarder vers le Nord. Et plus particulièrement vers ce qui représente une des plus grandes puissances de ce monde, en terme d’étendue géographique, d’effectivité militaire et de richesse et de prospérité économique, l’Empire du Saphyr.

Si je veux bien distribuer un bon point ce soir, ce serait à Madame Leclerc qui a eu l’idée d’aller se rapprocher du partenaire saphyrien. Bien sûr, comme à son habitude, sans véritable volonté. Mais c’est un pas décisif et que je suis bien obligé de saluer. Pour ma part, j’irais plus loin en allant rencontrer le, nouvellement, Président du Conseil Sören Pendra, que je salue pour son élection par ailleurs, et en lui proposant de tourner définitivement la page de cet épisode bien trop long de nos relations. L’heure est au partenariat et non aux histoires d’enfant. Mesdames, messieurs, chers amis, vous l’aurez donc compris. Ma politique diplomatique et ma vision du monde sont radicalement différentes de celles qu’Ostaria connaît depuis deux siècles. Je veux ouvrir car nous en avons aujourd’hui radicalement besoin.

Ostaria doit devenir le cœur battant de la Phoécie. Ostaria a le potentiel de briller et de renforcer sa puissance. Sortons de notre zone de confort et allons regarder ce qu’il se passe dehors. Nous sommes appelés à prendre part à la plus grande collectivité de paix et de prospérité qui existe dans le monde. Ne ratons pas le coche.


Je vous remercie, vive la République d'Ostaria et vive l'Union des Gauches !


George Edouard fut vivement applaudi par son assistance. Il profita de cet instant pour les remercier chaleureusement de plusieurs signes de la main et adressa un grand sourire. Le Premier ministre avait réussi son pari et semblait satisfait de sa soirée. D’autres intervenants prirent la parole, dont notamment Erope Pendra qui salua son intervention et qui renforça la qualité de sa prestation en prenant lui aussi la défense de la construction phoécienne.

Président de la République d'Ostaria
Ancien Premier Ministre de la République d'Ostaria
Ancien député de l'Union des Gauches à Lunont
Ancien député écosocialiste à Ménargues

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