dim. 13 févr. 2022 22:02
Pour son retour, passant par la Gare la plus importante de la capitale, le Secrétaire Général de Kosmostaria avait convié des journalistes pour pouvoir répondre à quelques questions et commençait à établir une présence médiatique. Il savait que son discours ne serait jamais diffusé sur les ondes, alors il fallait le débriefer de manière spectaculaire, sans quoi, son point presse tomberait aussi dans les reportages de jours fériés. Un premier journaliste commença.
Monsieur Baudet, vous avez accusé les Écosocialistes d'être finis dans votre discours, vous excluez toute alliance à gauche ?
Si vous me permettez de corriger, j'ai dit en effet qu'ils avaient trahi, qu'ils étaient d'un point de vue électoral et politique des cadavres qui bougeaient encore faute d'avoir un concurrent sur le progressisme, cependant je n'exclue aucun réveil social de leur part. S'il s'avérait que les Écosocialistes faisaient entendre une voix nouvelle de celle que nous entendons depuis leur alliance avec la droite contre les communistes, alors je serai prêt à envisager une alliance, si toutefois cette voix nouvelle portait en elle, les vents de l'écologie rationnelle et du progrès social.
Donc votre seul ennemi c'est la droite ? Vous faites fi de l'extrême-droite, du fascisme ou des diverses tendances du centre ?
Toute la droite, rien que la droite. Je l'ai dit, aujourd'hui l'Assemblée Nationale est unanimement de droite. J'espère sincèrement que les Écosocialistes deviennent autre chose que la droite qui se dit de gauche, mais actuellement c'est ce qu'elle est. Imaginez un peu, ils se sont abstenus lorsque les salaires minimaux ont été réduits de plus de 900 O$ta par mois, pour 6 heures hebdomadaires de plus ! Le reste ne sont que des droites plus ou moins nationalistes, plus ou moins réactionnaires, plus ou moins cosmopolites, plus ou moins stupides. L'Assemblée Nationale, c'est actuellement 50 nuances de droite et les coups de cravache, c'est le peuple qui les reçoit.
Vous pensez pouvoir être candidat aux prochaines élections présidentielles pour défendre vos idées et pouvoir les mettre en œuvre ?
Oui. Pour l'instant je n'ai aucun soutien allez-vous me rétorquer, mais je compte bien en obtenir lors des prochaines élections générales. J'espère bien que les communistes sauront convaincre dans chaque circonscription, devant chaque électeur et quelque soit la ville, le quartier ou le village. Je vous l'ai dit, les droites ont réduit les salaires en augmentant le temps de travail, fallait le faire ! Donc ce qu'ils nous proposent c'est travailler plus, pour gagner moins. Tout en allégeant les impôts des patrons qui se retrouvent avec presque 1000 O$ta de plus par mois et par salarié, ils font subir aux travailleurs une destruction minutieuse de leur protection sociale.
Si en disant : « travailler moins pour gagner plus. Puis reprendre les millions de dons aux riches et en faire de l'investissement, de l'emploi, des services publics, des droits, des pensions de retraite » ; les communistes n'arrivent pas à obtenir 5 sièges de député ou de maire, à moi la peur !
Alors qu'Aya Leclerc et son gouvernement ont déclenché la guerre contre Oxanna, tout l'Orient plongeait dans le bruit des fusils et l'odeur du sang. Quelle est votre analyse de la situation ?
Permettez-moi de vous corriger, ce n'est pas Aya Leclerc qui a déclaré la guerre, mais Oxanna contre Graznavia, république ouvrière, égalitaire et démocratique. C'était une guerre fasciste et Ostaria a été du bon côté de la barricade. Le problème n'a pas été de combattre le fascisme, au contraire mais de ne pas savoir trouver la paix alors qu'Oxanna est en train de perdre la guerre. Je peux vous dire que nous n'aurions pas du tout eu le même comportement et d'une part, la guerre serait bien plus avancée car nous aurions mis tous les moyens de notre côté et dès les premiers signes de violence raciste, nous aurions réagi et d'autre part, nous négocierons dès maintenant la paix et la transition démocratique à Oxanna pour mettre en place une république sociale, laïque, progressiste en d'autres termes populaire. Ostaria s'est rangée de la lutte antiraciste, il faut continuer cet engagement et aller au bout du raisonnement pour faire de la lutte antiraciste, une lutte antifasciste et à terme révolutionnaire.
Erope Pendra émerge aujourd'hui comme le leader naturel de la gauche, en perdition faudra-t-il le noter, malgré qu'il se soit retiré de la politique. Quels sont vos rapports et qu'envisagez vous à l'avenir si jamais il revenait en politique ?
Un leader naturel de la gauche ! Vous m'étonnez ! Quelle gauche ? Quand il était en politique, c'est lui qui a mis en déroute la gauche, il était de celles et de ceux qui ont fait dérailler un train qui obtenait la majorité absolue aux élections législatives. Alors peut-être qu'avec le temps, on lui trouve moins de reproches, on se dit que c'est un petit vieux inoffensif, et puis il parle avec des mots qui nous rappellent une époque révolue où la gauche était puissante, mais encore une fois, il était de ceux qui ont plastiqué la gauche. S'il revenait en politique, ou bien il aura choisit de se remettre sur les rails du train qu'il a dynamité, ou bien il continuera de vouloir libéraliser le social. Ou bien nous serons issus d'un même front populaire et en tirerions les conséquences, ou bien nous serons des adversaires et des doubles adversaires, en politique et à gauche.
Son retour n'est qu'une supposition, pour ma part, je ne souhaite pas déterrer les cadavres, sortir les vieillards des hospices et je le laisse dans sa retraite que je lui souhaite la plus agréable possible. Qu'il profite de ses vieux jours en paix, voilà mes conseils pour lui.
Ostaria n'a jamais connu une aussi bonne croissance économique, selon le rapport de la Banque des Nations. Les communistes n'ont-ils pas fait plonger l'économie nationale au profit d'une masse d'assistés ?
Je vous rappelle qu'au temps de Julien Chastain, Menargues était la ville la plus laborieuse et avec le plus bas de taux de chômage alors qu'à son arrivée, c'était la capitale de la privation d'emploi. Il n'y avait pas d'assistés à Menargues et en Ostaria communiste non plus. Premièrement, on ne calcule la croissance économique qu'après la fin du régime communiste, mais cependant on notera que la croissance économique ne calcule que l'économie marchandisée ; donc les banques publiques ne comptaient pas. Les investissements publics au service du niveau de vie des citoyens, ne comptaient pas. Secondement, la croissance économique augmente aussi longtemps que l'on vend nos usines, nos conquêtes sociales et que l'on en a à vendre. Au rythme où Ostaria est mise à nue, bientôt on n'aura plus d'économie réelle face à des masses énormes d'argent qu'on ne saura où investir. Comme l'économie réelle aura été affaiblie les investissements n'auront aucune garantie et vous connaissez la suite.... on appelle ça une crise économique.
Le régime capitaliste préfère une grosse accumulation de richesse entre peu de mains et des crises fréquentes, les communistes préfèrent une prospérité partagée et une évolution de l'économie au regard des besoins concrets. Au temps de la planification, on n'a pas investi un sous dans quelque chose d'inutile. Les capitalistes le font, on appelle ça la dévalorisation structurelle du capital. Ça fait de jolies augmentations de croissance mais ça affaiblit en réalité l'économie et notamment les travailleurs.
Je préfère une population qui vit bien et des chiffres moins hauts qu'une économie qui court à sa perte en s'attachant à avoir de gros scores à leur jeu d'argent.
Considérant avoir fini pour une première interview, le Secrétaire Général quitta la gare pour rentrer chez lui.