Après avoir serré des louches et tracté comme à son habitude, il monta sur une petite tribune installée rapidement par les camarades du Parti et commença à discourir.
Julien Chastain :
Camarades de la grande fraternité socialiste !
Pendant des années, Monsieur de Brétigny n'a pas osé se soucier du problème de l'agriculture ou du partage de la terre. En tant que Ministre des Affaires Sociales et de l'Economie, c'est la première chose sur laquelle je me suis penché et déjà les projets de loi qui viendront apaiser les maux des agriculteurs ont été soumis à l'Assemblée Nationale. J'avais promis en tant que député qu'il y aurait des lois pour encadrer le prix de vente des productions agricoles pour que celles et ceux qui nous nourrissent puissent vivre de leur production sans pour autant augmenter drastiquement les prix de vente auprès des consommateurs. C'est ce que j'ai fait en limitant à la fois par un minimum le prix de vente aux distributeurs, et par un maximum le prix de vente aux consommateurs, tout en laissant une totale liberté de prix pour celles et ceux qui vendent leur production du producteur au consommateur.
Car c'est cela pour quoi, agricultrices, agriculteurs vous avez manifesté votre mécontentement c'est contre la sangsue des grands distributeurs qui vous laissent endettés et vous obligent à consommer en grande quantité de leurs produits phytosanitaires meurtriers. Aujourd'hui avec la limitation des prix, les prix minimums sont calculés pour les fruits et légumes selon la productivité d'un hectare et non selon leur nature. En ce qui les concerne, vous êtes désormais libres de cultiver des fruits et légumes biologiques, sans vous pourrir la santé avec une agriculture productiviste stupide. Vous êtes libres de ne pas user tous les moyens destructeurs pour vous et pour l'environnement pour produire toujours plus, car les prix sont stabilisés.
Si une année, vous avez une production plus basse mais que seule la vôtre est plus basse, votre prix de vente minimum sera augmenté pour le distributeur avec lequel vous avez signé un contrat et qui ne pourra naturellement, pas être rompu.
Voilà ce que vous avez demandé consommateurs et producteurs ! Des prix stables et justes qui ne permettent pas aux grands distributeurs de se gaver sur votre dos. Ces projets de loi feront hurler de dégoût le parti présidentiel comme ils vous feront hurler de joie ! Le droit de vivre de son travail n'a jamais été mieux défendu que par le Parti Communiste et l'Union de la Gauche en général.
Concernant la réforme agraire, nous sommes fiers de pouvoir la faire passer à l'Assemblée Nationale. Car celle que nous proposons ne sera pas celle promise par le MUR qui donnerait tous pouvoirs aux grandes firmes transnationales. Nous ne sommes pas une République Bananière soumise aux forces des grands distributeurs et nous ne voudrons jamais l'être. Le monde agricole aspire à pouvoir gérer démocratiquement ses terres et cultiver non sous l'épée de Damoclès de la concurrence et du libéralisme mais sous le flambeau de la solidarité et de la coopération.
Parce qu'avec la Réforme Agraire que porte la Gauche, les terres et moyens de productions seront distribués aux agriculteurs dans leur intérêt supérieur à celui du dynamisme économique, qui n'est que le masque terrible sous lequel les libéraux et la droite dissimulent l'intérêt des plus riches. Notre terre n'a pas à être gérée par des ploutocrates en puissance, mais par celles et ceux qui travaillent à la rendre fertile. Aussi, la propriété privée sur la terre sera abolie car c'est un bien commun. Aussi les agriculteurs n'en auront une propriété que conditionnelle, puisque dès lors qu'ils ne la cultiveront plus jamais, ils en perdront la propriété. Une prochaine loi viendra compléter les dispositions de la propriété d'utilité publique et permettra de pérenniser la condition des agriculteurs que nous voulons.
En somme, nous mettrons d'abord en place un système rapide de remplacement des agriculteurs en cas de maladie incapacitante temporaire, c'est à dire que les agriculteurs seront remplacés par leurs confrères qui seront rémunérés par l'Etat, ce qui signifie que l'agriculteur malade ne perdra aucun Osta de bénéfice. D'une seconde part, dans ce projet de loi qui viendra, je l'espère, à être voté avant la prochaine élection, il y aura la question des retraites des agriculteurs, calculée selon le nombre de saisons travaillées. De même que chaque personne ayant travaillé à la cueillette ou aux vendanges obtiendra à ses 59 ans, un supplément à la retraite selon le nombre de saisons effectuées.
Dans notre objectif, la retraite sera abaissée à 59 ans. 55 ans pour les travailleurs effectuant des tâches pénibles. Et j'espère bien défendre les 55 ans pour les agriculteurs et agricultrices car j'estime que ce métier est pénible du fait de l'effort quotidien qui est demandé. Bien sûr, vous pourrez travailler au de-là de 55 ans, mais alors vous gagnerez plus que le minimum que nous allons fixer à 950 Osta mensuels, parce que notre état doit récompenser l'effort et la sueur versée par celles et ceux qui nourrissent le pays et qui le nourrissent bien.
Vive le Gouvernement de la Gauche ! Vive nos campagnes ! Vive Ostaria !