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14ème circonscription d'Aupagne

Population : 6 862 068 hab.
Chef-lieu : Tuse

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Laure Morelli
Député
Messages : 292
Enregistré le : lun. 15 nov. 2021 19:17
Personnage : Secondaire

Parti politique

lun. 7 nov. 2022 20:54

Dans le cadre de la campagne des législatives, Laure Morelli elle-même se dirigeant probablement vers une large victoire dans sa circonscription, elle voulait parcourir le territoire pour soutenir l'effort de guerre de sa coalition. Ainsi, elle s'était déplacée dans la 14ème circonscription d'Aupagne, une circonscription rurale historiquement de droite, remportée d'abord par la LR, avant de basculer à gauche – avec seulement 30 % –, en raison de la division des voix de droite.

Laure Morelli savait que la circonscription serait disputée, car la gauche voulait conserver son député, tandis que l'extrême droite désirait s'emparer d'un ancien siège de la LR. Mais, pour la candidate malheureuse à l'élection présidentielle, l'heure était venue de faire basculer la circonscription dans le giron centriste.

Elle avait décidé de sillonner la circonscription en compagnie du candidat soutenu par L'Alternative et l'UDSR, Félix Doré, un homme de 55 ans, également maire sortant d'un village de 500 habitants, Plaines-Lépoche. Connu dans son village, il devait étendre sa notoriété partout dans la circonscription, et Laure Morelli était là pour le soutenir.

Ils commencèrent donc par aller à la rencontre des habitants d'un certain nombre de communes, y compris dans la principale ville de la circonscription, et ils répondirent aux questions – respectueuses – qui venaient aux passants.


Affreux bonhomme : Vous vous êtes fait éjecter dès le premier tour de la présidentielle. Pour moi, le seul rempart à Édouard, c'est Zimmerman. Combien qu'il a fait, de nouveau ? 46 % ? Moi, je vois qu'un seul vote utile contre les socialos.

Laure Morelli : Pascal Zimmerman a effectivement réussi à s'attirer les voix de bon nombre de mécontents d'Édouard à la présidentielle, mais il faut bien regarder les choses en face : même s'il crie très fort, le Parti Populaire est incapable de gouverner. On l'a bien vu durant la dernière législature : L'Alternative et le PP avaient presque le même nombre de députés. Par contre, si vous regardez le nombre de prises de parole, le nombre de votes d'opposition au gouvernement ou le nombre d'amendements, il est clair que le PP n'a pas su défendre les Ostariens, contrairement à L'Alternative. À l'assemblée, c'était bien nous qui agissions comme l'opposition au gouvernement Édouard, pour l'empêcher d'appliquer sa politique destructrice.

Zimmerman et son candidat sont très forts pour insulter quiconque s'oppose à eux, mais tout de suite moins bruyants quand il s'agit de défendre un projet politique clair, complet et cohérent. Nous savons porter un tel programme, nous l'avons prouvé comme force d'opposition, nous le montrerons au pouvoir.

Une de nos priorités sera un grand plan de redynamisation de nos territoires, où nous investirons massivement pour recréer de l'activité économique et pour réinstaller les services publics de la République – écoles, hôpitaux, transports, tout – qui n'auraient jamais dû quitter nos campagnes. Nous mettrons un terme aux politiques désastreuses de la gauche avec un cap clair et républicain, pour redonner de la liberté à ceux qui veulent entreprendre et récompenser ceux qui veulent travailler. Jamais nous n'avons eu aucune ambiguïté sur la marche à suivre.
Et vous pouvez faire confiance à mon ami Félix Doré – elle lui tapota l'épaule. Il est maire de Plaines-Lépoche, vous connaissez ? Oui, eh bien il connaît parfaitement les enjeux de la circonscription et les problématiques qui la touchent, et saura mieux que personne défendre vos intérêts à l'assemblée.

Dans notre circonscription, il est le seul à pouvoir unir les opposants à la politique de la gauche et à pouvoir battre le député sortant de la majorité d'Édouard.

Apparemment hésitant, il ne répondit pas davantage et remercia la députée pour sa réponse.
D'autres questions vinrent néanmoins du camp opposé.


Gauchiste notoire : J'ai voté pour George Édouard au premier et au second tour de l'élection présidentielle. Je sais que vous êtes pas d'accord, mais, pour moi, il a fait plutôt un bon boulot à la tête de l'État. Donc je pense voter pour le député sortant.

Félix Doré : Il faut tout de même faire attention à un point important. George Édouard était, jusque là, Premier Ministre dans un gouvernement de cohabitation, et conduisait donc la politique de la nation. Aujourd'hui, il est président de la République, et il est pourtant extrêmement impliqué dans l'Union des Gauches.

Pourquoi je dis ça ? Eh bien, il ne s'en est pas caché pendant la campagne présidentielle : en tant que président, il veut continuer à exercer ses pouvoirs de Premier Ministre. C'est très dangereux, dans la mesure où le président est censé agir en arbitre des institutions, en défenseur de la Constitution et en figure rassembleuse capable de défendre les intérêts d'Ostaria dans le monde. Si l'Union des Gauches obtient une majorité absolue à l'assemblée, nous aurons droit à quatre années de soumission de notre parlement et de notre gouvernement au président, suivant une logique extrêmement présidentialiste.

Nous avons déjà vu, durant la précédente législature, le mépris qu'avait George Édouard et son gouvernement pour l'opposition : insultes, invectives, amendements rejetés en masse sans discussion ni réflexion … Dans le même temps, la majorité était soumise aux volontés du Premier Ministre. Même Kosmostaria et l'URS, qui étaient des partis indépendants, ont décidé d'abandonner leurs convictions pour obéir aux demandes d'Édouard. Imaginez ça à l'échelle de l'ensemble de nos institutions, si une majorité de l'Assemblée nationale décide de continuer son attitude de soumission au chef.

Pour moi, il ne serait pas sain que tous les pouvoirs de la République se retrouvent concentrés entre les mains d'un seul homme, représentant, non pas d'une majorité, mais de la plus grande minorité de la population.
George Édouard aura un nombre de députés confortable à l'assemblée, c'est sûr. La question, c'est s'il aura une majorité absolue ou pas. Et c'est une différence capitale pour le bon fonctionnement de nos institutions et de notre démocratie.

Alors, même si vous approuvez le bilan Édouard au gouvernement, je ne crois pas que vous ayez intérêt à ce que l'Union des Gauches remporte une victoire hégémonique qui effacerait toute autre opinion dans les institutions, et couperait le pouvoir de ses concitoyens et de ses représentants.

Le sale gaucho accepta la réponse du candidat, mais il était difficile d'être sûr qu'il était convaincu par ses arguments.
Les deux compagnons libéraux furent surpris de leur découverte suivante : un électeur l'électeur de Guilhem Alloncle, dans son milieu naturel, une trouvaille zoologique fascinante.


Castor dépité : J'ai voté Alloncle au premier tour – il a de bonnes idées, je trouve. Au second tour, j'ai fait barrage. Là, aux législatives, je sais bien que le candidat d'Osons Ostaria n'a aucune chance, et je veux pas qu'on se retrouve avec un député du PP, donc je me dis que je vais peut-être voter pour le député sortant.

Félix Doré : Je vous comprends. Moi aussi, j'ai fait barrage au second tour de la présidentielle. Mais demandez-vous : le député sortant est-il vraiment capable d'empêcher l'élection du candidat de l'extrême droite ?
Moi, j'en doute fortement. Il n'y a qu'à voir l'élection présidentielle. Qui a le plus progressé entre les deux tours ? C'est Zimmerman, pas Édouard. Face au candidat de l'extrême droite, Édouard n'a même pas recueilli 54 % des voix !

Il y a un gros problème à ce niveau-là : l'Union des Gauches polarise fortement depuis son accession au pouvoir, et elle risque fort de reculer dans les urnes dans ces élections générales. Non seulement elle n'a pas réussi à enrayer la progression de l'extrême droite, mais elle a aussi réussi l'exploit d'en faire, aux yeux de bon nombre d'Ostariens, une alternative crédible ! C'est un grand danger pour l'avenir de notre pays.

Et, vu le bilan du député sortant, je crois sincèrement qu'il n'a aucune chance d'arriver en tête. Dans notre circonscription, ça se jouera entre le candidat de l'extrême droite et moi. Et je me battrai jusqu'au bout pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.

Le pauvre castor, lui, sembla plutôt convaincu. Le pauvre candidat d'Osons Ostaria venait de perdre la moitié de ses électeurs (bon, il voulait voter à gauche, de toute façon, donc il était déjà perdu, m'enfin bref).


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