M. le député Grégoire Constant,
En parcourant votre lettre ouverte, j’ai jugé assez rapidement crucial de prendre à mon tour la plume pour corriger les trop nombreuses imprécisions qui émaillent votre texte.
Car malgré votre style sans nul autre pareil, vous faites preuve à plusieurs reprises d’une mauvaise fois que je ne vous connaissait pas. En effet, pour prouver la supériorité à gauche des communistes avant l’union des municipales de 168, vous me citez les résultats de l’élection présidentielle où, il est vrai, notre candidat a été devancé par Julien Chastain. Mais pourquoi cette référence? Pourquoi ne pas prendre la référence qui valait à ce moment là, celle des derniers bulletins déposés dans les urnes ostariennes? Pourquoi donc ne pas utiliser le bien plus légitime résultat des élections législatives de 166 où la liste communiste enlevait 9,07% des suffrages quand la liste que je conduisais en remportait 19,63%? Quand j’ai été proposer cette alliance aux communistes, en prenant un risque très important au sein de ma famille politique qui était plutôt opposée à ces alliances, nous étions largement majoritaires à gauche. J’ai tout de même proposé dès le départ une égale répartition sur les listes, preuve de mon respect envers les cadres et militants communistes sincères.
Je ne demande absolument pas que les communistes cessent de défendre leurs idées. Moi et mes collègues « révisionnistes » avons d’ailleurs permis l’adoption à l’Assemblée e textes communistes. Je demande simplement aux élus communistes d’accepter que les ostariens soient attachés à cette Constitution et donc de défendre leur idée dans le cadre normal de cette dernière, sans chercher à en exploiter la moindre faille.
Je vous invite d’ailleurs à reprendre l’article 17 de la Constitution relative aux référendums d’initiative populaire et législative. Il n’est nullement question de révocation d’un élu. Ou, si votre interprétation du texte vous pousse à croire qu’elle permet des référendums révocatoires, cela signifie que, dans un village de 200 habitants par exemple, 4 électeurs pourraient exiger un référendum sur la fermeture de la boulangerie. Si vous trouvez ça absurde, ça ne l’est pas plus que votre proposition alambiquée. Nous voulons du moins clarifier la Constitution à ce sujet.
Ensuite, vous n’avez pas compris notre proposition concernant la dissolution de l’Assemblée Nationale. Certes, l’Assemblée doit accepter la composition du gouvernement. Mais si le Président de la République refuse de provoquer des élections législatives, c’est parfaitement son droit. Nous voulons donner aux parlementaires la possibilité d’organiser d’eux-mêmes des élections en dissolvant l’Assemblée Nationale.
Alors j’ai toujours pensé que le Parlement devait contrôler le gouvernement et je continue de le croire et de le dire et absolument rien dans la réforme constitutionnelle que nous proposons ne va à l’encontre de ce principe fondamental en démocratie.
Alors oui, je suis très fière d’être une républicaine et de défendre ce système politique. Oui, je défends la République et sa Constitution. Oui et encore oui, je défends le fait que nous attendions le verdict des ostariens pour légiférer. Un membre d’un parti ne peut pas dissoudre l’Assemblée après l’avoir ignoré et méprisé pendant des mois et un autre se plaindre qu’elle attende le résultat des élections législatives pour voter et débattre des textes.