Monsieur de Lyset, quoi que j'aie pu dire, j'ai du mal à croire que cela ait pu être aussi dénué de sens que votre dernier chirp.
Vous rappelez-vous de la situation qui régnait dans notre pays, avant que Jérôme Plassel et le Mouvement Uni pour la République ne rétablissent l'ordre et, accessoirement, la République ? Nous sortions à peine d'une guerre civile qui avait marqué Ostaria. Depuis, nous avons entrepris avec brio la reconstruction de notre nation, qui a désormais le visage relevé, fière et grande, prête à tous les défis. Je ne prétends pas que les Ostariens n'ont plus connu la moindre peine depuis l'accession au pouvoir de Jérôme Plassel, puis de moi-même, car cela n'est pas possible, comme je l'ai très bien expliqué dans mon chirp précédent. Je prétends que j'ai fait tout mon possible pour l'intérêt général. Mais je ne suis pas un dieu : je n'ai pas le pouvoir de faire cesser tous les malheurs d'un coup de baguette magique, contrairement à vous, sans doute.
Le fait que vous soyez un nouveau venu dans la sphère politique ne pose pas de problème, il faut un début à tout. Mais, puisque vous n'avez jamais exercé de charge politique, il est compréhensible que vous ne voyiez pas toutes les difficultés en lesquelles cela consiste. En effet, tout semble si facile, vu de l'extérieur ! Être au pouvoir est une tâche compliquée, et personne qui aurait exercé des responsabilités importantes n'oserait le nier.
Oui, en tant que citoyen, vous avez sans doute des idées pour défendre notre pays, et c'est tant mieux ! Comme je n'ai jamais cessé de le dire, je n'ai rien contre la formation de votre mouvement. Que la démocratie se joue, que de nouvelles visions du monde se fassent entendre, ainsi doit aller notre République ! Je regrette toutefois que cela doive se faire dans le mépris de l'autre, dans les insultes d'incompétence. Dire de celui qui n'est pas d'accord qu'il est stupide n'est jamais une bonne solution.
Et, pour vous répondre, je reçois des quantités de messages de nombreux Ostariens qui viennent présenter leurs visions des choses et leurs propositions. J'ai aussi auprès de moi beaucoup d'experts sur des questions épineuses comme vous ne vous en doutez même pas. J'écoute et je prends en compte toutes les remises en cause, tous les conseils, toutes les interrogations. Mais, pardonnez-moi, votre stratégie électorale ne se fonde que sur de belles paroles et des insultes envers ceux qui ne partagent pas votre vision des choses, et c'est bien déplorable.
Concernant votre critique vis-à-vis de la réforme qui sera soumise au référendum, j'ai du mal à comprendre vos accusations. La voix du peuple ne sera pas respectée ? Elle ne constituera pas la totalité de l'Assemblée Nationale ? Je ne sais pas d'où vous tenez vos informations, mais elles sont manifestement erronées. Cela témoigne ou bien d'une incapacité flagrante à s'informer sur des questions aussi accessibles − le texte est court, en accès libre sur Internet −, ou bien d'une énième tentative de diaboliser mes propres initiatives, parce que c'est moi qui ai proposé la réforme.
Quant au droit de veto, il est réservé à une situation particulière où, pour une raison ou une autre, trop peu de députés se seraient exprimé sur un texte. Si ce texte devait être d'une importance capitale, et que, pour une raison ou une autre, seuls 20 % des députés auraient pu voter, est-il acceptable d'accepter ce texte ? Le droit de veto n'est autorisé qu'en cas de participation réduite des députés, et il est bien entendu que, dès lors que les députés sont suffisamment nombreux à voter − en faveur ou en défaveur du texte −, il ne peut tout simplement pas être utilisé. Mais ça, vous le savez très bien.
L'article 13, selon vous, est "une tentative du MUR pour reprendre la majorité à l'Assemblée Nationale" ? Cet article, qui rappelons-le, entraîne une dissolution de l'Assemblée est dû, premièrement, aux nouvelles modalités du scrutin législatif qui changeraient le visage de l'hémicycle, et, secondement, à l'allure divisée du parlement, où aucune formation politique ou aucune coalition − puisque chacune, à l'exception du Parti Libéral-Conservateur qui tient à la dignité, semble avoir pour objectif suprême d'avoir un trophée "faire passer le MUR pour un démon" à afficher − ne détient de majorité absolue pour gouverner. Mais, en faisant abstraction de tout cela, monsieur de Lyset, vous m'accusez encore de vouloir plus de pouvoir sur le dos du peuple, parce que j'organise de nouvelles élections ? Comment pouvez-vous insinuer des choses aussi risiblement contradictoires ?
La réponse, je la connais, et elle est toujours aussi simple : manipulation de la population. Vous voulez simplement faire passer le Mouvement Uni pour la République pour un ramassis d'idiots qui ne sait qu'oppresser le peuple, pour vous afficher en sauveur de la droite. Ces motifs électoralistes me dégoûtent.
Changez. Maintenant. Il n'est pas trop tard pour faire cesser cette ignoble quête.