Erope Pendra : « La règle est le respect de la République »
Le député socialiste Erope Pendra, candidat LÉ à l'élection présidentielle.
Le député lunontois Erope Pendra, ancien ministre, présente pour la première fois sa candidature à la présidentielle et nous accorde un entretien exclusif.
Bonjour Monsieur Pendra et merci d'accepter cet entretien. Tout d'abord, ma première question est très simple : serez-vous un Président qui gouvenera en s'impliquant dans les affaires du gouvernement ou bien un Président qui prendra de la hauteur pour être simplement le garant des institutions?
Bonjour Monsieur Andrew, c'est un plaisir de me faire interviewer aujourd'hui par vous. C'est un exercice que j'apprécie et qui est à valoriser dans une démocratie comme la nôtre.
Pour vous répondre, cela dépendra des situations. Je prendrais cependant ma responsabilité de garant des institutions comme ma première et fondamentale fonction. J'attache également un certain intérêt à ce que mes engagements présidentiels, qui m'ont amenés à être élu, soient respectés durant mon mandat, ou tout du moins, l'esprit de ces engagements. Partant de cela, je peux vous répondre ceci. Si un gouvernement d'un autre bord politique que le mien et celui des Ecosocialistes à l'Assemblée nationale devrait être formé, je m'appliquerai à fixer un contrat avec lui. Ce contrat, purement informel, nous obligera réciproquement à agir dans l'intérêt des Ostariens, de la Constitution et en fonction de l'esprit de mes engagements présidentiels, que je ne peux mettre de coté, du fait que j'aurais été élu sur la base de ces derniers. Ce serait alors trahir la démocratie. Et par esprit j'entends des valeurs : le progrès social, l'égalité, la démocratie, l'écologie. Il nous faudra être tout deux, collaboratifs et nous serons amené à faire des concessions. Si il m’apparaît en revanche que le gouvernement ne rempli pas le cadre réciproque que nous nous serions fixé, je me devrais de dissoudre l'Assemblée nationale afin de permettre l'émergence d'une nouvelle majorité, plus compétente.
Dans l'autre cas, où un gouvernement de mon propre bord politique advenait, je ne tiendrais pas de contrat avec lui. Je participerais à ces affaires, mais à la place qui m'est dû, c'est à dire en tant que Président, garant des institutions. Toute ma confiance résidera en la personne du Premier ministre, que je saurais compétent.
L'abstention pourrait être très élevée, certains médias estiment même qu'elle pourrait dépasser les 15% - un chiffre très élevé pour une élection nationale. Qu'avez vous envie de dire aux ostariens qui ne comptent pas se rendre aux urnes?
Je leur dirais qu'un vote glissé dans l'urne, c'est un bouclier de plus que l'on élève contre celles et ceux qui veulent sacrifier la démocratie, la faire totalement disparaître. Le peuple ostarien s'est largement battu pour acquérir le choix de pouvoir autodéterminer son avenir. Voter, c'est d'abord exprimer sa voix mais aussi rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont combattu pour ce droit. Bien sûr, il y a des tas d'autres façon de leur rendre hommage, mais celui-ci est le plus fort à mes yeux. Autrement, le vote permet à chacun de s'exprimer sur l'avenir de la nation. Conserver le pouvoir en place ou pencher vers un nouveau projet de société ? Ce sont là les questions que chacun se pose. Cette abstention, je la regrette car elle met en péril la démocratie et la légitimité des résultats de tout élections ou suffrages confondus. Je pense qu'elle est surtout le symptôme d'un problème plus grand, une crise de défiance entre les citoyens et leurs représentants. Il incombera à l'Assemblée nationale de régler la question, en visant une plus grande transparence de la vie publique d'abord, et en permettant que toutes les manières de voter, tel que le vote blanc, soient prise en compte.
Allez voter, choisissez le projet qui vous convient le mieux. Si vous vous apercevez que rien n'est fait, que ce pourquoi vous avez voté n'était que du vent, usez de vos autres droits de citoyens, syndicalisez vous, prenez le gouvernement à parti, adressez vous à vos concitoyens, tentez d'organiser un référendum, faites-vous entendre par des manifestations. Le groupe écosocialiste, le gouvernement si il advient, et moi-même si je deviens Président, saurons vous écouter et agir en conséquence. L'initiative citoyenne est quelque chose de précieux, le vote en est sa plus belle expression. Soyons-en les protecteurs.
La Présidente de l'Assemblée Nationale a estimé ce matin sur Chirper que les mouvements d'extrême-droite, d'extrême-gauche et royalistes ne pouvaient pas faire partie du gouvernement de la République car ils seraient anti-républicains. Partagez-vous cette analyse?
Je respecte toutes les convictions, quelles soient de droite, d'extrême-droite, de gauche, d'extrême-gauche ou encore du centre. Or, comme tout citoyen je me réserve le droit de les critiquer, tant que cela ne devient pas de l'injure. Je me pose en défenseur de la République, et en tant que président, il me sera difficile d'admettre dans le gouvernement de la République, des personnalités issues de mouvements qui pourraient fanatiser des foules entières pour renverser notre IIIe République. Chacun de ces mouvements se doit résolument de montrer son attachement à la République. Ils peuvent vouloir la réformer mais ils doivent avant tout la respecter et avec elle les principes démocratiques qu'elle institue. Qu'ils veulent un roi, une dictature du prolétariat, un homme providence, la règle est la même, le respect de la République.
Notre mouvement, si il est appelé à gouverner, ne gouvernera pas avec ces mouvements extrémistes, car ils ne correspondent pas à notre politique et mette la République en danger, ainsi que ces valeurs. L'égalité, la paix et l'unité sont à protéger. La solidarité qui est à construire, le progrès social qui est à bâtir, la démocratie qui est à garantir et à étendre. Nous sommes des contraires absolus à ces mouvements. Nous sommes des démocrates. Nous ne laisserons pas de place à une quelconque forme d'autoritarisme ou d'autocratie. Nous avons vu ce que cela a donné sous la présidence Chastain et comment cela s'est terminé au début du mandat de ma principale adversaire.
En quoi jugez-vous que vous faites un meilleur candidat que votre principale adversaire, la Présidente sortante?
Je ne peux pas dire que je fais un meilleur candidat que Madame Lucie Calenbek-Sothriopositi, c'est le vote des Ostariens qui pourra nous le dire. En revanche, je peux vous dire ceci. J'ai de l'estime pour sa personne, qui du temps où elle n'était pas encore présidente faisant grand bruit. Elle a maintenant un style de présidence très discret et je ne sais pas si elle a du se pencher une seule fois son regard sur une quelconque affaire intéressant nos institutions. Son gouvernement a été tout à son image, discret, à l'en croire, parfois fantomatique. La Présidente sortante met en avant sa politique de lutte contre Julien Chastain - qui ne s'est limité qu'à du bruit -, et me critique publiquement sur ma présumée non-participation à cette lutte. Qu'elle sache qu'il n'est pas nécessaire de brailler dans tout les sens pour lutter, les écosocialistes véritables ont eux aussi lutter de l'intérieur du système, dans le gouvernement. Dès le départ, je n'étais pas un fervent partisan de Julien Chastain, j'ai suivi Madame Bonneau et le mouvement du RSE. Dans l'élaboration des politiques, j'ai toujours défendu une ligne républicaine et démocrate, quitte à ne pas être entendu, pour la plupart du temps. La naissance des Ecosocialistes est l'apogée du combat de celles et ceux qui ont refusés comme moi, tant les manigances de Marie Bonneau pour détourner le RSE de sa ligne politique originelle, tant les tentatives de dictature de l'ex-PCO.
Enfin pour reprendre sur Madame la Présidente sortante et les différences qui nous oppose. J'ai, contrairement à elle, l'expérience de nos institutions locales et nationales. Pendant plus de huit ans, moi et le conseil municipal de Lunont, avons fait avancer les choses, en agissant pour le quotidien des habitants de cette splendide ville, que je salue. Nos actions ont eu l'effet de faire naître un vaste mouvement en faveur du citoyen et de la démocratie. Je connais les réalités du terrain, en tant qu'ancien élu local.
Je connais les problèmes qui touchent mes compatriotes, tandis que Madame Calenbek-Sothrioposit, connaît elle, la valeur et l'odeur du billet. Je suis un homme de terrain, conscient de l'ensemble des problématiques à traiter. Elle est une femme en retrait de la réalité de la vie des Ostariens. Elle peut se vanter d'avoir gouverner la République, si elle n'a pas penché son regard une seule fois sur la réalité et les problèmes des territoires ostariens, son argumentaire ne vaut rien.
Pour finir, j'aimerais évoquer la diplomatie. Les relations avec l'Empire du Saphyr sont suspendues depuis maintenant 20 ans et les vélléités de rapprochement sont au point mort. Souhaitez-vous renouer ce lien et, si oui, qu'entreprendrez-vous pour y parvenir?
Je l'ai affirmé hier soir devant les ambassadeurs ostariens, je tendrais une main de réconciliation et de coopération à l'Empire du Saphyr. Nous rétablirons donc les relations diplomatiques avec les Saphyriens, œuvrerons pour la renaissance de notre amitié. Pour moi qui veut participer à la construction d'une diplomatie de paix en Phoécie, la première des choses à faire est de montrer la voie aux autres peuples. Je ne suis pas convaincu que nous devons sacrifier l'amitié entre nos deux pays, pour une erreur d'un gouvernement. Bouder son voisin n'est pas une solution pour qui veut construire la paix. Celle-ci se fait par le partage, par la mise en commun de nos qualités et de nos compétences. Je suis un phoécieniste, un pacifiste, un volontaire de la paix. Oublions donc les vieux conflits et ouvrons, pour nous d'abord et nos enfants, petits-enfants ensuite, une ère de prospérité et d'unité sur tout le continent phoécien.
Merci de nous avoir accordé cet entretien.