Législatives : quels gagnants dans l'accord à gauche ?
L'ancien député écosocialiste désigné leader de la coalition des gauches, Georges Édouard.
Les Écosocialistes, Kosmostaria, l’URS et l’UTAC formeront donc l’union des gauches en vue des élections législatives, régionales et municipales.
L’objectif du communiste Antoine Baudet aura donc largement été atteint. Si il avait initialement appelé à un rassemblement des trois plus grandes forces de gauche (LÉ, Kosmostaria et l’UDSR), seuls les sociaux-démocrates de l’UDSR ont refusé. Mais deux autres partis sont venus contrebalancer cette perte : l’UTAC (2% à la dernière élection présidentielle) et l’URS, le parti de Juliette Delagins qui avait obtenu un certain succès en ralliant 3% des suffrages à l’élection présidentielle en proposant une troisième voie entre « les socialistes au sens large » et les conservateurs. Ces quatre partis ont donc décidé de s’accorder pour soutenir la candidature de Georges Édouard, ancien député écosocialiste pendant un mandat, au poste de Premier Ministre.
L’accord électoral prévoit 112 circonscriptions pour les écosocialistes, 106 pour les communistes, 20 pour l’URS et 13 pour l’UTAC. Les communistes semblent donc être les grands vainqueurs de ce découpage, en tout cas sur le plan national. À titre de comparaison, si les circonscriptions avaient été réparties proportionnellement selon les résultats de la dernière élection présidentielle, les écosocialistes auraient obtenu 118 circonscriptions (6 de plus que dans l’accord), les communistes en auraient obtenu 93 (13 de moins que dans l’accord), l’URS en aurait obtenu 24 (4 de plus que dans l’accord) et l’UTAC en aurait obtenu 16 (3 de plus que dans l’accord). Si ce bilan national semble très favorable aux communistes, le bilan par circonscriptions est lui plus contrasté.
Pour les besoins de cet article, nous avons additionné les scores des partis de gauche dans chaque circonscription aux dernières élections législatives et avons classé les circonscriptions selon les scores cumulés des partis de gauche. Il en ressort tout d’abord que les communistes sont quasiment assurés d’obtenir un groupe parlementaire conséquent, même en cas de lourde défaite de la coalition. En effet, 18 des 21 meilleures circonscriptions ont été réservées aux communistes, leur assurant largement au moins autant d’élus. Plus globalement, en découpant le classement en tranches de 50 circonscriptions, on note deux enseignements. D’abord, en cas de lourde déconvenue de la gauche, les communistes pourraient espérer être le premier groupe de gauche à l’Assemblée Nationale, grâce à leur forte présence dans les toutes meilleures circonscriptions. Ensuite, si l’union des gauches se rapproche de la majorité absolue ou l’obtient en dépassant nettement les 100 sièges, il y a de bonnes chances pour que les communistes soient la force motrice de l’Assemblée.
Du côté des plus petites formations que sont l’UTAC et l’URS, il y a également une forte disparité. Bien qu’ayant des candidats dans 13 circonscriptions, l’UTAC ne devrait pas pouvoir dépasser les 4 sièges et, ne disposant d’aucune candidature dans les 60 meilleures circonscriptions, n’est pas réellement garanti d’être représenté à l’Assemblée si la gauche enregistre un score décevant. De son côté, l’URS est bien mieux lotie. Même en cas de lourde défaite de la gauche, le parti de Juliette Delagins devrait faire son entrée à l’Assemblée Nationale avec au moins 4 sièges et pourrait en obtenir jusqu’à 10 en cas de bonne performance de la coalition (sur 20 candidatures).
Du côté des élections régionales, sur les 1260 candidats investis par la coalition de gauche, 509 sont soutenus par les écosocialistes, 502 par les communistes, 128 pour l’UTAC et 121 pour l’URS. Cette répartition devrait d’abord garantir aux deux plus petites formations d’obtenir 15 sièges de conseillers régionaux, essentiels à une candidature présidentielle à l’avenir. Si le nombre de candidats est quasiment identique entre les deux plus grandes formations, les communistes ont de bonnes chances de terminer avec le plus grand nombre de conseillers régionaux à gauche, leurs candidats étant les plus nombreux sur les listes de Bacapy et de Cavour (respectivement 1ère et 3ème région ayant voté le plus à gauche aux dernières régionales) quand les candidats écosocialistes sont les plus nombreux sur les listes d’Orbône et de Brifalle (respectivement 2ème et 6ème au classement des régions les plus à gauche).
Pour les élections municipales dans les 24 plus grandes villes du pays où 1250 sièges de conseillers municipaux sont à pourvoir, la répartition est également quasiment égale entre les écosocialistes et les communistes, les premiers ayant 490 candidats et les seconds 483. Les écosocialistes présentent 10 candidats pour les postes de maire de ces communes, contre 8 communistes et 3 chacun pour l’URS et l’UTAC. Là encore, si les socialistes sont numériquement en tête, les communistes ont des chances de rafler davantage de mairies, leurs candidats menant les listes dans 5 des 10 métropoles les plus favorables à la gauche, contre seulement 2 pour LÉ, 2 pour l’URS et 1 pour l’UTAC.
Globalement, ces accords placent LÉ et Kosmostaria sur un relatif plan d’égalité. Que ce soit à l’échelon national, régional ou municipal, chacune des deux formations peut espérer devenir le premier parti de gauche. Du côté des petits partis, il y a un net avantage à l’URS qui obtient, tant pour les législatives que pour les municipales, des territoires plus favorables que l’UTAC. Les deux devraient néanmoins, sauf grosse surprise, sécuriser suffisamment de grands électeurs pour pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle. Il ne reste désormais plus qu’à attendre les résultats de cette coalition pour déterminer si le pari de l’union de la gauche est ou non un pari gagnant !