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[LA] : Interviews ou débats

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Julien Chastain
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lun. 9 sept. 2019 00:03

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Interview d'Erope Pendra (RSE) : "L'échec est une force"
par Camille Bertelat pour Lutte Animée


Camille Bertelat : Aujourd'hui, j'interviewe Erope Pendra, député RSE, candidat aux municipales pour Lunont qui depuis sa défaite n'a quasiment pas communiqué, ni pour expliquer ou justifier son échec, ni pour relancer l'action écosocialiste aux présidentielles. Bonjour monsieur Pendra.

Erope Pendra : Bonjour Madame Bertelat.

Bertelat : Comme je viens de le dire, avec cette interview vous sortez d'un long silence. Pourquoi ce silence ?

Pendra : Un point sur le contexte me paraît essentiel. L'échec de ma candidature à Lunont n'en est pas un pour moi personnellement mais une pour la liste que j'ai mené durant la campagne des municipales. Quand les résultats sont tombés, je me souviens c'était au siège USE de Lunont, nous nous sommes tous regardés, vides d'espoir. Nous ne comprenions pas ce qui n'avait pas fonctionné. La campagne nous avait pris énormément de temps dans nos vies personnelles, l'implication avait été très lourde pour nous tous. Une seule chose résonnait dans nos têtes, nous avions perdu face à la Droite, face au MUR qui a très peu agi au niveau municipal. L'incompréhension nous saisissait tous. Puis vint très vite la démission de Mme Bonneau avec qui j'ai eu la chance de travailler. Ce qui a engendrait ma nomination à la tête du RSE et à celle de la fonction officieuse de Chef de l'Opposition à l'Assemblée nationale. Une charge importante de travail vous l'aurez compris en plus de celle que m'incombait déjà la présidence de la FOS (ex-COJE).
Un grand silence, pourquoi ? Et bien grand silence car j'ai voulu durant cette campagne, jouer un rôle d'observateur, de conseiller. M'observer moi, mais aussi le déroulé de la campagne. Me conseiller moi, mais aussi mes alliés politiques tels que M.Chastain et M.Lavaud dont je soutiens leur candidature commune. Examiner et analyser nos échecs, pour nous rendre plus fort. Un grand silence donc motivé par une volonté de retrait du monde politique mais aussi par la volonté d'observer, de comprendre et de conseiller.

Bertelat : Et vous êtes de retour ! J'imagine que vous brisez ce silence pour faire part de votre réflexion, ou bien est-ce pour vous réinvestir en politique en tenant compte de vos observations ?

Erope Pendra : Un retour, oui mais modéré. Je mettrais mes observations et analyses au service des idéologies qui ont un vrai sens pour moi, celle de la Gauche. Ce retour modéré implique donc quelques modifications dans mes responsabilités. C'est pourquoi à la fin de la mandature présidentielle actuelle, je quitterais la Présidence du Rassemblement des Socialistes et des Écologistes pour me recentrer sur des objectifs nouveaux. À savoir ; me mettre au service des idéologies de la Gauche ainsi que reprendre à plein temps la présidence de la FOS.
Pour autant je ne quitterais pas le parti et je serais toujours engagé dans le monde politique, au nom de la Gauche Ostarienne. Pas celle des opportunistes mais celle qui agit vraiment, qui a un vrai projet de société innovateur. Celle que représente aujourd'hui la candidature commune de l'Union de la Gauche formé par ces Messieurs Chastain et Lavaud.

Bertelat : Vous vous posez donc en partisan de l'Union de la Gauche qui a subi beaucoup de critiques au départ, pensez-vous qu'elle ait obtenu sa légitimité après les municipales et que pensez-vous faire au sein de cette Union ?

Pendra :Vous faites écho en parlant de critique, aux nombreux dissidents du RSE qui ont refusé l'alliance avec le PCO (ex-MAP). Moi même, j'y étais personnellement opposé au départ. Mais j'ai vu en cette Union, la véritable voix du peuple, celle de tous les oppressé(e)s par le système actuel.

L'Union a, pour ma part, acquis une véritable force durant la campagne des municipales, celle de l'échec. Parce que, oui, l'échec est une force. Il permet, quand on le comprend, de se relever plus fort et plus motivé que jamais. C'est de cet échec, qu'elle repart aujourd'hui, forte et prête à défendre les intérêts du peuple comme ses composantes l'on toujours fait et continuerons de le faire. Aujourd'hui, elle acquit par son histoire sa légitimité.

Quant à mon implication au sein de l'Union, elle sera à la hauteur de mes nouveaux objectifs qui seront comme je vous l'ai dit le conseil et l'analyse. Je serai également présent sur la scène politique au côtés de mes alliés, mais de façon modérée. Préférant par là, me retirer pour mieux conseiller et porter un vrai regard d'observateur et d'analyste.

Bertelat : Vous parlez de développer votre analyse du monde au vu de vos observations. Est-ce que vous allez relancer une idéologie en Ostaria ? Une idéologie qui a manque peut-être à la gauche écosocialiste ?

Pendra : Vous avez bon œil Madame Bertelat. La FOS, qui comme vous le savez est la nouvelle dénomination du COJE, n'est pas la par hasard. Observer plutôt la signification de son acronyme : Fédération Ostarienne du Scoutisme. Voilà l'idéologie nouvelle que je compte développer avec mes collègues de la Fédération. Le Scoutisme.

Bertelat : Pouvez-vous nous en dire plus sur le Scoutisme ? Quel est l'héritage de cette idéologie, quels seront ses fondements ?

Pendra : Le Scoutisme s'inspirera des nombreuses idéologies de la Gauche, notamment l'écologisme qui est très importante dans la vie du mouvement puisque c'est de celle-ci qu'avec mon ami Archibald Hensel, qui occupe aujourd'hui un poste de Ministre au Gouvernement Saphyrien, nous avons fondé le COJE. Il n'y a donc pas d'héritage à proprement parlé, mais des inspirations. Celle des idées de la Gauche.

Je vous informe d'ailleurs que la FOS publiera dans quelques temps un plaidoyer à propos du Scoutisme où son essence même y sera expliqué.

Bertelat : Puisque vous êtes de retour, même modérément, sur la scène politique, parlons actualité. Ou plutôt parlez actualité. Quel fait récent, vous a marqué dernièrement et comment vous a-t-il fait réagir ?

Pendra : Un fait récent qui m'a marqué c'est le nombre de candidatures qui se sont présentés aux présidentielles. Je trouve que c'est une chose absolument formidable que différentes opinions politiques puissent être représentées dans notre débat public. Il en est de même de sa santé. Un débat où une multitude d'opinions s'expriment, sont représentées, est un débat en bonne santé. Ces nouvelles personnalités apportent un renouveau au paysage politique ostarien et c'est tout à fait appréciable.

Bertelat : En parlant de ces candidatures, nous avons vu émergé une personnalité écologiste qui reproche à tous les autres candidats un manque cruel de valeurs et d'actions pour la Nature. Monsieur Coquelin. Qu'en pensez-vous, vous dont l'engagement écologique n'est plus à prouver ?

Pendra : Et bien voyez vous quand je parlais tout à l'heure des fameux opportunistes de gauche, je qualifierai ce Monsieur Coquelin ainsi. Ce n'est pas en jouant aux jeux des reproches que les idéologies de l'écologisme avancerons et rentreront dans les consciences. En l'état actuel des choses, la gauche ne peut rien faire sur le plan écologique. J'avais justement interrogé le Gouvernement à propos du fameux Conseil Écologique dont on ne trouve dans les textes aucune nomination. M. de Brétigny avait promis une nomination, elle n'a pas été réalisée. Donc en clair, critiquer c'est bien mais ça ne marche pas. Il faut convaincre, donner des exemples, montrer la réalité des faits ! Coquelin en critiquant ainsi fait pour moi, figure d'opportuniste. Et je ne construits pas l'avenir avec ces genres de personnes là.

Bertelat : Venons en à un dossier sur lequel le monde entier a l'habitude d'attendre la gauche et les écologistes au tournant : l'économie. Vous êtes plutôt économie verte ou décroissance ?

Pendra : Décroissance. L'économie verte est une opération marketing du capitalisme pour se faire bien voir. Encore des opportunistes. Il faut faire le choix entre trois avenirs aujourd'hui, la négation du changement climatique qui nous mènera tout droit dans le mur, développer notre technologie rapidement et cela sans plus attendre pour pouvoir se débarrasser des problèmes écologiques mais faire le choix de vivre comme des rois fous et aveugles, ou faire le choix direct de changer radicalement tout ! Que ce soit nos vies, nos modes de transport, nos modes de communication.
La décroissance va dans le sens du dernier choix, celui que je soutiens depuis toujours et que j'applique dans ma vie personnelle. Ce sera d'ailleurs un des fondements du Scoutisme.

Bertelat : On accuse souvent les gens de votre idéologie d'être utopistes et surtout pessimistes face au pouvoir technologique que vous sous-estimerez. Que répondez-vous à ces gens-là ? Assumez-vous un certain utopisme ou pensez-vous au contraire que l'utopisme c'est celui de ces gens-là ?

Pendra : La technologie est quelque chose de tout à fait exceptionnelle et indispensable. Cependant il faut savoir la maîtriser et notamment dans ses modes de fonctionnement et ses utilisations. Croire au pouvoir technologique est une forme d'utopisme. Notre idéologie en a une aussi. Voyez, l'utopisme a toujours dans l'histoire de l'humanité, permis de grands bonds en avant. Ce n'est pas quelque chose de mal. C'est quelque chose qui nous touche tous, on a tous en nous une part d'utopisme qui nous fait rêver, qui nous fait espérer, qui nous maintient à cette vie. Tout le monde est utopiste, eux comme nous, selon différentes manières bien sûr. L'utopie est une qualité humaine.
Je suis favorable à un développement de la technologie dans de bonnes conditions et dont l'utilisation est raisonnée et réfléchie. Les Humains peuvent être biens mieux que des rois fous et aveugles, avides de technologies qui les rendent chaque jour plus dépendants.

Bertelat : Parlons maintenant d'un autre point qui fait souvent débat dans l'écologisme. Le nucléaire. Les centrales ne produisent aucun CO2 mais il existe un risque de contamination et d'incidents nucléaires. Est-ce pour vous une solution à utiliser avec parcimonie ou plutôt une invention irresponsable, satisfaisante à court terme mais incontrôlable à long terme ?

Pendra : Le nucléaire est en effet un thème qui fait débat au sein de l'écologisme mais aussi au sein de notre société. Le Nucléaire est pour moi en l'état actuel des choses, dangereux. Cependant, je ne sais pas si vous lisez les revues journalistiques et notamment le "Science Nature". Ils ont fait paraître, il y a peu, une étude sur le développement du nucléaire et des techniques qui permettraient de le rendre moins dangereux mais aussi plus neutre en émission de déchets.
Ce qui me prouve une chose c'est que le nucléaire est quelque chose à ne pas jeter complètement mais à améliorer de façon radicale. C'est la seule source d'énergie qui ne produit pas de CO2.
Ce n'est pas une invention irresponsable mais quelque chose qui doit être amélioré et combiné aux développements de technologies réfléchies comme je l'ai dit précédemment. L'écologisme, ce n'est pas retourné au temps des Âges obscures ! C'est progresser en changeant notre manière de vivre et d'inclure dans nos réflexions technologiques les questions environnementales.

Bertelat : Avant de conclure cette interview, j'aimerais vous poser une dernière question. Dans l'optique d'une victoire de la Gauche, seriez-vous prêt à prendre une fonction de Ministre de l'Ecologie si on vous la proposait ?

Pendra : Oui assurément. Ce serait un honneur de pouvoir occuper cette fonction et de pouvoir enfin commencer à agir à plus grande échelle.

Bertelat : Cette interview touche à sa fin, merci Monsieur Pendra, avez-vous une dernière chose à dire ?

Pendra : Je n'ai rien d'autre à ajouter. Ce fut un plaisir d'avoir pu vous donner cette interview.

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Julien Chastain
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mar. 10 sept. 2019 23:27

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Débat entre Berg, Riccardo et Chastain
par Camille Bertelat pour Lutte Animée et TV3


En coopération avec TV3, Lutte Animée et sa journaliste Camille Bertelat ont organisé, dans le cadre des élections présidentielles un débat entre Andreas Berg, Albert Riccardo et Julien Chastain.

Camille Bertelat : Mesdames et Messieurs bonjour pour ce Face à Face co-organisé par TV3 et Lutte Animée, dans ce débat à trois, nous recevrons trois candidats à l'élection présidentielle : Andreas Berg, Albert Riccardo et Julien Chastain. Bonsoir à vous trois.

Julien Chastain : Bonsoir madame et bonsoir messieurs.

Albert Riccardo : Bonsoir à vous.

Andreas Berg : Bonsoir et merci de cette invitation.

Bertelat : Comment vous présentez-vous devant les ostariens pour ces élections ? Qui sont les candidats face à moi ? Monsieur Berg, qui êtes vous ?

Berg : Je suis un philosophe et écrivain. J'écris depuis de nombreuses années sur les thèmes religieux et culturels particulièrement. Je suis aujourd'hui devant les suffrages de mes compatriotes pour les valeurs libérales-conservatrices, absentes dans ce scrutin, puissent être représentées.

Bertelat : Et quel homme se cache derrière le bulletin Riccardo ?

Riccardo : Je suis un universitaire qui a fait le choix de rejoindre l'année dernière le mouvement Démocrate. Je veux porter une voix modérée à l'heure où le débat politique se polarise et où le centre, perdu, doit se retrouver. Je suis l'homme qui va redonner aux ostariens cette possibilité de choisir la troisième voix, celle des modérés.


Bertelat : Et pour ce qui est de Monsieur Chastain ?

Chastain : Pour ma part, je ne suis ni écrivain, ni universitaire, je n'ai pas fait de grandes études. Je suis ouvrier de profession et je veux être celui qui porte le projet d'un front populaire, qui unit la gauche pour défendre les intérêts du peuple et renverser l'état de chose actuel dans lequel le pouvoir est dominé par un parti à bout de souffle, qui n'avance plus et qui fait perdre à Ostaria bien des opportunités d'avancer.

Bertelat : Maintenant que chacun sait qui sont nos trois orateurs ce soir, une question qui ne fait plus l'actualité sans avoir été réglée, c'est celle des agriculteurs qui avaient entamés des manifestations et dont les demandes sont restées sans suite. Quelles réponses apporterez-vous ? Monsieur Riccardo.

Riccardo : Nous souhaitons être aux côtés des agriculteurs. Notamment parce ce que ces dernières années, les idées écologistes ont envahi Ostaria et ont bien trop souvent accablés les agriculteurs. Au lieu de les mépriser, nous devons tendre la main pour que la transition écologique se fasse avec les agriculteurs.
Mais aujourd'hui, au delà de la question du rapport des agriculteurs avec le reste de la population, c'est une question de fin du mois. Je veux que de nouvelles normes frappent les chaînes de grandes distributions pour que les producteurs soient rémunérés au juste prix, ce serait déjà une grande étape de franchie.


Bertelat : Quant à vous Monsieur Chastain ?

[b]Chastain :[/b] Je suis sur ce point, étonnement d'accord avec Monsieur Riccardo. Les agriculteurs doivent bénéficier de soutien contre le grand capital qui se concrétise dans les chaînes de grandes distributions mais également les grands propriétaires terriens et les fermes industriels. Il y a donc en plus de ce contrôle des chaînes de grandes distributions et de l'instauration d'un prix minimum des ressources agricoles, en plus d'aides pour la transition écologique à travers l'agro-écologisme, un effort à effectuer dans le sens de la dépossession des grands groupes qui utilisent le progrès technique à des fins déloyales et la redistribution des terres ; en même temps que la redistribution des moyens de production aux petits propriétaires qui cultivent leur lopin. En somme, la première réponse sera la réforme agraire que j'ai déjà proposé, et la seconde sera l'instauration d'un minimum pour les ressources agricoles et des aides à la transition écologique pour pérenniser la situation des agriculteurs.

Bertelat : Monsieur Berg, quelle est votre vision du problème ? Et que proposez-vous ?

Berg : L'essentiel, c'est que les agriculteurs soient protégés de la concurrence qu'ils subissent de la part de producteurs étrangers qui n'ont pourtant pas les mêmes normes que nous. Je vous ait entendu parler de transition écologique. Mais si nous voulons faire de l'écologie sur le sujet de l'agriculture, nous devons inciter le consommer local, pour limiter les échanges maritimes et aériens de marchandises alimentaires que nous produisons ici aussi. Voilà la véritable écologie, celle du pragmatisme, pas celle des grandes formules.

Riccardo : Donc vous proposez que nous rompions avec nos alliés et vous osez invoquer l'écologie comme prétexte? J'ai au contraire la persuasion que ce protectionnisme ne mènera à rien. Laissons le consommateur choisir. S'il veut du local, il pourra consommer du local. Imposer des normes protectionnistes n'a aucun sens. Laissons les consommateurs choisir.

Chastain : Je suis entièrement d'accord avec vous sur le besoin de protéger l'agriculture locale de la mondialisation et c'est également une des propositions de l'Union de la Gauche pour soutenir une économie à visage humain. La nôtre et non plus une économie sans foi, ni loi de pays industriels libéraux et néolibéraux, capitalistes jusqu'au trognon. La recherche de la qualité tant des produits agricoles que des conditions de vie des agriculteurs et non la recherche de profit est notre seul combat. Monsieur Riccardo doit comprendre qu'entre la fin du monde et la fin des accords économiques, notre choix est rapidement fait. Le consommateur n'a pas toujours le choix pour des raisons budgétaires et quand les produits sont importés en gros de pays aux produits phytosanitaires sans nombre, alors ça coût moins cher qu'un produit local de qualité et certifié. Et les consommateurs doivent souvent choisir au moins cher, et ce n'est pas votre ridicule salaire minimum à 900 O$ta qui changera cela.

Bertelat : Si vous le voulez bien nous allons avancer. Un autre sujet dont on ne parle pas beaucoup, c'est celui des moeurs et des libertés individuelles. Considérez-vous que l'état n'est pas assez permissif ou au contraire que les moeurs doivent être plus contrôlées pour conserver de certaines valeurs ? Monsieur Chastain.

Chastain : Je considère l'état actuel comme plutôt permissif. Mais la société ne l'est pas. D'où vient le problème ? C'est que l'état autorise des moeurs qui n'ont pas encore été admises dans la société et cela est un problème du fait d'un manque de communication à ce sujet, ce qui en fait des sujets tabous. Et donc, d'une les gens ne s'autorisent pas ce à quoi ils ont droit, de deux ceux qui demandent plus de droits sont vus comme des allumés et de trois les pratiques autorisées ne sont pas toujours sécurisées et l'état ne met pas toujours des moyens convenables à disposition de la population. C'est très flou mais je vais illustrer mon propos. Prenons le cas du sexe. Rien de moins tabou, parler du suicide fait moins rougir. Eh bien à cause de ce tabou très présent des personnes ignorent que des maladies sexuellement transmissibles peuvent se transmettre par le sexe oral par exemple et qu'il exemple des préservatifs oraux pour l'en empêcher, sauf que ce genre de préservatif n'est pas remboursé par l'état et n'est pas en libre accès. Cela démontre bien que si nous avons quelques avancées par-ci, par-là, le manque d'ouverture d'esprit et de communication à l'égard de certains sujets provoquent de sérieuses carences dans notre système. Je pourrais également prendre la question religieuse et cultuelle qui souffre d'une certaine frilosité dans notre pays. Selon moi, il faut un état plus permissif et qui brise le tabou de ces nouvelles permissions et qui protège l'accès à ces libertés pour la population.

Bertelat : Monsieur Chastain ayant abordé la question religieuse dans notre culture, Monsieur Berg, vous pourriez sans doute développer ce thème qui vous est cher. En tout cas, c'est à votre tour.

Berg : J'ai été souvent opposé à des ouverture sur les sujets sociétaux ces dernières années. Cependant, ce qui est fait est fait. J'ai trop de respect pour celles et ceux sui se sont battus pendant des années pour obtenir un droit, je ne leur retirerais pas. Cependant, je suis un conservateur et je pense que les moeurs ont suffisamment évolué ces dernières années.
Pour en venir à la religion, chacun est libre de sa foi et, par ailleurs, lorsque je parle de culture et d'identité ostarienne, je ne fais pas référence à la religion. Même si aujourd'hui je peux partager avec certaines religions des valeurs conservatrices, je ne fais pas de la religion un modèle à suivre et je n'assimile pas la culture ostarienne à une religion.


Bertelat : Mais pensez-vous que la religion n'est pas un thème assez abordé dans notre société ? et que l'état doit agir face à la religion ?

Berg : Je pense que l'état doit agir là où il est prouvé que la religion développe des situations de fondamentalisme qui met en danger la vie d'autrui. Sinon, de nouveau, nous devons laisser les cultes libres, en ne finançant aucun d'entre eux et en ne prenant pas parti pour aucune d'entre elle.

Bertelat : Quant à vous Monsieur Riccardo quel est votre avis sur la question ?

Riccardo : Les Démocrates se sont toujours tournés vers le progrès. Comme je l'ai déjà dit dans cette campagne, la tendance mondiale est au progressisme, pas au conservatisme et au repli sur soi. Nous sommes donc ouverts à une société plus ouverte encore. Sur le point de la religion, à nouveau, nous sommes ouverts aux différentes cultures religieuses. Cependant, nous estimons que les cultes doivent se financer sans l'appui de l'état. Enfin, dernier point, chacun est libre de ses choix religieux mais comme Andreas Berg, je pense qu'il fait restreindre un culte s'il sert de base à une organisation terroriste de grande échelle en capacité d'agir sur le territoire ostarien.

Bertelat : Le terrorisme religieux fait partie des thèmes chers à l'extrême-droite, vous l'abordez Monsieur Riccardo, sans qu'il n'y ait eu de telles choses en Ostaria, encore moins à grande échelle. Comment comptez-vous agir contre ce terrorisme qui n'a pas encore "émergé" dans notre pays ?

Riccardo : Je sais que cette forme de terrorisme n'existe pas encore. Il s'agit juste là de la seule limite possible que je vois à la liberté de culte. Si nous apprenons que des représentants religieux inculquent à nos enfants une haine de notre pays ou encore des valeurs visant à séparer les hommes et les femmes dans la société, alors, nous devrons réfléchir avec les représentants du dit culte à un encadrement respectueux mais efficace.

Bertelat : Passons à un autre thème de l'actualité. Celui des cités HLM présentées par le Mouvement National comme dominées par une clique de jeunes eibadistes fondamentalistes. Q'en pensez-vous et comment voulez-vous agir par rapport aux cités HLM ? Monsieur Andreas Berg, c'est à votre tour.

Berg : J'ai beaucoup de points d'accords avec le MN. Cependant, je pense avoir là une différence d'approche du problème des cités HLM. Je ne décris pas les cités HLM comme le fait le MN. Ce sont effectivement des zones où le droit n'est pas respecté et nous devons reconquérir le droit dans ces zones. Je pense que le fondamentalisme eibadiste n'est pas encore installé dans ce genre de zones et nous devons d'ailleurs tout faire pour l'empêcher de s'implanter dans nos banlieues. Nous devons d'abord redonner aux jeunes de ces cités des horizons de vie, ce qui éviterait qu'ils n'aient à s'en remettre à des fondamentalistes religieux.

Maintenant, nous savons d'où vient le fondamentalisme. Il vient de l'étranger. Il est financé par des pays étrangers qui parfois même envoient des émissaires prêcher leur haine d'Ostaria et des pays développer où le bonheur n'est pas conforme à leur doctrine. Pour lutter contre ces émissaires, nous devons expulser de manière rapide et efficace chaque étranger présent sur le territoire ostarien soupçonné d'aider des réseaux de délinquance, et particulièrement de terrorisme.


Bertelat : Quand vous dites "expulser", quels sont les moyens que vous voudriez mettre en place et vers où expulseriez-vous ces gens-là ? Quant aux citoyens ostariens prêchant le fondamentalisme eibadiste, qu'en feriez-vous ?

Berg : Un citoyen ostarien appelant au trouble à l'ordre public sera alors responsable de ses actes devant la justice. Pour les expulsions, il s'agira de reconduite à la frontière par laquelle ils sont entrés, ou de retour dans le pays par bateau ou par avion si le pays d'origine est clairement établi.

Bertelat : Quant à vous Monsieur Riccardo ?

Riccardo : Tout d'abord, en tant que responsable politique, je ne peux que dénoncer cette stigmatisation des quartiers populaires par le MN. On insulte pas l'électorat, je suis clairement scandalisé par ce genre d'attaques. Ceci étant dit, je pense que le fondamentalisme eibadiste n'a qu'une cause : la pauvreté dont les quartiers populaires sont victimes. Car la priorité pour que la délinquance baisse, c'est que la précarité diminue. Il faut donc ré-implanter l'économie dans ces zones. Que ces zones re-deviennent des bassins d'emplois avec des solutions crédibles pour l'économie et l'emploi, ce doit être la priorité. Il faut que ces jeunes sentent qu'ils ont un avenir et que l'état est à leurs côtés pour leur en trouver un.

Bertelat : Concrètement que comptez-vous faire pour redynamiser économiquement ces zones ?

Riccardo : Nous devons être prêts, avec les collectivités locales, à investir massivement dans les projets locaux de ces zones. Nous développerons également la formation pour que celles et ceux qui ont quitté prématurément le système scolaire puissent acquérir de nouveaux savoirs, indispensables au moment de trouver un emploi.

Bertelat : Monsieur Chastain, votre point de vue ?

Chastain : Mon point de vue est très clair, tout cela c'est de la poudre aux yeux et les mots de Mme.Moreau comme ceux de mes adversaires sont tout autant faux. Les cités HLM ne peuvent être des centres du fondamentalisme eibadiste ou de tout autre religion uniquement par ce que la pauvreté et l'abandon de la part de l'état y sont présent et s'en ressentent. Le buzz qu'a fait Moreau avec sa vidéo est une mise en scène grotesque. Ce qu'il faut ce n'est pas créer de nouveaux emplois pour faire de ces cités, des cités dortoirs où régnerait la devise "métro, boulot, dodo" mais de faire des emplois nouveaux et un train de vie nouveau. Clairement l'idée qu'il serait bien d'entasser les gens, c'est de la bêtise pure. Le seul avenir des cités HLM aux immeubles sans nombre, c'est la destruction pour le bien-être des populations qui y survivent, qui subissent une condition de vie oppressante. Il ne faut pas que ces zones deviennent des bassins d'emploi, mais des bassins de vie.

Bertelat : Et quels moyens comptez-vous mettre en oeuvre ?

Chastain : Comme je vous l'ai dit la destruction de ces zones et la construction de nouveaux logements, plus spacieux et plus humains. Cela nécessitera plus de places me direz-vous. Pas forcément, d'une part, nous reconstruirons des immeubles en plus grands et plus agréables d'une part, mais d'une autre, nous réhabiliterons de nombreux logements à la ville ou à la campagne que nous mettrons à dispositions de plus pauvres pour un loyer ridicule. Cela permettra de lutter contre les conditions de logement difficiles, dues à l'entassement par exemple, mais également de lutter contre l'exode rural et l'abandon des logements vacants qui se détériorent de jour en jour et dont les coûts de réparation deviennent rapidement exorbitants. Nous allons donc relancer la construction de logement, la rénovation pour améliorer doublement la condition de vie des gens.

Berg : En vous entendant ce soir M. Chastain, j'ai de la peine pour le contribuable qui va devoir payer votre grand plan de logement. Qui plus est si les loyers très faibles ne rapportent presque rien par la suite. Coment finance-t-on cela à part par une grande hausse des impôts?

Chastain : Vous venez de le dire ; par une hausse des impôts et des taxations. Une hausse des impôts sur les grands revenus du travail et du capital et sur une hausse des taxations sur les productions ne répondant pas aux exigences environnementales et sociales. Mais le contribuable ne s'en plaindra pas, car en soulageant la facture de nombreuses personnes, nous leur permettrons de ne plus gaspiller leur argent dans un loyer haut pour un logement minable, mais au contraire d'utiliser leur argent pour consommer et faire vivre les artisans et petits commerces que tiennent les contribuables.

Berg :
Mais le contribuable va payer des impôts rapidement. Mais combien de temps attendra-t-il pour en ressentir les effets? 5 ans? 10 ans? Auquel cas, je pense que beaucoup préféreront le statut quo, même si ce n'est pas une bonne solution.


Chastain : Le contribuable attendra le temps qu'il faudra pour que des gens se décident à acheter à manger. C'est à dire trois ou quatre jours environ. Au bout de quelques jours, ceux qui n'auront plus de loyer à payer commenceront à consommer et donc à faire tourner les commerces.

Bertelat : Permettez-moi de poser la dernière question de ce débat, il s'agit de la question migratoire. Le MN encore une fois, a proposé de limiter l'accueil à 1 000 individus. Quelle est votre réaction, Monsieur Riccardo ?

Riccardo : C'est grotesque. Je pense que le MN oublie que l'immigration est en partie une chance pour notre nation. L'idée d'un quota n'est pas forcément mauvaise mais il ne faut pas l'exagérer comme le fait le MN. Sur ce plateau, nous avons Andreas Berg, qui est loin d'être un grand humaniste, qui propose un quota à 16000. Bien que ce soit encore trop peu, c'est déjà nettement plus raisonnable. Je pense qu'un quota devient intéressant autour des 40000, 50000 personnes. Mais pourquoi pas aussi, être plus flexibles et accorder ou non les droits d'asiles selon les logements, les places en formation ou les emplois disponibles.


Bertelat : Donc pour vous, avant de parler de quota, il faut connaître la situation actuelle. Est-ce que demander un rapport sur ces données sera une priorité pour le Président Riccardo ?

Riccardo : Bien sûr. D'une part parce ce que ce type de données peut servir dans ce domaine mais également parce ce qu'on ne peut pas réformer un pays sans ce genre d'éléments. Et les citoyens ont aussi le droit de savoir ce qui s'est amélioré ou dégradé pendant un mandat.

Bertelat : Monsieur Chastain, votre avis ?

Chastain : Je pense comme Monsieur Riccardo que le quota d'immigration du MN est pure chimère idéologique pour attirer les masses dans les positions extrêmes et inapplicables. Mais je crois que le quota d'immigration tout court ne correspond à rien en cela que ce n'est pas à un état de restreindre la liberté de circulation des populations. Les populations migrent dans l'espoir d'une vie meilleure, là où ils pensent qu'ils peuvent en avoir une. Mais ce n'est pas pour cela qu'ils rejettent leur ancien pays et dans la plupart des cas, les migrants n'ont qu'un seul rêve, retourner chez eux ; quand la propagande des états riches ne leur a pas bousillé la cervelle, cela s'entend. Il faut donc accorder inconditionnellement l'asile et proposer plusieurs solutions pour les migrants. Aux uns, qui veulent rester, on doit accompagner l'intégration par des services publics sociaux, à ceux qui veulent un jour revoir leur pays, il faut leur offrir le droit à l'éducation supérieure pour qu'en rentrant dans leur pays pauvre, ils soient des moteurs du développement humain. Chaque hôte à cette responsabilité envers celui qu'il reçoit. Aujourd'hui, il faut assumer cette responsabilité et arrêter de se voiler la face. Ce qui s'attaquent à l'immigration sont ceux qui sont incapables et incompétents pour assumer sa gestion. L'immigration n'est un problème que pour ceux qui sont incapables de diriger un pays. Aux autres, comme l'a dit Monsieur Riccardo, c'est une force.

Bertelat : Quant à vous Monsieur Berg, Monsieur Riccardo a parlé de votre quota à 16 000 individus en l'accusant d'être trop peu. Comment le justifiez-vous devant nos spectateurs ?

Berg : Alors je commencerais par dire que ce nombre peut évoluer selon un certains nombre de facteurs et M. Riccardo en a cité quelques uns. Ceci étant dit, je pense que nous avons le devoir d'accueillir des réfugiés mais nous devons à tout prix en limiter le nombre pour éviter que nos emplois et nos logements sociaux leur soient attribués en trop grand nombre au détriment des ostariens.

Bertelat : Pensez-vous qu'il serait envisageable pour le Président Berg d'augmenter le nombre d'emploi et logements sociaux pour accueillir plus d'immigrés ou d'autres questions vous semblent prioritaires aujourd'hui ?

Berg : Si le nombre d'emploi grandit, ce quota pourrait augmenter. Mais ces bons résultats doivent avant tout profiter à notre peuple.

Bertelat : Vous êtes donc partisans d'une préférence nationale. D'autres pensent que l'accueil d'immigrant peut au contraire insuffler une nouvelle dynamique et aider la population locale en profitant. Pensez-vous que le dynamisme d'une autre culture puisse soutenir notre peuple ?

Berg : Chaque culture peut nous amener quelque chose. Cependant, de là à dire que nous devons d'abord donner des emplois à des immigrés pour que ça profite 5 ans plus tard aux ostariens, ça me paraît juste exagéré.

Bertelat : Permettez-moi de passer à la dernière question de ce débat. La diplomatie. Monsieur Chastain, quelle sera la voie diplomatique que prendrait le Président Chastain ? Une résolution des problèmes avec la CINS et le Saphyr seront-ils au rendez-vous ou plutôt une ouverture de l'Entente des Nations ?

Chastain : Si je devenais Président, d'une part, j'engagerais Ostaria sur la voie de la réconciliation avec le dialogue international et cela passe avant toute chose par la résolution des tensions avec la CINS et le Saphyr qui est depuis l'incident, gouverné par un camarade et un gouvernement compétent d'Union de la gauche saphyrienne, mais également par un renforcement social et écologique de l'Entente des Nations et par l'ouverture de celle-ci. Il s'agira aussi de soutenir économiquement et diplomatiquement les pays les plus pauvres pour leur émancipation du système capitaliste dans lequel ce sont toujours eux qui trinquent. Enfin, Ostaria fera un pas vers les pays socialistes qui ont ouvert la voie de l'économie planifiée et de la décroissance et sont des modèles dans ces domaines-là, qui sont des modèles d'avenir. En somme, il ne s'agira plus de faire de la diplomatie pour trouver le plus d'accords possible, mais de faire de la diplomatie pour s'accorder stratégiquement avec une certaine éthique, par exemple, demander l'extradition mutuelle si la peine la plus basse entre les deux pays est appliquée, ou alors faire des échanges culturels et étudiants entre moults pays ; ou simplement des accords humanitaires et économiques réfléchis et bien sûr contre le libre-échange destructeur. En somme, il s'agira de repenser la diplomatie compte tenu du poids d'Ostaria dans le monde.

Bertelat : Quant au Président Berg, quelles seront ses positions et quelle orientation impulsera-t-il à notre pays ?

Berg : Je résume ma position diplomatique en deux mots : Souveraineté et Fierté. Aucun pays ne doit avoir le droit de nous insulter ou de nous dicter notre politique. Et nous n'accepterons absolument aucun manque de respect de la part d'un pays étranger. De fait, nous ne reprendrons aucun dialogue avec l'Empire du Saphyr, que ce soit très clair.

Bertelat : Quant à l'Entente des Nations, soutenez-vous une ouverture comme Messieurs de Brétigny et Chastain ou plutôt un statut quo, voire la dissolution ?

Berg : Je soutiens plutôt un statut quo, inutile de de nous élargir trop. Le but est d'avoir un cercle d'alliés proches dans une même faction et les alliés plus lointains n'ont pas la légitimité de siéger avec nous.

Bertelat : Quant à vous Monsieur Riccardo, quelle est votre opinion ?

Riccardo : Je pense qu'il faut ouvrir l'Entente des Nations, sans cependant en faire un hall de gare. Concernant le Saphyr, je suis favorable à une ouverture du dialogue pour voir dans quels termes nous pouvons ré-entamer une nouvelle relation.

Bertelat : Avez-vous des exemples de limites que vous mettriez à l'entrée de l'Entente des Nations ? Ou des exemples de conditions auxquelles vous contraindrez le Saphyr à se tenir pour ouvrir de nouveau la voie diplomatique ?

Riccardo : Je ne veux fixer de règles ou de critères. Je veux que l'Entente des Nations soit un cercle rassemblant nos alliés. Voilà le critère, que tout pays candidat soit un allié proche.

Bertelat : Nous allons donc clore ce débat, merci à vous d'avoir participé.

Chastain :
Ce fut avec plaisir.


Riccardo : Merci de l'organisation et merci à mes adversaires

Berg : Je suis ravi que nous ayons pu confronter nos idées. Les ostariens savent désormais à quoi s'en tenir.

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Julien Chastain
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ven. 12 juin 2020 04:16

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Interview de Robert Franchon : " [Le Rassemblement Démocrate], il faudrait l'appeler Union libérale étendue"
par Camille Bertelat pour Lutte Animée


Camille Bertelat : Aujourd'hui, j'interviewe Robert Franchon, Secrétaire Général de l'Union Générale du Travail, éphémère ministre du Gouvernement tout aussi éphémère Endros I et soutien de la liste de l'Union de la Gauche. Bonjour monsieur Franchon.

Robert Franchon : Bonjour Madame Bertelat. Je vous remercie de votre invitation, je suis très content de pouvoir vous parler, je n'aime guère être interrogé par plusieurs journalistes au beau milieu de nulle part et je le suis beaucoup trop et pas assez comme ça.

Bertelat : Très bien. Monsieur Franchon, vous n'êtes pas candidat sur la liste communiste pourtant vous soutenez activement la liste et vous serez peut-être ministre en cas de victoire de la liste d'Union de Gauche. Pourquoi cette position ?

Franchon : Vous savez je suis un syndicaliste et je m'investis dans le monde du travail principalement, j'ai beaucoup à faire et j'ai mes responsabilités. Je n'ai pas vraiment l'envie ni le temps de devenir député, je crois que j'y perdrais en indépendance et en capacité de travail. Si j'accepte un poste de ministre c'est parce que ce sont deux fonctions très différentes. Un ministre n'est pas forcément un député et inversement. Le travail parlementaire est à la fois local et national, ce n'est pas un travail adapté à mes qualifications, et je pense être plus utile en qualité de ministre qu'en qualité de député.

Bertelat : Et pourquoi soutenir l'Union de Gauche ?

Franchon : Mais parce que ce sont des gens justes. J'ai toujours soutenu l'Union de la Gauche et principalement son aspect social et écologiste. Je suis donc encore proche des idéaux des indépendants et des communistes qui forment l'Union de la Gauche. Que madame Bonneau se soit écartée de l'Union de la Gauche ne regarde qu'elle. Elle a décidé de former une coalition libérale qui propose de revenir sur des avancées écologistes et sociales de l'Union de la Gauche. Ces gens-là qui ont opéré un virage à droite ne sont pas les gens qui représentent l'Union de la Gauche. Le programme original de l'Union, c'était plus d'égalité, moins d'hypocrisie. Le programme de Madame Bonneau est un retour en arrière. Il y sera favorisé l'entrepreneuriat, le développement économique, la mondialisation économique, la pénalisation. Alors que nous défendions auparavant une forme de laxisme et d'accompagnement pénal pour la réinsertion, considérant que les problèmes pénaux étaient de source sociale. L'Union de la Gauche considérait que les problèmes des gens qui les poussent à la violence, à la vente de drogue, et j'en passe était d'origine sociale, collective. Que c'était en suivant ces gens pour les aider à s'intégrer dans la légalité qu'on arriverait à changer les choses.
Les cadres du RSE ont changé de paradigme. Ils veulent désormais individualiser les torts et faire culpabiliser les condamnés. Plutôt que de penser que les violences sont perpétuées et qu'il faut essayer de casser l'hérédité de la violence, ils croient désormais à tort, qu'il faut punir pour dissuader. Ils ont fait un pas immense de la gauche vers la droite. On a même des mesures aguicheuses pour l'extrême-droite quand ça parle d'augmenter la lutte contre la drogue, les dégradations, notamment dans les universités. C'est devenu n'importe quoi. Je suis navré de voir que Madame Bonneau est devenue capitaliste et a abandonné le socialisme révisionniste.

Bertelat : Les communistes différencient souvent "socialisme révisionniste" et "socialisme démocratique", pouvez-vous l'expliquer ?

Franchon : C'est très simple. Le socialisme démocratique ou la sociale-démocratie c'est la théorie originale. Elle se fonde sur l'organisation d'un parti de cadres qui forment les masses, accompagné d'outils pour cela comme une presse et un syndicat de masse afin d'avoir une action légale et une action réelle. L'action légale c'est le parti. L'action réelle, ce sont les syndicats et la presse qui poussent aux manifestations, aux grèves. C'est cette double identité qui caractérise la sociale-démocratie originelle, celle dont se réclame le Parti Communiste et tous les premiers partis socialistes. Puis il y a eu une révision de cette théorie, qu'on a appelé une dérive droitière. Les révisionnistes ont préféré n'utiliser que la pratique légale, les coupant de l'action concrète et d'un outils en cas de non-représentation légale. Le Parti Communiste quand il était minoritaire pouvait manifester, organiser des grèves, sa presse pouvait faire pression sur le pouvoir. Le Rassemblement des Socialistes et Ecologistes, n'a jamais été doté d'une telle capacité. Au point que lorsqu'ils étaient minoritaires les révisionnistes n'ont même pas déposés de propositions de loi. Les socialistes existent à tout moment et les révisionnistes n'existent qu'en période électorale.

Bertelat : Vous dites "dérives droitières", on trouve donc des dérives gauchistes ?

Franchon : Tout à fait ! Les révisionnistes, de droite, rejettent l'action réelle. Les gauchistes rejettent l'action légale car selon eux et sans preuve, "le pouvoir corrompt". Ils accusent les penseurs d'être dogmatiques et ne croient qu'en l'action spontanée et désorganisée, car ils rejettent le modèle de parti et d'organisation en même temps que l'action légale. Ce sont deux dérives du socialisme originel et efficace. On peut remarquer que les deux échouent à l'efficacité. Les révisionnistes n'ont fait aucun travail, ne peuvent pas faire pression en temps de minorité légale ; quand les gauchistes ne font que casser, ne savent pas cesser un bras de fer et le continueront jusqu'à la répression et la perte de ce qu'ils auraient pu obtenir, ils détournent les masses de leurs idées, idées auxquelles ils ne forment pas leurs pairs, ni les masses. Les uns sont dans la compromission, les autres refusent tout compromis. Les socialistes et l'Union de la Gauche a toujours su être dans le compromis et jamais dans la compromission. C'est pour cela que je la soutiens.

Bertelat : Tout à l'heure, vous parliez du programme du RSE et de l'UL, pourtant celui-ci n'a pas été annoncé sur ce que vous dites.

Franchon : Vous savez, il n'y a pas besoin d'être Madame Irma pour être au courant des informations. Il suffit de lire la presse, d'avoir des informateurs, de voir ce qui fuit. Ma position de Secrétaire Général du premier syndicat national me permet d'avoir des fuites d'informations qui ne sont pas confidentielles au niveau légal mais que certains voudraient garder secrète. Je pourrais vous lire leur programme, j'en ai une copie parfaite et authentique, mais sachez qu'il sera utilisé à bon escient. Je condamne et réprouve les propositions de ces gens, toutes ou presque et lorsque l'union scélérate l'aura publié, les gens pourront se rendre compte de ce que je les avais prévenu et de ce que je dénonce est vrai. Il faut bien que les gens comprennent que Madame Bonneau est devenue libérale voire nationaliste. Certains points de son programme sont déroutants.
J'ajoute qu'un exemplaire du programme de l'union scélérate a été offert à la rédaction de votre excellent journal et qu'il sera dévoilé et commenté largement par Lutte Animée avant le 14 juin, pour que chacun soit mis au courant du retournement de veste absolument ignoble des anciens alliés de la gauche. C'est extrêmement triste de voir des camarades se détourner des problèmes sociaux pour se tourner vers leurs comptes en banque et leurs sièges.

Bertelat : Merci pour cette exclusivité. Et le programme de l'Union de Gauche, quant à lui ?

Franchon : Eh bien, il sera publié en temps et en heure. Le 12 juin au plus tard afin que pendant cinq jours, les citoyens puissent le lire, prendre conscience de son contenu, en discuter et en débattre. Nous n'avons rien à cacher, nous sommes fidèles à nos engagements et nous sommes prêts à montrer aux gens que l'idéal qui a fait élire la dernière Assemblée, qui a fait élire le Président Chastain n'est pas éteint. Notre coeur bat la même cadence. Même si je ne suis pas candidat, je soutien largement l'Union de la Gauche et notamment en terme logistique, comme vous l'aurez remarqué.

Bertelat : Pensez-vous vraiment que tous les soutiens de l'Union "scélérate" ont abandonné leurs idéaux ?

Franchon : Non, je n'espère pas. J'espère vivement que la plupart n'ont fait que suivre le mouvement de leur cheffe mais saurons retrouver le chemin qui mène au pays pour lequel leur coeur bat. Dans une interview d'Erope Pendra sur votre journal, celui-ci disait "L'économie verte est une opération marketing du capitalisme pour se faire bien voir [ce sont] des opportunistes. [...] La décroissance [est ce] que je soutiens depuis toujours et que j'applique dans ma vie personnelle". On ne peut être plus clair. Erope Pendra entrera en contradiction avec le programme de l'union scélérate qui met en oeuvre une politique d'économie verte.
De même Laurent Lavaud disait : "Nous proposons [...] de revenir sur ce système économique nocif si chéri par la droite." Le 24 septembre 168 peu après le premier tour des présidentielles, il chirpait que la politique sociale de Menargues était bonne, et défendait sa taxation importante si celle-ci servait l'intérêt collectif. Le 13 novembre 169, il disait, interrogé par un journaliste : "Nous estimons que la prison est un lieu où se diffusent les idées criminelles.". Le 19 novembre de la même année, il ajoutait : "Nous allons faire d'Ostaria une nation soucieuse des enjeux sociaux et environnementaux, en prenant le contrepieds de la politique attentiste inefficace de la droite ces dernières années." Bref, Laurent Lavaud est aussi un décroissantiste et ne va donc pas être convaincu par le programme scélérat. Il est pour une justice réhabilitative, ce que propose l'Union de la Gauche et ce qu'abandonne l'Union scélérate.
Jean-Marc Wexler est un humaniste, il s'est prononcé pour un droit au logement, pour la construction et la planification massive de logements pour sortir les gens de la rue. Il était pour toute l'humanité et pas seulement les nationaux. Le 15 novembre 168, il disait : "Quand on prétend défendre sa nation, on défend tout le monde et pas seulement ses électeurs, pas seulement les gens qui ont la même couleur de peau ! C'est purement démagogique, et ridicule." et rajoutait "Au contraire, aidons les personnes dans le besoin à s'intégrer pleinement et sereinement dans notre société ! Où est le problème ?". Aussi, il me paraît impossible qu'il entre en accord avec un programme qui garantisse l'expulsion des étrangers en situation irrégulière -très souvent faute d'emploi- pour un crime ou un délit.
Marie Bonneau elle-même, le 19 décembre 170 écrivait : "Les listes UdG sont les seules à prôner de l'action pour rendre les métropoles ostariennes plus vertes, démocratiques, transparentes, sociales et dynamiques." Elle a raison. Seule l'Union de la Gauche peut faire cela. Elle, elle n'en fait plus partie et son inaction ne fait que confirmer qu'elle n'était qu'un cheveu sur la soupe. Et l'Union de la Gauche dont elle se revendiquait n'est plus rien face à l'Union scélérate. Qui pourra me défendre que la réduction de 10 à 20 points de la taxe sur les Sociétés ou la réduction de la majoration des heures supplémentaires sont des mesures sociales ?
On a donc une gauche qui s'est perdue et qui a été mangée par les centristes !

Bertelat : On a pourtant l'habitude de dire que ce sont les communistes qui mangent les socialistes....

Franchon : Ce qu'on dit est faux. La réalité c'est que les socialistes ont été mis en retrait par leur inactivité et les communistes mis en avant par leur activité. Voilà tout. Mais les idées socialistes n'ont jamais été bafouées par le programme de l'Union de la Gauche. Avec l'Union scélérate c'est les idées du RSE, des indépendants de gauche et du reste des anciens de l'Union de la Gauche qui vont être bafouées et abandonnées. L'éducation en est un excellent exemple. L'Union de la Gauche, c'est la mise à égalité de tous les élèves pour une scolarité longue afin que tous fassent leur programme, pas d'inégalités, programme commun et non-spécifique jusqu'à 18 ans. L'Union scélérate c'est tout le contraire. C'est un retour en arrière : on fait des programmes par compétence -vous verrez vite que les plus riches arrivent à obtenir plus de compétences, étrangement-, on fait un programme minimal jusqu'à 14 ans avec le début de l'apprentissage à cet âge-là et le droit au travail dès 16 ans. Vous verrez que c'est égalitaire de jure, chaque enfant peut choisir sa voie mais dans les faits, les enfants de pauvres choisiront la formation professionnelle rapide pour être rentable plus vite sans avoir eu les outils intellectuels et culturels pour comprendre le monde.
Nous disions que les bourses devaient être accordés à tous les étudiants, car dans le cas d'un échec scolaire sur deux, la faute est au travail à côté auquel est forcé l'étudiant. Maintenant l'Union scélérate propose que les bourses soient soumises à la réussite et à l'assiduité. C'est à dire qu'alors qu'on sait que l'échec scolaire est dû pour au moins la moitié du temps à des questions d'ordre économique, on veut conditionner les aides sociales. Désolé de le dire mais des enfants de couche moyenne qui auront déjà du retard, faute d'avoir appris toutes les compétences, n'auront pas de bons résultats les premières années et ils perdront leur bourse, donc devront travailler et augmenteront leurs risques d'échouer ! C'est une spirale de la sélection sociale, en plus de la sélection universitaire que l'Union scélérate veut créer. Par ailleurs cette Union scélérate, il faudrait l'appeler Union libérale étendue. De fait ce n'est que le programme de l'Union Libérale défendu par des anciens socialistes.
J'ose espérer qu'ils ne seront pas dupes et qu'ils feront scission pour rejoindre l'Union de la Gauche car leurs idées, elles se trouvent à gauche.Les communistes sont prêts à leur ouvrir la porte de leurs candidatures pour qu'ils puissent défendre leurs véritables idées. Marie Bonneau avait d'ailleurs dit qu'elle était pour les référendums législatifs mais qu'elle voterait contre uniquement pour la forme adoptée. C'est regrettable. Cependant force est de constater que le contenu de ces référendums que Marie Bonneau soutient, est différente du contenu du programme de l'Union libérale étendue.

Bertelat : Je vois que vous aviez préparé vos citations...

Franchon : Toujours.

Bertelat : Si vous le voulez bien, nous allons terminer cette interview, merci pour avoir accepté notre invitation.

Franchon : C'est moi qui vous remercie.

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Antoine Baudet
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Grand Entretien de Georges ÉDOUARD (UdG)
par Camille Bertelat pour Lutte Animée

Pour ces élections générales, Lutte Animée a décidé de mener de grands entretiens avec les principaux candidats.

Camille BERTELAT : Bonjour, Monsieur Édouard. L'Union des Gauches vous a choisi pour être le Premier ministre ostarien si votre coalition devait gagner les élections. La campagne fait rage et de nombreuses critiques parviennent à votre encontre de toute part, peut-être parce que l'Union des Gauches est annoncée première selon un sondage de l'ISO. Pascal Zimmerman, candidat réactionnaire dénonce la généralisation que vous faisiez des actionnaires et des propriétaires en précisant qu'ils ne sont pas tous des multimilliardaires mais surtout de la classe moyenne. Finalement, qui combattez-vous, Monsieur Édouard ? Les propriétaires et les actionnaires de notre pays et d'ailleurs ou bien l'actionnariat, la location immobilière et les revenus de la propriété, en général ?

Georges ÉDOUARD : Bonjour, tout d'abord je souhaite vous remercier de m'accorder cette interview. La presse est un pilier de la démocratie, et je me réjouis de voir que celle-ci se porte bien.

Ces critiques relèvent de l'absurde, puisque mon projet et ma vision a toujours été très claire : je n'accepte aucune stigmatisation ! Ainsi, je n'ai aucune haine contre les actionnaires, les propriétaires ou autres, je m'attache à différencier les situations aux seins de chaque catégorie et évidemment, je fais la distinction entre les plus riches, ceux qui profitent d'un système déjà mauvais et ceux qui se font écraser par ce même système. Eh oui, les petits actionnaires sont les premières victimes de la finance et des grands possédants ! Plus de 90% des actionnaires détenant un portefeuille modéré à faible finissent par perdre de l'argent, et les proportions s'inversent en montant en échelon.

Etre grand actionnaire, c'est profiter du travail des autres, être rentier ; quelqu'un qui détient une assurance vie est un actionnaire, mais ne profite pourtant absolument pas du système. Il en va de même pour les propriétaires : quand certains deviennent rentiers par des investissements abusifs, encourageant la spéculation et s'accaparant nos domaine immobiliers, d'autres sont qualifiés de "subprimes" et s'endettent jusqu'à l'os pour pouvoir acquérir un logement unique. Je ne suis pas d'extrême gauche, et rien dans notre programme commun ne remet en cause le principe fondamental de propriété privée : il convient néanmoins de mettre fin aux outrance, et le capitalisme est une gigantesque machine à produire des dérives. Relisez notre programme : nous demandons une contribution accrue des riches et des possédants, mais les classes moyennes ne sont pas défavorisés par notre programme économique, bien au contraire. Certains s'opposent ils vraiment à la Justice Fiscale ? Je crois dans la solidarité, et si les plus riches l'ont oublié, ils réapprendront cette valeur inhérente au principe même de société.


Camille BERTELAT : Un des thèmes de campagne porté par l'extrême-droite qui se montre redoutablement active dans cette campagne, est celle du scrutin proportionnel qui permettrait aux groupes minoritaires d'avoir une place dans l'Assemblée, quitte à perdre en stabilité face à la nécessité composer avec des partis décomposés. Quel est votre avis sur le scrutin proportionnel ? Y êtes-vous personnellement favorable ou défavorable, pour quelles raisons et dans quelle mesure ?

Georges ÉDOUARD : Dans la droite lignée de mon engagement pour la démocratie représentative, je pense qu'il faut que cette représentation soit... véritablement représentative. Est-ce normal que dans une circonscription où trois partis arrivent à 4% d'écart, seul un parti obtienne le siège ? Aujourd'hui, le scrutin uninominal à un tour favorise l'écrasement des petits partis, décourage la diversité des opinions et crée des dynamique hégémoniques. Et c'est à cause de ces hégémonies que les dérives autoritaires peuvent avoir lieu ! Le compromis, la négociations, le débat sont impossibles dans un fonctionnement où il est impossible de gouverner sans majorité absolue. L'abstention est également favorisée par ce système, l'intérêt de voter dans une circonscription où son candidat est sûr de perdre comporte moins d'intérêt. Alors, la proportionnelle peut-elle résoudre ces soucis ?

Oui, je le crois ! A titre personnel, je suis favorable à un scrutin à la proportionnelle intégrale, et avec un seuil minimal de 5% pour garantir une relative stabilité et empêcher les candidatures fantasques. Fini le candidat personnalisé, bienvenue à la liste nationale où chaque voix compte ! Je suis persuadé qu'avec ce fonctionnement, nous retrouverons du dialogue entre les différents partis, et la valeur que je ne cesse de répéter : l'unité !


Camille BERTELAT : On a beaucoup entendu de la part du centre-gauche et de l'extrême-droite, une même attaque contre vous, celle d'être une sorte de chastainiste plus chastainiste que Chastain, mais sous des gants de velours. Quel bilan portez-vous sur l'exercice du pouvoir par le PCO, aujourd'hui interdit, et surtout quelles seront vos méthodes de gouvernement d'Ostaria ?

Georges ÉDOUARD : Sur cette question, je tiens tout d'abord à faire une distinction dans les invectives entre le centre-gauche et l'extrême droite : tandis que les premiers s'interrogaient légitimement en l'attente du programme commun qui depuis se diffuse, les seconds ne nous critiquaient que par l'outrance, l'injure et le mépris à l'image de Barnier se trompant volontairement sur mon identité. Maintenant que cela est clair, je vais donc tâcher d'expliquer avec substance pourquoi ma candidature représente l'unité d'un camp, et surtout comment je compte apaiser les tensions aujourd'hui exacerbées par la droite au pouvoir.

Je préfère le dire d'entrée : le Kosmostaria qui est un parti légitime et autorisé en Ostaria n'a rien à voir avec monsieur Chastain, notre programme commun de réforme sociale n'a rien à voir avec la pensée révolutionnaire, et en tant que membre des Ecosocialistes, je n'ai rien à voir avec Monsieur Chastain. Un homme mauvais à l'extrême droite, et cela voudrait dire qu'on devrait interdire toute la droite, réformiste comprise ? Non, je suis avant tout un républicain, et je m'inscris dans cette tradition. J'aime mon pays, j'aime mes institutions, et je me présente pour élu : une situation de cohabitation par ailleurs, est une situation éminemment démocratique que je respecterais avec la plus stricte rigueur. Etre vertical, vouloir gouverner seul ou réduire la liberté en privant le peuple de son droit à choisir ; la gauche libertaire s'est toujours battu pour les droits de ses concitoyens, et je ne vois pas pour quelle raison certains se mettent soudain à m'accuser de vouloir les en priver.

Si vous connaissez les Ecosocialistes, vous savez que notre créneau est un créneau attaché aux relations bilatérales, tant au niveau national qu'international. Nous croyons dans le compromis, dans la négociation et la réforme.

Sans la paix, peut-on construire un pays plus apaisé et stable ? Non, certains à gauche comme à droite ont fait l'erreur de le croire, ce n'est pas mon cas. Ce n'est pas pour rien si le mot d'ordre de cette campagne, c'est l'Unité : ce n'est qu'ensemble que nous construirons une société plus heureuse, plus égalitaire, et plus solidaire. Je ne stigmatiserais personne si j'ai l'honneur de devenir Premier Ministre ; je représenterais l'ensemble des citoyens de la République d'Ostaria, et m'en irait si le peuple n'a plus confiance en moi. De plus, il ne faut pas confondre les responsabilités : être Premier Ministre, c'est représenter le Parlement ; la Présidence peut amener à des dérives démocratiques, pas la Primature. Pour conclure, je vous le dis et vous l'assure : je n'ai rien à voir avec Chastain, et cette union des Gauches avec un candidat écosocialiste à la Primature est une union centrée à gauche, pas à la gauche révolutionnaire !


Camille BERTELAT : Enfin, pour clore ces questions d'actualité, j'aimerai aborder le sujet de votre attachement à Lunont puisque l'on vous a beaucoup attaqué à ce sujet, et ce, encore une fois, de tous les côtés de l'échiquier politique. J'avoue avoir hésité à poser cette question en raison de son caractère mesquin, mais je sais que nos lecteurs ont à cœur de fermer dignement cette polémique. Je ne vous poserais pas la question personnelle de votre attachement individuel à Lunont, si vous y mangez la tarte aux prunes ou si vous y avez des amis. Cependant, êtes-vous favorable à la levée de l'obligation d'avoir une résidence dans la circonscription d'élection du député, étant donné que l'Assemblée est nationale et non des localités, ou comptez-vous, par exemple, durcir le code électoral pour imposer, par exemple, une durée minimale de résidence pour se présenter électoralement dans quelconque endroit ?

Georges ÉDOUARD : Merci de me poser cette question, et je vous rassure : elle n'est certainement pas mesquine, c'est votre rôle de journaliste de me poser ce type de questions.
Avant de répondre directement à votre question, je tiens tout de même à profiter de ce temps qui m'est accordé pour redire ce que j'ai pu déclarer à propos de mon engagement dans la 11e circonscription de Lunont. Certains m'ont accusé de parachutage, ont dit que j'avais choisi ce terrain car facile : cela n'a aucun sens, cette circonscription étant plus difficile à gagner que Ménargues, et n'étant même pas aujourd'hui acquise à la gauche. Vous l'imaginez donc, mon choix s'est effectuée autour d'autres considérations, essentiellement d'attachement à ce lieu et de problématiques liées à la distance.

En effet, j'ai eu la chance durant mon premier mandat de représenter Ménargues, étant à la fois actif au sein de l'Assemblée et dans la capitale, tout en prenant du temps chaque semaine pour aller à la rencontre de mes concitoyens et dans ma permanence. Cela était soutenable en tant que député, mais je suis désormais candidat à la Primature : en tant que Premier Ministre, de tels déplacements seraient absurdes et utopiques. C'est pourquoi j'ai préféré m'orienter autour de mon lieu de vie dans la capitale, où j'ai résidé et où j'ai finalement pu lancer ma carrière politique : la 11e circonscription de Lunont ! Cet endroit, j'en connais les marchés, les musées, les habitants, les voisins et évènements locaux. N'est-ce pas absurde de considérer que nous devons être nés quelque part pour y avoir un attachement ? Appliquer cette logique est une terrible fermture d'esprit.

Néanmoins, votre question dépasse le cadre du lieu de naissance pour se présenter, vous l'élargissez à une durée minimale de résidence pour s'y présenter.
Sur cette question, ma position est claire : s'il faut éviter le parachutage en imposant de préciser l'attachement et la raison légitime nous poussant à nous présenter dans un lieu, y résider depuis longtemps ne doit pas être une condition. Et puis, il faut prendre en compte un facteur une dynamique nouvelle dans ma position : la disparition du système de circonscriptions grâce au système proportionnel ! Cette limitation perd sa substance dans un système national, et je crois donc que la maintenir brouillerait les citoyens tout en restreignant inutilement notre démocratie.


Camille BERTELAT : Monsieur Édouard, nous allons donc passer au débat thématique. Pour vous, nous avons décidé de parler de la lutte contre l'évasion fiscale. Afin de commencer à planter le décor, j'aimerai que vous nous expliquiez concrètement ce qu'est pour vous l'évasion fiscale. Dites-nous comment vous la décrirez dans un texte législatif et décrivez-nous ses mécanismes, son fonctionnement et ses problèmes.

Georges ÉDOUARD : Eh bien, vaste sujet que l'évasion fiscale ! C'est assez simple : l'évasion est l'ensemble des moyens (légaux ou illégaux) conduisant à la fuite de ressources ou de capital imposables à l'Etat. Evidemment, cette évasion se conduit presque exclusivement par les plus riches et les possédants, et c'est à distinguer de la fraude sociale qui se constitue des diverses fraudes aux prestations sociales. Cette seconde fraude est en réalité minime en terme de pertes, quand l'évasion fiscale coûte des milliards à l'Etat : à l'intérieur de cette évasion fiscale, il convient de distinguer la partie illégale (fraude fiscale) et la partie "légale" (parfois qualifiée d'optimisation fiscale). Fondamentalement, ces pratiques sont égoïstes, parfois criminelles à la vue des pertes budgétaires que cela engendre et des conséquences indirectes de cette manne gâchée et doivent être fermement combattues.

Pour la fraude fiscale, il y a plusieurs moyens de faire : fausse déclaration de patrimoine et de revenus, falsifications de bilans comptables d'entreprises, société-écran dans des paradis fiscaux, corruption...
Bien souvent cependant, l'évasion fiscale détourne des moyens légaux à ses propres fins. Au programme ? Emigration vers des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt, comptes à l'étranger et dans des pays où le secret fiscal est roi, utilisation de l'actionnariat pour échapper à l'impôt, Dons massifs ou investissements immobiliers pour profiter des exonérations d'impôt associées... bref la liste est longue, pour un bilan dramatique. Les évadés fiscaux sont une menace pour la République, et menacent le fonctionnement même de l'Etat-Providence : si nous ne luttons pas contre ces pratiques, c'est notre République qui perdra ses armes.


Camille BERTELAT : Vous dites que l'évasion fiscale peut être légale. Comment peut-on alors différencier de l'optimisation fiscale et de la fraude fiscale ? Parce que vous conviendrez que l'on peut faire «fuir» des ressources imposables à l'État par la défiscalisation légale. J'imagine que vous voulez indiquer que c'est dans un cas de démarche abusive ou d'usage de moyens déloyaux. Ma question ne sera pas sur la définition exacte de cette fraude légale mais elle comprend cette partie. Ma question c'est : comment allez-vous lutter, très concrètement, contre la fraude fiscale ? Allez-vous durcir par exemple le contrôle des flux financiers, ou bien renforcer la bureaucratie administrative fiscale, ou encore restreindre le transfert de capitaux à l'étranger ?

Georges ÉDOUARD : Comme je le disais, la fraude fiscale étant déjà illégale, il s'agit d'un délit qui comme je vous l'indiquais avec la dissimulation de patrimoine par exemple, peut amener à des poursuites pénales. Le souci sur la fraude fiscale n'est pas spécifiquement la législation pure ; c'est plutôt le manque de moyens alloués à la régulation et au contrôle financier qui empêche une véritable coercition. Faute de contrôle, les fraudeurs ne sont pas inquiets : c'est comme ca que des milliards partent en fumée, et ne sont pas détectés par manque de considération pour la lutte contre la fraude fiscale. J'imagine que vous comprenez comment lutter contre la partie illégale de l'évasion fiscale ; mettre en place une Brigade allouée à la lutte contre la fraude fiscale, renforcer la régulation financière, contrôler plus rigoureusement les déclarations de revenus et mettre fin aux exonérations fiscales systématiques en cas d'acquisition immobilière. Que la classe moyenne en bénéficie : oui. Que les ultrariches en profitent ? Non.

Ensuite, il y a la question plus épineuse de l'optimisation fiscale. Le sujet est plus complexe, puisque ne peut pas se mener uniquement au niveau national : il faut bâtir une législation internationale cohérente, avec un impôt minimal évitant le dumping social et la fraude fiscale. De plus, le secret bancaire doit pouvoir être levé : dans de nombreux cas, "l'optimisation" s'avèrera être de la pure fraude. Néanmoins et sur ce sujet, la législation doit évoluer. Comment ? Tout d'abord, par la mise en place d'un impôt universel touchant à tous les ostariens et ostariennes, résidant sur le territoire national ou à l'étranger. Si chacun bénéficie d'un revenu universel, il doit en être de même de l'impôt. Ensuite et vous le précisez bien, l'Union des Gauches proposera une restriction de transfert de capitaux à l'étranger, ainsi qu'une - faible - taxe sur les transactions financières. L'objectif ? Dissuader les transferts par un impôt indirect.
Une autre mesure devrait permettre de lutter contre l'évasion fiscale : en fonction de 10 déciles, les catégories les plus riches seront soumis au prélèvement à la source ! Ainsi, une partie non négligeable de la fraude fiscale nationale sera évitée.

Ensuite, il faudra agir sur le terrain juridique. La fraude fiscale pourra selon un plafond minimal être considéré comme un crime ; l'accusé pourra donc être jugé en conséquence et avec des peines nettement plus lourdes.


Camille BERTELAT : Vous voulez imposer nos compatriotes expatriés et ne prélever à la source que les déciles les plus élevés des revenus, cela soulève des interrogations tout de même. D'abord, souhaitez-vous créer une sorte d'impôt sur la nationalité - puisque vous parlez des ostariens et ostariennes en Ostaria et à l'étranger - auquel ne seraient pas soumis les étrangers en Ostaria ? Ensuite, privilégiez-vous une double mesure entre riches et pauvres quant au prélèvement de l'impôt ? Je précise que ces questions ne sont pas abordées dans le programme commun des Gauches d'où mes questions pour connaître et préciser la position de votre formation politique, majoritaire selon l'accord d'Union.

Georges ÉDOUARD : Oui, vous faites bien de préciser la question ! Il est évident que lorsque je parlais "d'ostariens et d'ostariennes", les étrangers et s'ils sont en capacité de le payer seront soumis à cet impôt universel. Néanmoins, celui-ci sera progressif : dans le cas des réfugiés, il est peu probable que leurs revenus leur permettent d'être imposables. Il est d'ailleurs intéresser de noter la nature de mon raccourci : pour moi, les étrangers sont une composante intégrante de notre nation, ceux-ci viennent l'enrichir !

Concernant la question de l'impôt universel, celui-ci serait effectivement envisagée en forme de double-mesure : dans l'objectif de centrer nos efforts de contrôle sur les revenus les plus conséquents, il serait inutile et trop coûteux de prélever à la source les plus précaires et la classe moyenne. Le monde de la finance adore réfléchir de façon marginale ; eux cherchent l'optimisation fiscale, nous l'optimisation budgétaire ! Nous pouvons drastiquement éradiquer l'évasion fiscale et avec un rendement positif, encore faut-il savoir où nous ciblons. La réponse est simple : il faut cibler là où l'argent se trouve.



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Albert Laurès
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mar. 23 mai 2023 01:48

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Mai 213 – N°23-05-213 | 1,50 o$ta (tarif libre)
Interview de Albert Laurès :

"L'idée de patrie est l'ennemie du genre humain."

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Albert Laurès, candidat communiste à l'élection présidentielle 213 - LA, Damien Martho

Après le douloureux premier tour de cette élection présidentielle que le pays vient de vivre, le candidat communiste Albert Laurès s’exprime pour la première fois dans la presse ostarienne. Rappelons que le candidat communiste a réussi à obtenir 4,5 % des voix des électeurs derrière le projet du Kosmostaria. Qu’est ce qu’Albert Laurès pense de l’avenir du pays ? Quels choix sont appelés à faire les communistes ?

LA : Bonjour Monsieur Laurès, et merci d’avoir répondu à notre invitation. Ce premier suffrage présidentiel n’a pas su vous porter au second tour mais à mis sous les feux des projecteurs, l’ancienne Première ministre du Président George Édouard, au second tour de cette élection. Quel est votre sentiment après cette rude campagne électorale ?

Albert Laurès : Madame Bertelat, je suis profondément reconnaissant des voix des électeurs ostariens qui m’ont désigné et j’aimerai les remercier officiellement. Je suis assuré que ces travailleurs et ces travailleuses ont su discerné toute l’horreur des projets du camp bourgeois-conservateur contre lequel nous avons tous fortement milité pendant cette campagne.
Maintenant, je n’entretiens aucune forme particulière de rancœur ou de regret concernant l’issue de ce premier tour auquel je n’ai pas pu triompher. Je suis simplement inquiet que dans le pays qui est le nôtre, des honnêtes gens se font encore tromper par le discours accablant et mensonger de la droite républicaine et extra-républicaine de très nette inspiration frazzilliste. En effet, le mandat du Président Édouard a beaucoup apporté sur le plan des droits sociaux et politiques à beaucoup d’entre nous et c’est ainsi que je ne comprend pas comment un François Pélichon ou même un Louis Schwartzenberger arrivent, dans notre pays, à trouver une audience. A vrai dire, je m’attendais à une victoire sans surprise du camp de gauche dès le premier tour.
Ainsi, je le dis aux communistes qui nous lisent mais aussi aux honnêtes gens qui ont eu la présence d’esprit d’acheter ce numéro, la lutte n’est pas terminée. Les forces de gauche, pas ces torchons de l’UDSR, les véritables forces de gauche qui se valent aujourd’hui, la formation écosocialiste, le Kosmostaria, nos amis de l’UTAC ainsi que le PRS, doivent s’unir pour porter un coup d’arrêt franc et net au projet néolibéral-autoritaire porté par le Président Pélichon et ses sbires. Nous pouvons être contre le personnage de George Édouard ou de Madame Altmann, mais les travailleurs et les travailleuses de ce pays y gagneront clairement au change s’ils choisissent de mettre le bulletin Altmann dans les urnes.

LA : Cette unité dans la lutte que vous semblez prôner fait écho à la rhétorique de l’Union des Gauches menée par le député George Édouard et bien avant lui, le Président Chastain, d’heureuse mémoire. Êtes-vous, Monsieur Laurès, favorable à une nouvelle union électorale et, si cela devait arriver, gouvernementale ?

Albert Laurès : Quand la gauche était unie, je pense que nous avons apporté beaucoup de choses au pays et avons fait avancer de nombreux sujets tout à fait primordiaux. Maintenant avec le recul de ces expériences, je pense que nous devons prendre garde de ne pas faire monter en puissance un personnage en particulier au pouvoir. Ce que notre République ne permet pas forcément à mon grand regret. Je suis tout à fait contre la personnification du pouvoir présidentiel et je pense que nous devons nous inspirer de nos camarades novgradois en cela.
Le Président Chastain avait commencé à réformer les institutions républicaines pour offrir au pays une nouvelle ère, bien loin de la corruption politique à laquelle les nombreux lobbys bourgeois conservateurs s’adonnent avec le plus grand plaisir et la plus grande indécence. Je trouve cela malheureux que le référendum de 177 n’ait pas su trouver l’écho dans la population. C’est une faute qui incombe à notre camp, qui s’est laissé se désunir par les ennemis du peuple.
Je pense que le sens dans lequel nous devons aller est celui de la massification démocratique. Pour cela, il faut une action forte que notre régime ne permet pas forcément d’accomplir. Je veux dire, tous ces lobbys qui gravitent autour de la fonction présidentielle et des parlementaires sont tout à faire dangereux pour l’autodétermination populaire et le progrès social et écologique dont nous avons tant besoin. Cela devrait être déclaré anticonstitutionnel et relever de la haute-trahison envers le peuple.

LA : De nombreuses fois dans l’histoire de la politique ostarienne, la fonction présidentielle a été la cible de toutes les contestations possibles et inimaginables. Vous parlez de massification démocratique, comment articulez vous cela avec l’actuel mandat du Président ?

Albert Laurès : Je pense que le peuple ostarien doit parachever sa rupture avec la fonction présidentielle, qui n’est autre qu’un mandat décadent que nous nous coltinons depuis le dernier siècle. La présidentialisation de la République est comme une épée de Damoclès qui nous pèse à tous et toutes sur la tête, que nous soyons travailleurs ou bourgeois. Vous savez, je ne pense pas que l’un d’entre nous puisse atteindre l’illumination philosophique ou politique, autrement dit la sagesse, qui ferait de lui effectivement un bon Président. Je suis partisan, Madame Bertelat, de la massification démocratique, qui doit laisser la place à la démocratie ouvrière et populaire pour en finir avec notre jeune démocratie pseudo-républicaine. Je ne dis pas que la fonction présidentielle doit disparaître complètement mais je pense que nous devons collégialiser cette fonction et ces pouvoirs, comme nous le faisons dans notre mouvement, afin de responsabiliser nos dirigeants et d’offrir la possibilité, qu’au plus haut de l’État socialiste, la démocratie et la discussion ait encore une place forte. Nous devons éviter toute plasselisation, où le pouvoir présidentiel se confond avec la justice et le parlement dans un schmilblick insupportable qui serait au camp des travailleurs des plus fatals.
Ainsi, nous avons comme nécessité principale d’évoluer démocratiquement en refusant de nous donner des maîtres pour nous diriger et de ce fait, nous devons nous accaparer du pouvoir décisionnel, que cela soit dans les écoles, dans les entreprises ou dans les communes. Le progrès humain et l’internationale du genre humain désirent plus que tout que nous qui formons le peuple ostarien, nous puissions décider de tout librement, en nous débarrassant de toute hiérarchie ou élite économique, politique voire pire, étatique. En réformant la République pour élargir la démocratie au peuple, nous nous débarrasserons du danger de l’autoritarisme et de l’étatisme, qui sont absolument cruels et mortifères pour nos libertés et notre épanouissement individuel.

LA : Les premiers vakéministes insistaient sur la nécessité de dépasser les régimes étatiques et d’abolir les frontières entre les peuples. Monsieur Laurès, estimez-vous qu’il est nécessaire pour le peuple ostarien de se joindre à l’Internationale communiste ?

Albert Laurès : En effet, Madame Bertelat, je pense que l’avenir international et diplomatique de notre peuple se joue dans sa capacité à se fédérer aux autres communautés humaines qui évoluent dans le même monde. Comme vous le savez si bien mais je vais tout de même me permettre de faire une petite leçon de philosophie politique. Le capitalisme est un système global qui porte en lui la graine de toutes les guerres que nous avons connus depuis son avènement. En effet, comment se pourrait-il que les dirigeants capitalistes autrement qu’en alimentant sans cesse le récit national de sorte à enfumer leurs peuples pour qu’ils travaillent plus et sans rien dire, qu’ils dévouent dans une forme de fanatisme total à la construction de toute pièce que serait la mère patrie. Comment se pourrait-il que nous n’obtenions pas les meilleurs éléments de base nécessaires à l’ascension de personnages belliqueux soutenu, et c’est là toute l’horreur, par le peuple qui va leur servir après de chairs à canon pour satisfaire leur délire nationaliste ?
La seule et unique réponse que nous pouvons apporter à ce problème est de refuser de nous adonner aux passions nationalistes et patriotiques nauséabondes, lesquelles sont les portes ouvertes à notre asservissement collectif et individuel le plus total, dans une forme fanatique qui n’a rien à envier aux religieux les plus fondamentalistes de l’histoire humaine. La patrie est un mensonge que la raison de l’esprit humain doit à tout prix démonter. Tant et si bien que, après un examen de conscience qui aura terminé de mettre fin à toutes les idées fausses et les préjugés que nous entretenons, il apparaîtra naturel à chacun d’entre nous de voir dans son voisin un collaborateur, que dis-je, un frère indispensable à sa propre survie et surtout à son épanouissement individuel. La paix des nations et des patries est un leurre. La paix dans la fédération démocratique des peuples est la seule option viable à court comme à long terme.
Il faut bien retenir cela. L’idée de patrie est l’ennemie de l’esprit humain, et surtout de son épanouissement tant individuel que collectif. C’est là que le capitalisme le plus crasse et le plus débridé prend ses racines. Méfions nous et unissons nous.

LA : Après cette nouvelle union de gauches et cette présidentielle où chacun a fait bande à part, quelle vision avait vous de l’avenir du Kosmostaria et de la gauche en général ?

Albert Laurès : Je pense que la gauche est dans une bonne situation pour continuer de construire la véritable alternative politique dont le peuple a besoin, quoi qu’il doit encore se donner des maîtres du fait de notre régime particulièrement encore immature. Je reste convaincu que même si le camp bourgeois-conservateur et son armée de fanatiques lobbystes et serviteurs obnubilés arrivaient à mettre la main sur l’Assemblée nationale et le gouvernement, les Ostariens ne pourraient se tromper car l’histoire nous pousse dans le sens du progrès, tant social que politique ou écologique. Chaque rétrogradation politique est intrinsèquement anti-naturelle, que les conservateurs de ce pays le veuillent ou non. Je suis convaincu que le propre de l’être humain est de vivre en liberté et de s’associer avec son prochain, sans se laisser tromper par la tentation du pouvoir.
Maintenant, je pense que nous, les communistes, que nous soyons plus ou moins révolutionnaires, ainsi que nos camarades les socialistes, avons l’ultime devoir de continuer de construire et de soutenir le mouvement social ouvrier et populaire afin de maintenir une pression constante sur un possible gouvernement qui se mettrait à vouloir nous la jouer à l’envers. Nous devons toujours être de plus en plus exigeants et partout où nous sommes, où nous avons une place, nous devons incarner ce camp populaire, démocratique et internationaliste qui se place en permanence du côté du plus faible. Personne dans notre camp ne doit relâcher la pression sur la progression historique que nous vivons pour nos droits sociaux et politiques ainsi que notre liberté individuelle. Nous devons tous concourir à notre affranchissement total et perpétuel. Et j’invite les jeunes générations qui se retrouvent dans ce constat, à s’investir franchement dans cette lutte ancestrale qui n’est autre que le plus humain et le plus naturel de tous les combats.

LA : Merci pour vos éclairages, Monsieur Laurès. Nos lecteurs seront ravis de pouvoir parcourir ces lignes où chacun aura l’occasion de s’interroger et aussi de découvrir plus en profondeur qui vous êtes.

Albert Laurès : En toute modestie, c’est moi qui vous remercie, Madame Bertelat. Vous êtes un grand nom du journalisme.


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