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L'Œil – Interviews

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Nathanaël Ledoux
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ven. 25 août 2023 17:25

L'Œil

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« Je n’aurai aucune crainte ni aucune pudeur à me représenter »
Interview exclusive de la Première Ministre Elsa Altmann

25 août 216, Myriam Lesieur.

Myriam Lesieur : Bonjour Madame la Première Ministre, je vous remercie d’avoir accepté cette invitation dans nos colonnes. A l’occasion de la date marquant la moitié de votre mandat, quel bilan tirez-vous de ces deux premières années à la tête du gouvernement ?

Elsa Altmann : Je vous remercie madame, de cette invitation. En deux ans de mandat, je crois que nous avons inversé les politiques d’austérité et de partialité du précédent gouvernement, et que nous avons proposé une alternance réelle de gauche, sur lequel nous avions fait campagne. Je suis particulièrement attachée à la réforme du revenu minimal de subsistance, qui fut l’objet de débats massifs à l’Assemblée, mais qui permettra dès l’année prochaine à plus d’un million de citoyens qui passent au travers de notre filet de protection sociale de bénéficier d’un revenu adapté et minimal, capable d’assurer leur réinsertion. Je suis aussi satisfaite que par un dialogue avec le centre et avec les responsables syndicaux et associatifs, nous ayons pu réformer en profondeur le code d’organisation de nos tribunaux, afin de fonder une justice territoriale et équitable dans toutes nos régions.
Notre bilan me paraît refléter la cohésion et les priorités de notre coalition: justice sociale, équité territoriale, inclusion citoyenne, et j’espère que nous aurons l’occasion de l’approfondir durant ces deux prochaines années.

ML : Le texte sur la mise en place du revenu minimal de subsistance, appelé par certains le “revenu Altmann”, fut en effet l’occasion de débats majeurs sur la place du travail et le coût de cette mesure sur nos finances publiques. Quel bilan tirez-vous de ces débats ? Quelle réponse apportez-vous à ceux qui contestent la pertinence de cette mesure ?

EA : Je conteste tout d’abord l’appellation de “revenu Altmann”. Cette mesure a fait l’objet de débats légitimes au sein de notre gouvernement, et résulte de la vision commune de nos trois partis. Je n’ai fait ici que porter la voix d’une coalition de gauche, attachée à ne pas laisser sur le bord de la route tant de nos concitoyens qui ne peuvent bénéficier d’une protection sociale adaptée.
Concernant le coût pour nos finances publiques, une commission parlementaire pourra se pencher dès la fin de l’année sur des plans de financement concrets, liés notamment à une plus grande solidarité de l’impôt, et à des adaptations rationnelles du budget associé à nos différents postes de dépense ministériels. La mesure sera financée, et elle sera équitable et favorable pour notre prospérité commune et notre cohésion nationale. Elle ne sera pas une mesure électoraliste comme les baisses d’impôt envers les ultra-riches concédées par le précédent gouvernement, et j’assume pleinement le coût financier et politique de ce revenu. La démocratie nécessite le débat, et je ne regrette pas des débats nécessaires et cohérents avec les positions de chacun: mais je suis convaincue que notre position était conforme à nos valeurs, et au souhait des ostariens et des ostariennes qui ont placé notre coalition au pouvoir.

ML : Quelles sont les priorités à venir du gouvernement durant les deux prochaines années ?

EA : Il existe au cours de l’année 217 deux priorités majeures, qui se déclineront dans deux textes fondamentaux que j’espère voir mis en oeuvre avant l’automne: le texte sur la décentralisation, qui aboutira de la tenue des Etats généraux qui se tiendront à la fin du mois d’août, et qui devra permettre une meilleure répartition de nos compétences entre les échelons administratifs.
Deuxième priorité, un texte sur la mise en place d’une grande loi de planification écologique, qui permettra de mettre en œuvre une action publique environnementale à chaque échelon de décision, locale comme nationale, notamment autour de la préservation de nos territoires et de nos écosystèmes.
Enfin, il nous reste des textes en discussion d’ici la fin du mandat, sur l’école, la presse et la protection des populations fragiles, autant de priorités qui doivent faire l’objet d’un traitement adapté et pertinent. J’espère que nous pourrons continuer sur cette voie sociale et démocratique en vue des prochaines élections.

ML : Qu’attendez-vous des Etats généraux de la décentralisation ? Pensez-vous qu’une coopération entre les forces politiques est possible ?

EA : Je pense que nous pouvons raisonnablement attendre, sinon un consensus, a minima un dialogue serein entre les différentes forces politiques en présence. Sur la justice, sur la protection des mineurs, sur la décentralisation, nous avons des visions divergentes mais une volonté d’améliorer notre législation et de territorialiser notre prise de décision centralisée. On promettait à ma majorité un effondrement car elle associait à la gauche le soutien du Front de Libération de Cavour: et pourtant, deux ans plus tard, madame Orsini a été une partenaire fiable et capable de défendre ses intérêts sans oublier la cohésion du gouvernement qu’elle a promis de soutenir.
Concernant ce dialogue, je l’attend serein et constructif. L’objectif est de parvenir à une réforme du code des collectivités territoriales, et à une feuille de route claire sur la décentralisation. Je sais que Madame Jouvet saura garantir la sérénité et l’équité du temps de parole dans les débats, aussi je suis optimiste sur la tenue de cet évènement majeur et républicain, et je salue et remercie tous ceux qui accepteront d’y participer.

ML : Quelle ont été vos relations avec le président de la République ? Qualifiriez vous cette cohabitation de fructueuse ?

EA : Contrairement à ce que l’on pouvait craindre au vue de sa campagne présidentielle, le président Pélichon s’est gardé d’adopter une posture péremptoire ou interventionniste dans les affaires de politique intérieure. Il n’a pas usé de son veto sur le texte du revenu minimal de subsistance, comme l’auraient voulu certaines pressions de son camp, et je lui en suis pleinement reconnaissante. Je n’ai pas à juger l’action présidentielle sur le champ international ou militaire: ce sont ses prérogatives constitutionnelles, et il tire son mandat légitime du peuple. La cohabitation n’est pas tous les jours facile, rose ou cordiale, mais elle tient bon, et permet à notre pays d’aller dans le bon sens: et c’est au fond tout ce qui m’importe.

ML : Une dernière question enfin: comment envisagez-vous votre avenir politique et électoral ? Solliciterez-vous un troisième mandat devant les électeurs ?

EA : Mon mandat dépend avant tout de la composition des équilibres politiques qui résulteront des prochaines élections générales. J’espère sincèrement que notre action au gouvernement permettra à une autre majorité sociale, progressiste et républicaine d’émerger, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour parvenir à une transition entre deux gouvernements de gauche. Plus personnellement, s’il existe une personne mieux placée que moi pour faire gagner l’Union des Gauches, je laisserai ma place sans regret, car je me bats d’abord pour les idées, ensuite pour l’unité: jamais pour le poste ou pour le prestige personnel. Je ne sait pas quelle sera ma situation dans deux ans: mais si mon camp me fait confiance et que je juge mon bilan suffisamment exigeant et satisfaisant, je n’aurai aucune crainte ni aucune pudeur à me représenter à la tête de l’Union des gauches, et à proposer aux ostariennes et aux ostariens de me reconduire à la tête de leur gouvernement.


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Nathanaël Ledoux
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dim. 22 oct. 2023 19:21

L'Œil

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« Je pense pouvoir jouer le rôle de pont entre les différents blocs. »
Interview exclusive de Claire Laugier

22 octobre 218, Nathanaël Ledoux.

Note : Cet entretien a été réalisé avant que l'Assemblée Nationale ne vote la défiance au gouvernement Delamare, mais publié juste après.

Nathanaël Ledoux : Bonjour, Claire Laugier, et merci d'avoir accepté notre invitation. Jusque là dans une relative obscurité vis-à-vis du grand public, vous avez été propulsée au premier plan de l'actualité ostarienne, ces dernières semaines, dans une succession d'évènements sans précédent. Je vous propose de revenir sur ces évènements marquants, dans l'ordre.
Tout d'abord, vous étiez la tête de liste de Viv(r)e la Ruralité aux élections générales qui viennent d'avoir lieu. Quel bilan avez-vous tiré de cette campagne ?

Claire Laugier : Merci Nathanaël Ledoux pour cette invitation. Ces élections générales ont été décisives pour ma famille politique. Tout d'abord j'avais lancé ma campagne en mettant en garde nos concitoyens sur deux menaces sécessionnistes : l'indépendantisme et le nationalisme. Sur ce premier objectif, nous avons écarté la menace. Ensuite, nous sommes parvenus à mettre au coeur de la campagne la question de la ruralité ce qui a obligé les différents blocs à prendre position sur ce thème qui est pour nous crucial.

NL : Juste avant que les Ostariens ne se déplacent aux urnes, un évènement impromptu a eu lieu : Albert Delfrous, prétendant au trône ostarien, a organisé ce que l'on pourrait qualifier de démonstration de force sur la place des étoiles, à Lunont, avant d'être reconnu coupable de haute trahison. Quel est votre regard sur cette réapparition du royalisme au-devant de l'actualité politique, après des années sans se faire remarquer outre mesure ?
CL : Lorsque nous parlons de sécessionnisme, il concerne également la nostalgie de la monarchie. Nous sommes républicains, nous resterons toujours du côté de l'unité de la république. La justice a fait son travail et a tranché, je respecte cette décision.

NL : Dans le même temps, le Parti Populaire a saisi la Haute Cour Constitutionnelle pour réclamer la dissolution du Parti Delfrous. Selon vous, cette demande est-elle justifiée ? Espérez-vous que cette dissolution ait lieu ?
CL : La question de la dissolution du Parti Delfrous rejoint celle de la dissolution du Parti Populaire. Sans espace d'expression démocratique, ces mouvements risquent de radicaliser et les franges les plus radicales peuvent devenir dangereuses. Alors il faut condamner tous les excès, ce qui dépasse la loi mais assurer une liberté d'opinion et d'expression de ces opinions.

NL : Enfin, pour refermer ce sujet, beaucoup d'observateurs ont noté avec curiosité l'identité de ceux qui ont poursuivi Albert Delfrous et le Parti Delfrous en justice. Pourquoi les partis et personnalités politiques, et, en premier lieu, vous-même, ont-ils laissé le Parti Populaire assumer ce rôle ?
CL : Sur ce sujet, l'action du Parti Populaire a été solutaire. Sans doute, auraient-ils pu rendre l'action transpartisane. Il est vrai que le Parti Populaire est un adepte des tribunaux.

NL : Sur un autre sujet, vous êtes désormais à la tête d'un nouveau parti politique, Maison Commune : Modérés, Ruraux et Démocrates, issu de la fusion de l'UDSR et de VLR. Quelle est la raison de cette fusion ?
Au lendemain des élections générales, j'ai souhaité enclenché un mouvement de dépassement des clivages face aux urgences que nous rencontrons. Cette main tendue a été saisie par la nouvelle direction de l'UDSR. Nous sommes en train de poser les fondations d'une force politique qui permettra des majorités d'idées sur le long terme.

NL : L'Assemblée Nationale a eu, jusqu'ici, des difficultés à s'entendre pour gouverner, refusant même, de justesse, de voter la confiance à un gouvernement pour la première fois depuis 27 ans. En effet, la plupart des députés de l'UDSR ont refusé de lui faire confiance, malgré les attentes de l'ADN, de L'Alternative, et de VLR. Oui, VLR, et en particulier vous-même, qui faisiez partie de cette proposition de gouvernement. Comment expliquez-vous que ce désaccord entre l'UDSR et VLR se soit manifesté alors même que vos partis étaient en train de s'unir sous une même formation ? Ceci n'est-il pas un mauvais présage, pour la suite ?
CL : Le vote de confiance s'est déroulé pendant la phase de recomposition politique, ce qui ne nous a pas laissé le temps de nous coordonner. Des ajustements ont été apportés au dispositif gouvernemental, notre mouvement est en train de se doter d'une direction alors ce vote devrait mieux se dérouler que le précédent. En cas d'un échec au vote de confiance, je prendrai mes responsabilités. Nous devrons nous doter d'un gouvernement d'union nationale. Je pense pouvoir jouer le rôle de pont entre les différents blocs.

NL : Dans le même temps, on assiste à une grande recomposition des formations politiques, en particulier à gauche. Que cela vous inspire-t-il ?
CL : Incontestablement cette recomposition a été déclenché par la fondation de la Maison Commune obligeant les autres forces centristes à se positionner par rapport à cette dernière. J'espère que cette recomposition permettra de faire émerger une gauche de gouvernement avec laquelle des majorités d'idées seront possibles.

NL : Bien entendu, vous étiez au premier plan de l'actualité ces derniers jours, car vous avez appelé à une manifestation, à Lunont, afin de pousser les députés à s'entendre sur un gouvernement. Cette manifestation a généré beaucoup de sentiments contradictoires : le soutien et la participation de certains députés eux-mêmes, ou, au contraire, de l'inquiétude vis-à-vis d'une situation en train de s'envenimer. D'autres ont noté la grande diversité de courants politiques représentés à cet évènement – qui pourtant n'avaient manifestement aucune volonté de gouverner ensemble –, allant des communistes à la droite, en passant par les écosocialistes ainsi que vous-même.
Pourquoi avoir choisi d'organiser cette manifestation, quel bilan en tirez-vous et que pensez-vous des réactions des autres personnalités politiques ?

CL : Ce mouvement a pour but de rappeler aux députés qu'ils sont regardés par les électeurs et qu'ils attendent beaucoup d'eux. C'est aussi cela la démocratie. La diversité des manifestants prouve que la logique de dépassement va bien au-delà des formations politiques. Je pense que ce n'est que le début d'un long processus de reconquête de leur citoyenne par les Ostariens. Ils ne souhaitent plus que la vie politique fonctionne sans eux, c'est un véritable Bigbang citoyen.

NL : Le nouveau Premier Ministre, Marius Delamare, a déposé une nouvelle déclaration de gouvernement, qui semble très similaire à ce qu'aurait été le gouvernement Dumont. Pensez-vous qu'il parviendra tout de même à convaincre l'Assemblée Nationale, cette fois-ci ?
CL : Je l'espère, le cas échéant il faudra prendre une autre voie. Je suis loin d'être sectaire comme le disent mes détracteurs. Je peux parler avec tous les républicains.

NL : Si l'Assemblée Nationale vote effectivement la confiance au gouvernement Delamare, vous deviendrez ministre de la Santé et des Solidarités. Quels seront vos principaux projets, à cette fonction ?
CL : Nous devons lutter contre les déserts médicaux, je lancerai un plan audacieux en la matière.

NL : Merci encore d'avoir répondu à nos questions.
CL : Merci à vous.


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