Débat de l'Entre-deux tours - 220 [TV1]

[Rosalie Dumergue]

Je pense que vous vous êtes assez confronté sur cette question, nous pouvons donc cesser ici et passer a une prochaine question, justement qui vous concerne Monsieur Klein.

Avant d’aborder les Institutions, sujet important de cette présidentielle, c’est le moment de votre carte blanche, Arthur Klein et vous avez choisi d’aborder le thème suivant : Le rôle du Président de la République pour Ostaria. Alors nous en avons déjà parlé depuis ce début d’émission mais nous voulons ici parler de quel est selon vous la place institutionnelle du président de la République, en quelques mots ?

[Arthur Klein]

Avant de vous répondre, je souhaite poser la question suivante : pourquoi avoir choisi ce thème pour ce débat et à quoi il sert ? J'estime que depuis 207, la fonction présidentielle a perdu de son importance et ne correspond pas à la vision que je m'en fais. Je profite donc de ce débat pour faire part aux électeurs et électrices de mon avis sur cette fonction que je convoite avec Madame Altmann, et ce afin qu'ils puissent voir si ma vision correspond à la présidence qu'ils veulent pour notre pays.

La place institutionnelle du Président de la République revêt une importance cruciale dans le fonctionnement démocratique de notre pays. Étant représentant de la souveraineté nationale et en tant que chef d'État, c'est au Président qu'incombe la responsabilité d'assurer la continuité, la stabilité des institutions et de défendre la Constitution. Sa mission est d'incarner l'unité nationale, de promouvoir les intérêts supérieurs de l'État et de donner un cap au pays.

Sur le plan intérieur, le Président de la République doit donc défendre la Constitution et doit donc asssurer le respect de cette dernière et des principes démocratiques. Il veille à l'équilibre entre les institutions, l'exercice libre et équitable de la Démocratie, et la continuité des pouvoirs de la République. Par sa fonction, le Président doit s'assurer que chaque loi qu'il promulgue ne va à l'encontre de la République et de la Constitution. C'est à lui de favoriser le dialogue entre les différentes composantes, et donc à lui de collaborer avec ces dernières en cas de crise institutionnelle. Le Président de la République se doit également de prendre en considération un élément : étant le premier Ostarien, il doit se rappeler que chaque action qu'il réalise est fait au nom de la volonté du peuple ostarien, cette responsabilité ne peut donc pas être donnée à n'importe qui. (se tourne vers Madame Altmann) N'y voyez là aucune critique à votre égard, cela serait totalement fortuit.

Sur le plan international, le président incarne la voix de sa nation sur la scène mondiale. Je considère que le Président de la République, en tant que représentant de la nation, doit être le premier ambassadeur du pays, il est alors, selon moi, responsable de la diplomatie, de la promotion des intérêts nationaux à l'étranger et de la participations aux alliances et organisations internationales. En parallèle, il est également le Chef des Armées, ce qui lui accorde ainsi de nombreuses prérogatives militaires. Par son rôle actif, en défense et en affaires étrangères, il est tout à fait normal que le Président, sous cohabitation ou non, ait un pouvoir dans ces domaines.

Ayant la double mission, entre l'intérieur et l'extérieur du pays, il n'est donc pas surprenant de voir dans ma profession de foi un agenda qui mêle voyage diplomatique et gestion d'affaires nationales. Je me permets cette remarque, je ne souhaiterai pas qu'il y ait une mauvaise interprétation de ceci.
En somme, le Président de la République doit être un leader éclairé, rassembleur, visionnaire et pragmatique. Son action doit outrepasser les clivages pour servir l'intérêt général. Il doit incarner la stabilité et l'unité à tout moment. C'est pourquoi j'estime que c'est un rôle complexe qui exige compétence, intégrité et engagement envers les valeurs républicaines.

[Rosalie Dumergue]

Pointe son stylo vers Altmann
Madame Altmann, quelque chose peut être ?

[Elsa Altmann]

Je remercie mon adversaire pour avoir choisi ce thème dans notre débat de campagne : en effet, il est nécessaire pour nos électeurs de connaître la conception que nous pouvons avoir, chacun de nous, de la fonction présidentielle. Concernant les petites remarques sarcastiques de Monsieur Klein sur la nécessité de ne pas confier cette fonction à n'importe qui, je crois que les électrices et les électeurs de notre République sont assez grands et responsables pour faire un choix cohérent et raisonné dans la sélection de leurs candidats, et ceux dès le 1er tour. Alors, s'ils ont choisi de mettre en tête de ce premier round une quadragénaire maintes fois Premier Ministre, et un septuagénaire sur le retour après avoir effectué plusieurs mandats de ministre sous des gouvernements passés, je respecte pleinement leur volonté et leur dignité électorale.

La présidente de la République doit être avant toute la garante des institutions de notre Nation. Moi présidente, je ne ferais pas de mon Premier Ministre de collaborateur, mais je respecterais pleinement la séparation des fonctions gouvernementales. Moi, présidente de la République, j'assurerais l'indépendance de la justice et des médias, en me bornant à la neutralité et à la dignité attachées à cette fonction. Moi, présidente de la République, je ferais en sorte que mon comportement soit en tout point exemplaire, et je refuserais l'imprécision, l'indignation sélective, la mémoire à temps partiel sur mes alliances passées, ou celles de mon camp. Moi présidente de la République, je ferais de la décentralisation une méthode de gouvernement et de collaboration, en refondant des services publics locaux, et en imbriquant les échelons territoriaux, nationaux et phoéciens, qui constituent trois échelles en interdépendances permanentes. Moi présidente de la République, j'essaierais d'avoir une hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, pour orienter notre politique étrangère tout en laissant notre gouvernant gouverner, et s'il le faut une opposition parlementaire cohabiter, sans retrait, sans contrôle autoritaire ni dogme faussement libéral.

Compétence, intégrité, engagement, c'est un beau triptyque que vous proposez là Monsieur Klein. Mais une présidence ne se résume pas à des voyages diplomatiques, comme l'Union Phoécienne ne se limite pas à la coopération culturelle, comme les partenariats avec nos alliés ne se limitent pas aux bonnes intentions. J'apprécie sincèrement votre honnêteté Monsieur Klein, mais j'estime que cette qualité d'intégrité, doit aller avec une expérience de la politique contemporaine, un combat pour l'intérêt général, une vision stratégique et opérationnelle pour notre pays, et un pacte de confiance clair et transparent avec nos électeurs. Voici quelle présidente je serais, voici quelle action je porterais au Palais d'Yguerne si vous m'accordez votre confiance.

[Rosalie Dumergue]

Continuons je vous pris.
Durant cette campagne, nous avons eu un candidat plutôt hors du commun, Paul-Edouard Ducherne, qui, avec son parti, milite pour l'instauration d’un régime collégiale à Ostaria pour lutter contre l’instabilité qu’il juge “chronique à Ostaria”.. Par ailleurs, Madame Delagins, candidate pour le Parti radical unitaire, à dit souhaiter une consultation sur la Constitution et les Institutions de la République et a d'ailleurs invitée monsieur Ducherne à rejoindre son parti, ce qui montre qu’elle n’est finalement pas contre une refonte de la République.

Madame Altmann, que pensez vous des institutions d’Ostaria ? Se tiennent-elles bien ? sont-elles viables ? Faut- il les réformer ou même créer une nouvelle République ?

[Elsa Altmann]

Je serais extrêmement brève sur un point crucial, mais dans un débat déjà très engagé.

Je crois que la IVème République est un régime stable, et que nos institutions sont capables de proposer un équilibre suffisant dans leurs pratiques entre les différents pouvoirs. Je veux poursuivre le terrain de la territorialisation et de la décentralisation, en conférant davantage d'autonomie aux collectivités territoriales et de compétences à l'action locale. Mais ce processus doit se faire dans la durée, en décentralisant progressivement les responsabilités politiques, économiques, sociales, territoriales et culturelles.

Cette revivification doit aussi passer par un recours accru à la démocratie délibérative et participative. Je veux donc un droit de pétition Phoécien, pour favoriser la prise de décision démocratique et communautaire, et rendre le cadre transnational responsable devant les peuples et nos concitoyens. La construction communautaire doit être une manière de soutenir la démocratie sur notre continent, en augmentant la participation citoyenne aux politiques publiques.

Enfin, je suis favorable à une constitutionnalisation de l'avortement et des droits sociaux fondamentaux. L'engagement envers les valeurs sociales est aussi au coeur même de notre mouvement. En tant qu'écosocialistes, nous croyons fermement que le progrès social et la justice doivent être au cœur de toutes nos politiques. Nous légifèrerons pour constitutionnaliser le droit à l'interruption volontaire de grossesse, comme une valeur cardinale de nos attachement au progrès social. Nous allons aussi intégrer une charte des valeurs dans tous nos accords commerciaux. Cette charte sera un protocole additionnel qui garantira que nos échanges commerciaux respectent non seulement les normes économiques, mais aussi les valeurs sociales et éthiques que nous chérissons. Ce sera notre engagement pour un commerce équitable, respectueux des droits des travailleurs, de l'environnement et des principes démocratiques.

[Rosalie Dumergue]

Et vous Monsieur Klein, qu'en pensez vous ?